2010, regard en arrière

Parmi toutes les infos distillées à longueur de temps sur les ondes ou la toile et dans lesquelles il faut faire le tri pour éviter de devenir bredin, certaines passent souvent inaperçues ou n'ont pas l'écho qu'elles méritent.

En 2010, des chercheurs allemands ont identifié un type d'hominidé jusque-là inconnu ayant vécu voici 40.000 ans en Sibérie, grâce à l'ADN retrouvé dans un fragment d'os. Cette étude, publiée le 24 mars 2010 révèle l'existence d'une lignée disparue d'ancêtres du genre humain.

Cet hominidé, une petite fille de sept ans, dont une phalange d'un doigt a été retrouvée par des paléontologues russes en 2008 dans une caverne à Denisova, dans les Monts Altaï , aurait vécu à la même époque que l'homme de Néandertal et l'homo sapiens. Il s'agirait d'une quatrième espèce humaine disparue.

Il s'agit pour moi de l'une des infos les plus importantes de l'année 2010.

Cette "trouvaille" a le mérite d'obliger la science à revoir sa copie sur la date, que l'on croyait récente, de l'occupation humaine en Eurasie car il faudrait remonter à un million d'année pour trouver un ancêtre commun avec l'espèce humaine actuelle.

La famille des hommes semblerait donc avoir été plus diverse qu'on pourrait le croire et à l'homo sapiens, l'homme de Néandertal et l'homme de Florès pourrait désormais s'ajouter l'homme de Denisova.

Une nouvelle science est née en 2010, la paléogénétique. C'est en effet la première fois qu'un identifie un individu grâce à son génome, et c'est une révolution. Jusqu'à présent, il fallait s'efforcer de trouver au minimum un crâne ou un squelette partiel pour avoir une petite idée de l'espèce à laquelle il appartenait et des querelles étaient fréquentes. Avec les analyses ADN, nul doute n'est permis.


Photo Roman Petruschi, Денисова пещера.