samedi 11 décembre 2010

Il a neigé sur l'Ile de France

Il a neigé sur l'Ile de France et j'y étais.

"Il n'y a pas de pagaille, car la pagaille c'est indescriptible, or, là, la situation a été bien décrite."

C'est en substance ce qu'à déclaré notre ministre M. Hortefeux, avec un H comme humoriste, sans doute...

Il n'y avait pas "une situation", monsieur Hortefeux, il y avait "des situations", celle de chaque personne prisonnière du réseau routier d'Ile de France. Des personnes qui travaillent et payent des impôts pour rémunérer les fonctionnaires de l'état et qui en attendent autre chose que du pinaillage sur les mots.

Chacun de ceux qui ont passé des heures dans cette gigantesque pagaille, je maintiens le mot, peuvent incriminer le laxisme des employés de l'état et des collectivités locales et non les services de Météo France qui avaient effectivement prévu cet épisode neigeux. Je m'étais moi-même rendue sur leur site la veille au soir avant de prendre la route et je savais qu'à partir de 9 heures, il y aurait de la neige par terre. Le retour était prévu pour le début de l'après midi, avant la sortie des bureaux parisiens.

On plaisante volontiers sur les fonctionnaires de l'état et leur aptitude à gérer une situation. Il n'y a pas de fumée sans feu. Malheureusement, les Français savent que travailler pour l'état, que ce soit au poste de président ou à celui d'employé de la DDE, c'est avant tout apprendre à placer quelques petites phrases qui ferment les débats ou agiter les bras pour faire croire qu'on régule le vent.
En ce qui concerne les services de l'équipement, je vous rappelle mon article de l'an dernier sur une situation similaire en Normandie. Redoutable efficacité...

La situation aurait pu être anticipée, seulement, si on ne fait pas d'économies sur les réceptions à l'Elysée, on en fait sur le sel et on se dit qu'avec un peu de chance, ça n'arrivera pas ou que la galère ne sera pas trop médiatisée. Question subsidiaire : Combien a coûté le déplacement des hélicoptères équipés de caméras thermiques au dessus des bouchons ?

Les infos ont surtout parlé de la 118, je ne vais parler que de la Francilienne et de la 86.
Deux heures et demie pour faire un seul petit kilomètre entre 14h et 16h30. Tout était déjà bloqué. Les gens ayant vu la neige avaient quitté leur lieu de travail plus tôt.
Les constructeurs automobiles n'ont pas prévu une extra-lente. La première, c'était trop. Il va y avoir pas mal d'embrayages à changer, car il n'y avait pas que les roues qui patinaient.

Plusieurs heures plus tard, à Vélizy, une heure pour faire les 200 m de la bretelle de sortie. Nous étions deux au départ, nous nous sommes séparés. J'ai atterri chez ma mère, dans les Yvelines, où j'ai pu dormir au chaud. Il avait décidé de rentrer dans l'Eure et il y est arrivé entre deux heures et trois heures du matin.

Le lendemain matin, j'ai pris cette photo de la rue. Croyez vous que quelque chose a été fait ?


Non.
Ni dans cette rue, ni même sur la route principale.

Ma fille s'est trouvée bloquée en partant travailler. La route était une patinoire, une petite descente, une petite montée et tout le monde restait dans le creux. mais cette fois, vers 10 heures, on a dépêché la police sur place. Les voici, obligeant les gens à faire demi-tour pour prendre une autre route. Dois-je préciser que l'autre route est fermée depuis de longs mois avec pour fallacieux prétexte la réfection des trottoirs ?



N'est ce pas remarquable d'efficacité ?

Vous avez dit pagaille ? Je vais dire laisser-aller, négligence, incurie !
Messieurs du gouvernement, au lieu d'accuser Météo France, que n'incriminez vous pas un Dieu qui ne devrait pas permettre qu'il neige ou un démon qui fait de la vie ici-bas un enfer ? Un enfer où on rame, ou plutôt où on pagaye...

16 commentaires:

  1. Mais qu'allait il donc faire dans cette galére ? ( Moliére : Les Fourberies de Scapin ) .

    Citoyens ! L'EURE est grave ! ( Moi )

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  2. Toutes les personnes qui étaient sur ces routes d'Ile de France avaient la meilleure raison de s'y trouver :
    La course au fric, sans lequel à présent, nul n'a le droit de vivre.

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  3. En partant le matin, nous avons localisé une voiture banalisée bien planquée sur le bas côté avec le radar sur la plage arrière, pour ponctionner ceux qui vont bosser.
    Et dans l'Eure, c'est obligatoirement en voiture, car les transports en commun sont inexistants.

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  4. Une volonté politique pour un nouveau sabotage de la Normandie.

    Les entreprises partent là où il y a de la main d'oeuvre. Ici, ceux qui n'ont pas de voiture ne peuent pas travailler.

    En 20 ans, Il n'y a plus une seule ligne SNCF secondaire dans l'Eure.
    Les seules lignes encore en service sont Paris-Caen qui a un arrêt à Evreux, à Serquigny et à Bernay et Rouen-Caen qui s'arrête à Brionne, Serquigny et Bernay.
    Le train Paris-Le Havre a un arrêt à Val de Reuil, en limite de l'Eure et de la Seine Maritime. C'est tout.

    Louviers, Incarville, Le Neubourg, Damville, n'ont plus de gares, les voies ont été démontées et les terrains vendus.

    Celles de Beaumont le Roger et de Conches ont fermé récemment. Ce ne sont plus que des haltes desservies par deux trains par jour.

    Pour les bus, ce n'est pas plus brillant.

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  5. Y a des lignes en Chars à Boeufs ?
    Wisigoth Express ?

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  6. Pas de danger, ici les femmes hurlent en voyant une araignée, alors je n'imagine pas pour une vache 50 000 fois plus grosse...

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  7. Et sans doute aussi, dans le même genre, beaucoup plus casse-gueule. De quoi remplir le nouvel hôpital d'Evreux.

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  8. Quoi que, pour moi, la palme revienne à Franquin.

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