mardi 31 mars 2009

Saint Pierre de la Huanière.

Voici ce qui reste actuellement de l'église abbatiale Saint Pierre de la Huanière élevée au XIIIème siècle. La voute en croisées d'ogives a été entièrement retirée ainsi que tout le côté sud de la nef. Il ne subsiste rien de l'église initiale de Roger de Beaumont.
Ce dessin fait d'après nature en 1840 montre l'église avant son démontage par le marchand de matériaux. Ce dessin montre une très belle église très claire aux lignes très pures, parfaitement orientée.
Le bâtiment avait servi de manufacture de draps et l'immense verrière avait déjà disparu. On notera en arrière plan, l'alignement avec l'église Saint Nicolas, qui, malgré de sévères dommages dus aux bombardements alliés, a été restaurée et est restée l'église principale de Beaumont le Roger.
Situées à flan de côteau les ruines de l'abbaye ont été épargnées.

lundi 30 mars 2009

croc'ortie

ça, c'est vraiment savoureux et facile à faire.
Il faut des orties, bien sûr, les pointes ou bien de jeunes orties. En ce moment, elles sont très bien.
de l'huile d'olive, de la moutarde (pas trop sinon on ne sent plus le goût de l'ortie, une cuillérée à café suffit pour 100 gr d'orties) de la crème fraîche 20cl, de l'emmental rapé, du sel, quelques baies des îles moulues.

On commence par laver soigneusement les orties, puis on les hache grossièrement à la main avant de les faire revenir dans l'huile d'olive pendant quelques minutes.
Dans une terrine, on mélange les orties, la moutarde, le sel, les baies de îles moulues et l'emmental rapé.
Lorsque tout est bien mêlé, on étale le mélange sur des tranches de pain bio et on passe au four pendant 10 mn.

Quand on n'a pas de four, on peut enfermer le mélange entre deux tranches de pain et faire cuire le tout à la poêle en appuyant dessus avec une spatule ou une touillette en bois 3 minutes de chaque côté avec une noix de beurre.
Personnellement, je préfère cette version. De plus, on peut les préparer d'avance et les emporter pour les manger ailleurs, ça ne coule pas.

C'était l'entrée. Sympa non ?

Le repas. Vous avez dit ortie ?

dimanche 29 mars 2009

L'ortie, reine des jardins.

Par quoi commencer quand, pendant deux jours, on a été immergé dans le monde d'une seule plante ?
La décrire ? tout le monde a vu des orties me semble-t-il, même si du côté de l'Alberta on semble penser qu'il n'y en a pas.
L'ortie ? beaucoup vous diront que c'est une mauvaise herbe, qu'il faut l'arracher, qu'on en coupe une et qu'il en repousse dix.
Celles-ci sont les nouvelles pousses de mon jardin. Evidemment, elles ne sont pas les seules, elles ont des centaines de copines qui ne demandent qu'à envahir tout l'espace disponible.
Au cours de ces deux jours, j'ai vu comment la reconnaître (assez drôle, le côté urticant des feuilles s'imposant de lui même) et l'utiliser, au jardin, en guise de médecine et de matière première et à la cuisine, ce dernier point n'étant pas le moins intéressant.
Je vais, au cours des prochain jours parler de ce que j'ai vu et appris sur cette reine des jardins, mais aussi du village de la Haye de Routot, qui accueillait cette manifestation. Je ne vais pas chômer.

samedi 28 mars 2009

Beaumont le Roger, le prieuré.



Je dédie cet article à mon petit pote David, 7 ans, qui s'intéresse à l'histoire de sa ville, Beaumont le Roger.
Cette gravure représente les contreforts du prieuré de la Sainte Trinité, construit par Roger de Beaumont qui voulait fonder une collégiale près de son château.
Le terrain était fort pentu et peu propice à l'implantation d'une abbaye et de logements pour les religieux.
Qu'importe, Roger voulait son abbaye là. Elle fut implantée en rognant sur le mont avec cette sublime entrée voûtée qui subsiste encore, avec quatre minarets adhérant à l'église par la gauche, le terrain étant soutenu par d'énormes murailles, elles même étançonnées par de forts piliers massifs en pierre de quarante trois pieds de hauteur.
L'inauguration était fixée au début de l'an 1087, mais la mort de Guillaume le Conquérant, qui devait assister à la cérémonie de la dédicace fit reculer celle-ci.

Roger de Beaumont dota richement la collégiale. Les témoins de l'acte furent Robert Courte-Heuse, fils de Guillaume le Conquérant, Robert d'Harcourt, Roger de Thibouville, Thierry de Launay, Ranulphe de Bigars et autres seigneurs de la contrée.
Malgré cela, Roger de Beaumont se retira à l'abbaye des Préaux, comme l'avait fit son père Onfroy de Vieilles et y mourut en 1094, âgé de plus de quatre-vingts ans. Son fils Guillaume était abbé du Bec.

Le nom de Beaumont le Roger était alors célèbre dans toute l'Europe ainsi que celui du Bec, tout proche, dont l'abbaye était fréquentée par les plus grands princes qui venaient y étudier les sciences et les lettres.

En 1118, Robert de Meulan, fils aîné de Roger de Beaumont, fonda à l'orée de la forêt le Prieuré de Grammont, dont il ne reste aujourd'hui que quelques ruines.
En 1135, Raoul de Grosley, chanoine de l'abbaye de la Sainte Trinité, donna à la collégiale l'église Saint Pierre de la Huanière.
En 1142, les chanoines de la collégiale furent remplacés par des moines et la Sainte Trinité devint prieuré dépendant de l'Abbaye du Bec. La donation fut approuvée par une bulle du pape Innocent II.
Le prieuré de la sainte Trinité continuait de recevoir des dons, des rentes et des terres. La liste des donations est interminable. Louis IX passa par Beaumont en 1258 et afferma aux religieux du Prieuré les vignes sises près du château.
L'archevêque, Eudes Rigaux, visitant le Prieuré le 24 avril de cette même année, y trouva cinq moines qui mangeaient de la viande deux fois par semaine. Il leur ordonna de s'en abstenir. Les moine jouissaient alors de deux mille livres de rentes et de provisions en quantité suffisantes pour tenir jusqu'à la récolte suivante.
Les moines de Beaumont et du Bec étaient attachés à leurs droits et étaient en procès avec les paroisses au sujet de dîmes et de redevances.
En 1307, Philippe le Bel accorda aux religieux du Bec et de Beaumont le privilège de relever directement de la couronne, de transporter, d'acheter et de vendre dans tous le royaume des marchandises exemptes de tous droits.
En 1790, la révolution passa par là, et le prieuré en souffrit gravement. Les moines disparurent. Ce sont des commerçants de Rouen qui apportèrent des pierres provenant du château du président du parlement de Rouen pour le consolider et retirent les moellons qui obturaient les croisées. A cette époque, une source jaillissait aux pieds des remparts.
En 1847, les bâtiments furent adjugés à un marchand de matériaux qui démantela l'édifice sans arrières pensées, jetant aux décombres les dépouilles des moines conservées dans les linceuls de cuir tannés et cousus.
Un membre de l'Institut, M.Lenormand, dès qu'il en fut informé, arrêta la destruction malheureusement très avancée en rachetant ce qui restait au nom de la Société des Antiquaires.
L'église est en ruines, seules restaient intactes les murailles et le couloir d'accès. Malheureusement, une partie de ces murailles fut démolie, malgré de vives protestations, lorsque la direction de l'équipement décida d'élargir le chemin pour faire la route qui mène à Brionne.
Il ne reste plus du glorieux prieuré de la Sainte Trinité voulu par Roger de Beaumont que ces quelques ruines qui sont aujourd'hui une promenade publique.

vendredi 27 mars 2009

Image de la lune sans lune.


Tôt ce matin, Momo nous a gratifiés d'une nouvelle nouvelle lune.

M'éloignant de l'écran pour la voir dans son ensemble, voilà ce que j'y ai vu :

Una hermosa chica que baila. N'est-elle pas belle ?

Por mas que se intente, nadie vera la misma escena. Pues le dibujé lo que vi.

Même en essayant, personne ne verra la même scène, je vous ai donc dessiné ce que j'ai vu, avec the gimp, naturellement.

Merci Momo, je suis ravie d'avoir reçu cette belle image.

mardi 24 mars 2009

Tag album musique sans musique

Taguée par Doréus, j'ai quand même le chic pour tomber sur des infos sans queue ni tête. Ceci ne pouvait évidemment arriver qu'à moi.
Il aurait pu s'agir, à un mot près d'un album de Léonard Cohen, auteur et chanteur canadien que j'aime beaucoup, je vous invite d'ailleurs à écouter "One of us cannot be wrong" qui est l'une des plus belles chansons d'amour jamais écrites, en tous cas, ma préférée de Léonard Cohen.

Mais non, cette page n'a aucune raison d'exister en dehors de cette liste de messages qui n'ont, semble t-il ni auteur, ni destinataire. Elle mériterait un article à elle toute seule. Euh non, en fait, c'est déjà un album existant, voir les détails ici.

Le hasard m'a également transporté sur cette page. Dieu merci, elle est moins hermétique que la précédente.

L' image est de 67bosely

Franchement, Doréus, qui veux-tu que je tague ? hein ? Je pourrais faire un blog au hasard si Blogger le faisait, mais je ne suis pas certaine de la réaction de l'auteur. Ce pourrait être par exemple : "tiens, son défouloir ne lui suffit plus..."

mercredi 18 mars 2009

les calques 2








Là, vous avez une idée de ce que les calques peuvent donner. De haut en bas, successivement, les 3 calques différents, sur un fond de page blanc qui constitue l'image de base, puis ces trois mêmes calques combinés deux à deux, enfin, les trois calques superposés, mais dans des ordres différents.
Important : l'image de base est blanche à 100%, les calques sont transparents à 100%.
Vu la difficulté que j'ai eu à ordonner ces images dans Blogger, je crois que je commence à préférer The Gimp. En ceci, je reconnais et j'admire la supériorité de Momo, qui gère ses images d'une manière admirable que je suis incapable de reproduire.
En un mot, je ne sais pas ce que vous voyez, car sur mes différents écrans, je ne vois pas la même chose, je vous souhaite donc de vous y retrouver, sinon, j'ajouterai une légende, mais ce serait dommage.


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Les calques



Comprendre la notion de calque, c'est comprendre comment on travaille avec the Gimp.

Tout le monde a vu un dessin animé. Imaginez que vous deviez faire un dessin animé.

Pour faire une animation fluide, il faut 24 images par seconde.
Imaginons que notre histoire prenne 3 minutes , ça signifie qu'il faut 4 320 images pour réaliser ce dessin animé. C'est une histoire simple, imaginez un long métrage de une heure et quart, ça ferait 108 000 images. Il va sans dire que si les images étaient dessinées une par une, les coûts de production seraient tels qu'il faudrait des siècles pour rentabiliser un film.

Je vais choisir un exemple simple, mais qui va bien rendre compte de la réalité.
Mon dessin animé sera l'histoire du petit chaperon rouge, tout le monde est censé la connaître.
Voici l'histoire :

Une fillette habillée en rouge apporte à sa grand-mère, habitant une maison dans la forêt, un panier de victuailles. Un loup la regarde passer et se fait passer pour la grand-mère en se mettant au lit à sa place.

Vous avez sans doute remarqué que certains mots sont en couleur.
Les mots en rouge sont les acteurs, ceux en vert sont le décor.

Lorsque le petit chaperon rouge est dans la forêt et que le loup la regarde derrière son buisson, on peut considérer :
un premier plan avec la fillette,
un second plan avec les buissons,
un troisième plan avec le loup,
et un quatrième plan avec la forêt.

Pratiquement, on a quatre calques.

Dans the Gimp, c'est la même chose. Chaque élément a son calque propre, ça permet de le modifier sans toucher à ce qui se trouve derrière.
La fenêtre de droite contient toutes les icônes des calques. Pour travailler sur ce calque, on le sélectionne avec la souris et il apparait dans la fenêtre active avec les caractéristiques qu'il avait quand vous l'avez quitté (y compris une sélection en cours, attention à ce détail qui peut vous stresser inutilement quand vous voyez que les commandes ne marchent pas. Pour désélectionner, le raccourci clavier est Ctrl+Alt+A)

Pour permuter deux calques il suffit de cliquer sur l'un et de le faire glisser à la place de l'autre.
Une fois le loup est derrière le buisson, une fois il est devant. J'ai mis papy devant Mamy, mais finalement, je remets Mamy devant Papy. Si je n'avais eu qu'une seule image, Il aurait manqué un morceau de Mamy et je n'aurais pas pu le faire.

La meilleure voie est sans aucun doute d'attribuer un calque pour chaque élément constituant de l'image. Cela vous permet d'effectuer toutes les modifications que vous voulez sans affecter les autres calques.

D'autres avantages en découlent. Avoir la possibilité d'attribuer des modes de calques, modifier le pourcentage de transparence du calque, changer la couleur dominante, etc.

En fait, la méthode des calques permet d'économiser beaucoup de temps et de travailler sereinement.

Il y a néanmoins une possibilité de travailler sur plusieurs calques à la fois en les chaînant, car the Gimp a beaucoup de ressources.

Je voudrais m'excuser, notamment auprès des utilisateurs chevronnés de the Gimp qui liraient cet article par hasard, d'avoir l'air de m'adresser à des enfants. Nous sommes tous des enfants devant l'inconnu et mon but est de donner envie d'utiliser le logiciel tout en le découvrant.

Tout au long de cette découverte, je tenterai de répondre avec autant de pertinence que possible aux questions qui pourraient découler de mon exposé et qui me seraient posées dans les commentaires.

mardi 17 mars 2009

The Gimp, c'est quoi ?



Vous voyez ci-dessus, les différents modules de The Gimp, tels qu'ils se présentent à l'ouverture. A gauche, la fenêtre des outils, au centre, la fenêtre de l'éditeur d'images et à droite, la fenêtre des calques, canaux, chemins et de l'historique.

The Gimp est un outil graphique 2 D, très puissant, de qualité professionnelle. Il est l'équivalent de Adobe PhotoShop en open source.

En parcourant les différents menus, on voit que the Gimp peut être utilisé pour la composition, le montage, les truquages, la retouche photonumérique, le dessin et la peinture numérique ainsi que le graphisme web et les animations, la vidéo, l'optimisation d'image pour le web et enfin,
la conversion de formats d'image.

dans the Gimp, les fenêtres sont ouvertes toutes simultanément, ce qui permet de passer très vite de l'une à l'autre. Il est vrai que l'interface est déconcertante au premier abord. malgré tout, on s'y fait assez vite et passé les premiers instants de désapointement, on commence à se sentir à l'aise au bout de quelques heures seulement.

The Gimp possède les fonctions classiques de dessin communes à tous les logiciels de dessin. On a le choix entre plusieurs outils de dessins déjà proposés et une fonction permet de créer ses propres outils.
Je vais faire une pause avant d'aborder l'épineux problèmes des calques et des masques que j'expliquerai demain. Cette nuit, la fatigue aurait sans doute raison de la clarté de l'exposé.

dimanche 15 mars 2009

The Gimp, Lune fractale.


Hier, j'ai téléchargé le logiciel "The Gimp" (The GNU Image Manipulation Program)
Place occupée sur le disque : 15.27 Mo.


Il m'a fallu une bonne heure pour en comprendre la logique de fonctionnement.

Pour créer un dessin comme celui qui se trouve sur cette page, il m'a fallu ouvrir un nouveau fichier avec un fond blanc et deux calques transparents à qui j'ai donné des noms distincts pour pouvoir m'y retrouver.


Sur le premier calque, j'ai fait le carré noir, sur le second, j'ai mis le violet. Puis j'ai fusionné les deux calques et je les ai posés sur le fond sur lequel j'ai utilisé un dégradé radial à partir de la couleur déjà utilisée. ça m'a pris une heure environ et il faut dire que je suis vraiment une néophyte dans ce type de logiciel.


Je crois que lorsqu'on a compris le coup des calques, on a déjà bien compris comment ça fonctionne. L'historique des modifications permet de revenir à un stade antérieur. Il est possible de sauvegarder plusieurs de ces modifications pour comparer.


The Gimp a été créé pour un environnement Linux, mais il existe des versions Windows et Macintosh qui sont téléchargeables gratuitement. Il existe un nombre non négligeable d'internautes qui ont rédigé des tutoriaux pour The Gimp. Il suffit de faire une recherche sur Google et on en trouve des dizaines.

Page de téléchargement de The Gimp pour système d'exploitation OS X.


samedi 14 mars 2009

Black out

HADOPI - Le Net en France : black-out

Les débats étant reportés au 31 mars, le défouloir reprend son aspect habituel, même si certains pensent que black is beautiful...

vendredi 13 mars 2009

Carreau aux lapins, aux serpents et à la tortue.




Je ne résiste pas à l'envie de partager ce très bel exemplaire de carreau Iranien en céramique.


Il s'agit d'un carreau de pâte silicieuse blanche décorée à l'oxyde de cobalt datant du haut moyen âge. Il est conservé au musée du Louvre.


mercredi 11 mars 2009

Un concert en mars



Vingt ans, il y a tout juste vingt ans aujourd'hui, il faisait beau.
Je venais d'acheter la maison, une ruine.

L'hiver faisait une pause et nous en avions profité pour installer des tréteaux et une planche sous les tilleuls qui n'avaient pas encore de feuilles, mais tant pis, il faisait beau, ça justifiait toutes les folies. Nous finissions de dîner tranquillement dehors lorsqu'un bruissement de feuilles accompagné d'une onomatopée prolongée se firent entendre : "Eeeeeeeeeeeeh !..."

Notre conversation s'arrêta net, laissant place à la suite : "Vindieu d'vindieu d'saloperie de mes deux !" La haie, cause du bruissement, se secouait brutalement et nous en vîmes sortir, hirsute, un autochtone rougeaud.

"Bonjour ms'ieurs dames !"

Monsieur s'adressait certainement à mon fils, âgé de deux ans et seul représentant de la gent masculine, qui n'avait pas lâché son dessert. Ma fille aînée, prompte à rire, ne pouvait pas dissimuler son hilarité. La deuxième regardait l'intrus avec un sourcil levé. La plus petite, âgée seulement de quelques mois finissait son repas sur mes genoux. Je tentais moi-même de garder mon sérieux pour ne pas porter ombrage à notre visiteur impromptu.

"- Bonjour Monsieur, avons nous répondu de concert.
- Quelle belle petite famille ! Ah, j'aime ça cette belle petite famille réunie. Vindieu ! De nos jours, la famille, tout le monde s'en fout. Je peux m'asseoir ?"

Notre visiteur avait pris place sur le banc auprès de ma seconde fille qui nous faisait des mimiques pour nous montrer qu'il avait le visage et les mains griffées par le houx.

"J'boirais bien queque chose.
- Je vous donne un verre d'eau, nous ne buvons que ça.
- Héla ! vous voulez me faire rouiller ?
- L'eau, c'est bon pour la santé.
- Vindieu ! si on m'avait dit qu'un jour une femme me ferait boire de l'eau..."

Il devait cependant avoir soif, car ce n'est pas un mais deux verres d'eau qu'il engloutit de suite.

"- C'est calme ici. J'habite en face, et ben c'est moins calme !
 - Ce qu'il y a de bien chez vous, c'est qu'on n'entend pas gueuler la télé.

- On va coucher les petits, dirent alors les deux filles qui habituellement se battaient pour ne pas le faire."

Elles disparurent dans la maison et je les entendais rire à l'intérieur, elles savaient, elles, que si la télé ne faisait pas de bruit c'est qu'il n'y avait pas encore l'électricité.

"Elles sont gaies vos filles."

J'avais le sourire. Oui, mes filles étaient gaies et elles avaient la chance de pouvoir exprimer leur gaîté maintenant qu'elles étaient hors de vue.

J'appris bien des choses sur le village lors de cette conversation avec mon voisin. Peu à peu, la nuit arrivait et j'avais allumé des bougies après une remarque sur un lampadaire qui ne serait pas de trop.

Puis, il se mit à chanter, des airs d'avant guerre qui parlaient de roses, de jeunes filles et d'amour et d'autres. Il aimait Bourvil et plus il faisait nuit, plus il chantait fort :

"Je lui fais "Pouet-Pouet" ! Elle me fait "Pouet-Pouet" !
On se fait "Pouet-Pouet" et puis ça y est.
Je souris "Pouet-Pouet" ! Elle sourit "Pouet-Pouet" !
On sourit "Pouet-Pouet" ! On s'est compris.
Alors le monsieur qui l' voit fait une sale trompette
Y en a même quelquefois plus d'un qui rouspète
Je lui fais "Pouet-Pouet" ! Elle me fait "Pouet-Pouet !..."

A l'intérieur, j'entendais mes deux gamines qui se tordaient de rire.
Elles avaient ouvert la fenêtre de la chambre et écoutaient le concert.

Notre voisin nous a quittés vers minuit, non sans avoir eu du mal à sortir son vélo du buisson de houx où il avait presque disparu entièrement.
Sa femme, dont j'ai fait la connaissance le lendemain, m'a dit :
"Il m'a dit que vous lui aviez donné de l'ieau ! Moi qui le croyait tombé soul comme une barrique dans un méchant fossé... pour une fois qu'il n'était pas au café."

Je pense qu'il devait en revenir, du café, quand il a traversé ma haie. Mais chut ! c'est un secret.

mercredi 4 mars 2009

Z'Orties Folies 2009


Oui, ce sont des orties ! Non je ne vais pas les manger comme ça !

Je vais aller dans un autre coin du jardin où je sais que de tendres pousses ne vont pas tarder à apparaître, et je les cuisinerai en l'honneur d'un lecteur assidu de ce blog qui me fait l'honneur de partager mon amour de la nature.

Les feuilles, lorsqu'elles sont jeunes et tendres, sont riches en vitamines A, C, B2 et B5, ainsi qu'en acide folique, fer, magnésium, potassium, calcium, zinc et, bien sûr, vert oblige, en chlorophylle. (je précise quand même qu'il y a 38% du poids sec de l'ortie qui sont des protéines)


Les Romains mangeaient des orties. C'est bon pour le teint et ça évite l'acné. D'ailleurs, Jules César, lorsqu'il a été assassiné par son neveu Brutus, avait un léger hâle qui le rendait presque séduisant. ça fait aussi pousser les cheveux et ça rend vigoureux, n'est-ce-pas ?

La racine développée, fibreuse, ramifiée de l'ortie a fait l'objet d'études qui ont mis en lumière qu'elle avait une action favorable sur le traitement des symptômes liés à l'adénine bénin de la prostate. Son efficacité est due à la présence de stérols qui limitent l'hypertrophie de la prostate, ce qui permet d'améliorer les manifestations gênantes de cette hypertrophie.
L'ortie a des propriétés astringentes, digestives et diurétiques. Elle délasse les pieds douloureux et fatigués.
Selon les Allemands, mettre des feuilles d'ortie sous le matelas conjugal à l'insu de son conjoint favorise une sexualité débridée. Si on a pris la précaution de les saupoudrer de sel juste avant de les cueillir, elles auront un pouvoir érotique encore plus fort.
Les Tibétains disposent de très peu de légumes: radis, champignons, navets, moutarde, pommes de terre que l'on fait sécher en partie pour l'hiver dans les zones chaudes et irriguées. Dans certaines zones où vivent les nomades, rien ne pousse en raison de l'altitude sauf l'herbe... et des orties. Ils s'enorgueillissent de la soupe d'orties à base de feuilles sèches ou fraîches, parfumée au poivre du Sichuan et au gingembre, cuites dans un bouillon de viande enrichi d'un peu de lait.

Cette année encore, le festival des Orties Folies organisé par l'Association des Amis de l'Ortie fêtera avec bonheur l'arrivée du Printemps les 28 et 29 mars 2009 ! ça se passera dans l'Eure, à La Haye-de-Routot
On y cuisine et on y goûte de savoureuses recettes, mais pas seulement...

mardi 3 mars 2009

Tag Photo, Léandra découvre la neige.

Voici donc ma sixième photo. C'est mon modèle favori et une source tout le temps renouvelée de joie et aussi de distractions, mon unique petite fille, Léandra.
Deux ans et demi et pour la première fois, comme Maman n'est pas là pour jouer les rabat-joie, on a le droit de jouer avec la neige. Là, passé les premiers instants d'observation, on tâte de la botte la consistance de la chose.
Dans un quart d'heure, on aura vu les premières boules de neige voler.
Moumine (c'est moi) a bombardé les volets. " hééééé ! la peinture ! " s'est exclamée Léandra. Ce qui nous a valu à toutes les deux un sacré fou rire.
Je dois dire que nous sommes les meilleures complices du monde. Tout en la surveillant du coin de l'oeil, je lui laisse faire ses expériences toute seule. La journée a été riche à ce point de vue. Léandra a gouté la neige "C'est de l'eau !" Voilà qu'après seulement 32 mois de vie, Léandra aborde la physique avec les états de l'eau. Nous avions déjà vu ensemble comment, chauffée sur le feu, l'eau s'envole de la casserole pour aller faire des nuages sur les carreaux de la cuisine alors que le lait fait une couche collante qui vient enrober la casserole et tombe sur la cuisinière. (Et vous ne vous imaginez pas comme c'est difficile de se retenir d'arrêter le feu quand on voit que ça va déborder, juste pour apprendre quelque chose à sa petite fille...) Nous avons aussi vu qu'en battant le lait avec une fourchette quand il chauffe, la peau se transforme en une mousse aérée qui fait si bien sur le chocolat chaud. Cette mousse, c'est la neige du chocolat, et en rentrant, mouillées de nous être roulées dans la neige comme deux petites folles, nous nous sommes enroulées dans de gros pull over de laine qui grattent bien avec devant nous, ces tasses de chocolat réconfortantes et enneigées de mousse blanche.