La première est une image satellite prise sur Google Earth, la seconde est issue d'une carte datant du milieu du 18ème siècle.
On voit tout de suite que la pointe de l'Ailly était bien plus saillante dans la mer il y a deux cent ans que de nos jours. Le trait de côte s'est adouci.
L'Institut Géographique National fait état d'un recul de la falaise à Sainte Marguerite sur Mer, immédiatement à l'ouest de la pointe d'Ailly, de 180 m au cours de ces deux siècles.
"L'Alexandra", paquebot à aubes, construit en 1862 arriva à Dieppe en septembre 1864.
Le 14 octobre de la même année, en sortant des jetées dieppoises, "l'Alexandra" aborda un bateau de pêche dont le patron fut tué.
Le 7 septembre 1865, ce paquebot s'échouait dans les roches de la pointe de l'Ailly.
Il fut renfloué morceaux par morceaux, et réparé par la Maison Mazeline et Compagnie, au Havre, d'où il revint à Dieppe, le 30 avril 1867 et fut remis en service sur la ligne, en mai.
Le "Victoria" (deuxième du nom), fut un paquebot à aubes, de 534 tonneaux, lancé le 21 mars 1878 pour entrer en service sur la ligne Dieppe-Newhaven, dès le 29 mars
C'est sur ce steamer que le 24 juin 1886, le comte de Paris et le duc de Paris, expulsés de France par la loi d'exil, s'embarquèrent au Tréport, pour l'Angleterre.
Le 13 avril 1887, à 3 h 50 du matin, par temps de brouillard, le "Victoria" s'échouait sur les roches de l'Ailly. Il y eut 16 victimes. La tempête disloqua complètement le navire, la machine et la cheminée furent englouties, et les tambours des roues, les passerelles, etc. furent poussés à la côte par le courant.
Le naufrage du Victoria sur les roches de l'Ailly, par le peintre Théodore Albert de Broutelles. (Château musée de Dieppe)
Sur cette autre carte, datant de 1640, les roches d'Ailly sont indiquées comme un endroit remarquable. Le premier phare d'Ailly n'avait pas encore été construit.