mercredi 20 juillet 2016

Harcèlement et menaces de mort

Harcèlement est un mot à la mode et aussi un nouveau crime lorsqu'il s'exerce sur les réseaux sociaux. En ce moment, on parle beaucoup de cette restauratrice niçoise, Karine, qui aurait refusé de laisser entrer du monde dans son restaurant "Le Grand Balcon" le soir du 14 juillet au moment du mouvement de panique qui a suivi la course folle du camion tueur. Elle est l'objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux, harcelée du matin au soir par téléphone et un journal niçois rapporte même qu'elle aurait reçu des crachats.

Je vis dans une autre région, et je ne connais pas cette dame, pas plus que son restaurant. Par contre, j'ai eu par le passé l'expérience de Facebook et je peux dire que les personnes harcelées ou montrées du doigt sont légion et les menaces de mort courantes. Facebook est devenu pour moi synonyme de mauvais goût, d’étroitesse d’esprit et de vulgarité. Malheureusement, ce réseau social, même s'il permet de partager des informations intéressantes est surtout un repaire de demeurés sans retenue, souvent agressifs.

Je comprends que la jeune fille à l'origine de ce harcèlement ait pu vivre des instants de terreur intense lors de cette soirée. Il y avait de quoi. Malgré tout, lorsqu'elle a écrit cette phrase "Je compte sur vous pour lui faire de la publicité", au sujet du restaurant de Karine, elle se trouvait en sécurité chez elle. Ce qui l'animait à ce moment-là, ce n'était plus la peur mais un sentiment de vengeance. Alors elle n'a pas mesuré ce qui allait suivre, pas plus que le tireur dont la balle qui ricoche sur un arbre tue un autre chasseur. Les dégâts n'en sont pas moins là. La vengeance est toujours sans limites.

Du pain sur la planche pour monsieur Clavreul, dont l'objectif réel n'est sans doute pas de réguler les menaces de mort sur Facebook, mais qui, puisqu'il s'intéresse à l'influence des réseaux sociaux, devrait logiquement, au nom du gouvernement, poursuivre non seulement cette jeune fille pour provocation à la violence, mais aussi, et bien plus sévèrement, tous ceux qui ont partagé en y ajoutant des menaces de mort. Il faudrait peut-être rappeler aux internautes qu'une menace de mort, ce n'est pas anodin, c'est un délit puni de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende, que je remplacerais bien par trois jours de pilori en place publique, ce qui aurait l'avantage de mettre au même niveau smicards, PDG et ministres.

2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi, j'ai été victime de médisance et méchanceté gratuite sur facebook de la part de la marraine de mon fils et c'était deja lourd à assumer donc j'imagine avec l'ampleur que la ça a pris. Par contre, je pense qu'elle aurait du aider ses gens :/

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    1. Je crois que le danger, c'est qu'en trois clics, on diffuse parfois des informations tout à fait subjectives qui ont un contexte particulier. Je ne me permets pas de juger, car non seulement je n'y étais pas, mais j'ignore totalement ce que j'aurais fait moi même dans ce cas précis.
      Nous avons tous, à froid, de bons sentiments, mais quand la panique est là...

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