Le 2 août 1980, à 10h25, une bombe explose dans la salle d'attente deuxième classe de la gare de Bologne en Italie, soufflant tout le bâtiment.
Le bilan est de 80 morts, 200 blessés, dont des dizaines très grièvement.
Le sénateur Sergio Flamigni, membre de la commission d'enquête, est aux côtés des plus hautes autorités italiennes à Bologne dans les heures qui suivent l'explosion.
La police soupçonne spontanément les Brigades Rouges. Le gouvernement de Francesco Cossiga accrédite la thèse de l'accident, puis celle de l'extrême gauche. Plusieurs groupuscules d'extrême droite ont revendiqué l'attentat. Libero Mancuso, procureur de la république de Bologne, va se battre contre la manipulation et le sabotage de l'enquête.
"Cela a été très dur de découvrir cette réalité. Dès les premiers instants de l'enquête, il y a eu une série impressionnante de gesticulations de nos services secrets, notamment le SISMI (services secrets militaires) qui était aux mains de la loge maçonnique P2. D'ailleurs, j'ai découvert lors de mon enquête sur l'attentat de Bologne que tous les services secrets du pays étaient littéralement inféodés à cette loge maçonnique."
En dépit d'obstacles considérables et de nombreux bâtons mis dans les roues de l'enquête, la police arrête les membres d'un groupe d'extrême droite appelé NAR, les Noyaux Armés Révolutionnaires. En 1995, ils sont reconnus coupables d'avoir commis l'attentat de Bologne et d'homicide volontaire au terme d'une procédure judiciaire qui a duré plus de 15 ans.
Les exécutants ont été condamnés, mais l'enquête sur les commanditaires court toujours. La piste remonte jusqu'au Gladio, l'armée secrète italienne créée par la CIA, la loge maçonnique P2 et son grand maître, Licio Gelli, qui auraient manipulé ces militants d'extrême droite. Gelli reconnait avoir fait nommer trois chefs des services secrets, qui prenaient leurs ordres auprès de lui. Ils ont été poursuivis, mais faute de preuves scientifiques matérielles, ils ne sont accusés que d'avoir fait obstacle à cette enquête.
"C'est un attentat couvert par l'état. Cette obstination, tous ces efforts mis en œuvre par les plus hautes instances politiques pour couvrir les véritables coupables, n'ont aucun sens, si ce n'est effectivement, pour dissimuler les responsabilités de l'état et du monde politique."
Aldo Giannuli, historien de la commission d'enquête sur Gladio, ajoute :
" C'est effectivement un cas de terrorisme d'état. Un cas de guerre secrète, d'opération clandestine, qui a eu lieu pendant ces années. Un prix, un très lourd tribut, que nous avons du payer pour la Guerre Froide."
Ferdinando Imposimato, juge anti-terroriste :
" Une démocratie bloquée, une démocratie manœuvrée depuis l'extérieur. Notre pays était manœuvré par la CIA. Les choix des présidents de la république, ceux des chefs de gouvernement étaient tous décidés depuis l'étranger. Je l'ai compris très tard, beaucoup trop tard. C'est ce qui explique que Cossiga a toujours protégé un homme comme Gelli, qui était en fait une créature de la CIA et des États-Unis. C'était un personnage très important.
Les armées secrètes de l'OTAN ont fait l'objet d'une commission d'enquête en Italie. Cette structure secrète y a été sévèrement jugée, mais une condamnation à portée limitée. Ceux qui sont derrière, ceux qui savaient, les commanditaires de ces attentats, n'ont été et ne seront sans doute jamais punis.
Cette stratégie de la tension avait pour but de déstabiliser l'ordre public pour stabiliser l'ordre politique. Ceux qui ont utilisé cette stratégie dans le monde politique visaient en fait à rendre toute alternance politique impossible. Ils voulaient un régime pérenne comme c'est le cas aujourd'hui.
A part l'Italie, la Belgique et la Suisse, aucun pays n'a enquêté sur ces armées secrètes et personne n'a eu à rendre de comptes.
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A l'époque de la Guerre Froide, l'ennemi était le communisme, il fallait donc faire accuser des groupes de gauche pour les empêcher d'avoir de l'influence. Les attentats étaient donc faussement désignés comme ayant été commis par ces groupes de gauche.
A présent, l'ennemi désigné est l'Etat Islamique, il est donc naturel que les attentats soient en apparence commis par des "Islamistes", que le bon peuple à la vue basse, abruti de télé-réalité, va amalgamer avec tous les musulmans. C'est le but.
Sachant cela, ne croyez-vous pas qu'il existe une réelle similitude entre les attentats italiens des années 1980 et ceux que la France subit aujourd'hui ? Et cette précipitation à désigner tout de suite des coupables et à les exécuter avant toute enquête n'est-il pas le moyen idéal pour empêcher des sous-fifres de parler ?
Repensons aux attentats de Charlie Hebdo et à une carte d'identité bien pratique et tellement semblable au passeport de Mohamed Atta, fait d'un papier qui résiste mieux au feu que des poutres d'acier de plusieurs tonnes. Au magasin Hyper Casher appartenant à des juifs et vendu la veille, Au Bataclan, appartenant à un juif et vendu quelques semaines avant, à Mohamed Merah, ce grand blond aux yeux bleus vu par un témoin, qui devient un jeune homme maghrébin brun à la peau mate lequel sort de chez lui pour téléphoner à BFMTV alors qu'une centaine d'hommes du RAID est en poste autour de l'appartement et rentre tranquillement se faire tuer au petit matin. Repensons au camion fou de Nice dont la course est sujette à bien des polémiques dont l'histoires des caméras de surveillance n'est pas la moindre. Tout cela ne s'apparente t-il pas non plus à des manipulations et à du sabotage d'enquête ?
L'Union Européenne est la main mise de la CIA sur les pays européens. En baissant une autre fois la culotte de la France devant l'OTAN, qui installe de nouveau ses troupes en envahisseur dans notre pays, on attend, cul à l'air, le coup de pied du maître.
N'y aura t-il donc personne pour ouvrir les yeux ?