samedi 4 décembre 2010

Le général Dietrich von Choltitz

Voilà bien un article que je n'aurais jamais pensé écrire. Lisant ça et là, plusieurs informations sur la seconde guerre mondiale, j'ai été confrontée plusieurs fois au nom de cet officier allemand, au point que j'ai voulu en savoir plus sur lui.

Dietrich von Choltitz est né le 9 novembre 1894 en Silésie. Il a combattu dans la Première Guerre mondiale et a été promu au grade de lieutenant. À la fin de la guerre, il reste dans l'armée et en 1929 il atteint le grade de capitaine dans un régiment de cavalerie.

En 1938, Choltitz est commandant du 3ème bataillon du 16ème régiment d'infanterie aéroporté.
Lorsque la guerre est déclarée, il prend successivement part aux campagnes de Pologne, de Hollande, de Belgique et de Russie. Promu au grade de colonel, puis général, il participe également au siège et à la prise de Sébastopol en Juin 1942.
D'abord envoyé en Italie, en 1944, il prend le poste de général en charge du 84ème corps d'armée en Normandie. Son échec à stopper les alliés déplait fortement à Hitler qui le transfère à Paris.Dietrich von Choltitz est donc nommé gouverneur militaire de la garnison de Paris le 7 août 1944. Son quartier général est installé à l'Hôtel Meurice, somptueux palace situé face aux Tuileries. Les Allemands sont encore 20.000 à défendre la capitale, équipés de chars alors que l'insurrection n'a aucune arme à leur opposer, ils se replient pourtant sous les ordres de Von Choltitz qui accepte le cessez-le feu le 19 août.

Dietrich von Choltitz a vécu les monstrueuses et aveugles destructions qui ont laissé la Normandie comme un champs de ruines. Il refuse d'être celui qui détruira Paris de la même manière. Il désobéit aux ordres d'Hitler qui voulait faire sauter tous les ponts sur la Seine et laisse la capitale française intacte.
On sait que Von Choltitz a également négocié avec la résistance française dans le but de faire le moins de victimes possible alors que les ordres étaient de tenir jusqu'à la dernière munition.

Le général von Choltitz a publié son témoignage en octobre 1949 dans le Figaro. Il y explique qu'il n'a pas exécuté les ordres reçus de détruire Paris parce qu'ils émanaient d'un fou.
Dans une lettre adressée à une correspondante allemande adressée le 24 mai 1947, il écrit : "Je n'ai ni détruit ni incendié leur ville, parce que j'ai voulu épargner cette honte au peuple allemand et ne pas détruire une ville sans motif et tout particulièrement une ville comme Paris qui est le siège de toutes les cultures. Ce fut une chance pour moi que je me sois rendu chez Hitler peu auparavant, et me trouvant pour la première fois de ma vie en face de lui, je me suis rendu compte que j'avais devant moi un fou, ce qui a naturellement allégé ma conscience de soldat et je n'ai exécuté sous aucun prétexte ses ordres de destruction."

Hitler lui pose la question : "Paris brûle-t-il ?" (1)

En réponse , le 25 août, le général von Choltitz capitule devant le général Leclerc et le colonel Rol-Tanguy, commandant des FFI de l'Île-de-France, à la Préfecture de police de Paris. Prisonnier de guerre jusqu'en 1947, Dietrich von Choltitz est mort le 4 novembre 1966. Ses funérailles, à Baden-Baden ont été suivies par de hauts officiers de l'armée française.

Sur cette photo, issue du site historic.de, Dietrich Von Choltitz est le second à partir de la gauche.

Il est clair que Paris doit sa splendeur historique actuelle à Dietrich Von Choltitz. Personnellement, je trouve dommage que parmi ceux que naïvement on nomme les libérateurs de la France ne se soient pas trouvés des hommes de cette intelligence et de cette honnêteté. La Normandie aurait gardé de son passé un patrimoine architectural intéressant et riche au lieu de vivre sur les vestiges d'une guerre qui n'en finit pas.
(2)

(1) Ce sera le sujet d'un livre historique puis d'un film du même nom que je n'ai pas vu, sans doute pour raison de "trop-vu" d'un acteur célèbre, qui figurait à l'affiche.
(2) Les trous d'obus et les traces de mitraillages sur les façades sont pieusement conservées par certaines municipalités à titre de souvenirs. La véritable raison étant plutôt du côté du porte-monnaie. Laisser en l'état ne coûte rien en terme d'argent, ce n'est lourd à supporter que pour les Normands qui les vivent au quotidien.

2 commentaires:

  1. Philippe Guerrier, Canada17 juillet 2011 à 02:56

    Cet article sur Von Choltitz a l'intérêt de faire connaitre ce militaire allemand. Par contre, cet article emprunte des raccourcis qui oublient notamment le rôle de personnages importants comme le consul de Suède lors de la libération de Paris. Pour ce qui est de la bataille de Normandie, ce qui semble clair est que l'Operation Cobra a favorisé la percée des troupes américaines. Les bombardements ont effectivement été très destructeurs.
    Bref, soyons précis dans nos articles ;-)

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  2. Merci pour ces précisions. Il est vrai que j'ai surtout centré mon article sur Von Choltitz, c'était mon sujet :-)

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