mardi 3 avril 2012

Réflexions sur statistiques.

Depuis que je fréquente la blogosphère, je note que les sujets importants sont rarement commentés.
Mes propres statistiques me montrent pourtant que de nombreuses visites se font sur des articles qui dénoncent des vérités dérangeantes pour le commun des mortels, soit parce qu'ils en profitent eux mêmes, soit parce que l'égoïsme, qui semble être la première règle de vie aujourd'hui, occulte ces problèmes dans la vie quotidienne des lecteurs.
Entendons-nous bien. Je ne quémande pas des commentaires, je pleure de cette indifférence générale qui retire sa qualité humaine aux bipèdes que nous sommes.
Qui peut rester indifférent à la misère, aux SDF qui meurent sur les trottoirs, à l'augmentation des maladies dégénératives chez les enfants, à l'injustice flagrante de nos sociétés ? J'allais dire tous, allez, par gentillesse, je ramène le chiffre à 99,99%.
Evidemment, 100% de ceux qui me lisent ont un ordinateur, une connexion internet, un approvisionnement en électricité pour le faire fonctionner et par conséquent, tout ce qui va avec, une chaise, une table, bref, un toit. Ça ne signifie pas qu'ils sont riches, mais qu'il leur reste encore une marge avant de dormir dehors. Pour certains la marge est grande, pour d'autres, elle est si ténue qu'elle disparait parfois.

J'ai tout ça aussi, et malgré tout, je suis proche de ceux qui n'ont rien, ayant conscience que tout le monde peut un jour basculer dans la précarité, le monde étant de plus en plus injuste.
Je connais les associations qui font le recyclage des vêtements d'enfant. Je salue les restos du cœur et les initiatives locales qui donnent ou proposent pour de tout petits prix ce qui ne sert plus à d'autres. Cette économie parallèle sans laquelle 20% des Français ne pourraient pas s'en sortir est une réponse obligée au gouvernement qui laisse de côté les plus démunis pour ne s'occuper que de ceux qui ne savent déjà pas quoi faire de leur fortune, multipliant les achats compulsifs et inutiles ainsi que les voyages dispendieux. Malgré tout, cette débrouillardise permet aussi l'anti-consommation, ce qui va à l'encontre des buts du gouvernement et surtout des lobbies qui les emploie. On va dans le mur, avec la main sur les yeux.

Je connais des SDF, à qui je dis bonjour et avec qui je discute. Des gens instruits arrivés à l'âge de la retraite qui doivent choisir entre se loger et manger. Ils lisent les journaux dans le rayon du super-marché et sont généralement moins idiots que les autres, téléspectateurs du 20 heures, qui gobent sans distinction les potins de la commère, les faits divers et autres infos manipulées.

Nicolas Sarkozy, le président de la république française issu de l'immigration, a été élu sur un programme sécuritaire non seulement pour les biens, mais aussi pour les personnes. Ce fils d'immigré hongrois a promis aux pauvres de France qu'ils ne risquaient plus d'être expulsés et que ceux qui étaient dehors allaient trouver un toit avant 2009. En vérité, environ 1500 de ces extrêmement pauvres sont morts par terre sur les trottoirs de nos villes et bien d'autres, qui échappent aux statistiques, ont succombé chez eux, privés de chauffage ou intoxiqués par des poêles de fortune.
Et bien, ne lui en voulez pas, mais la marionnette franco-hongroise ne pouvait rien faire, ce n'est qu'un pion placé là par d'autres et ces autres ne se préoccupent ni de la précarité, ni du chômage, ni même de la France. Il a du être choisi pour son obéissance au système, comme Obama l'a été aussi. Ils ne font que profiter au passage, en bons larbins remerciés pour leurs loyaux services.

Les richesses ne vont plus à ceux qui travaillent mais à ceux qui les exploitent. Vous allez voter pour les présidentielles ? A la bonne heure. Fermez les yeux et mettez n'importe quel bulletin dans l'urne, la France a perdu sa souveraineté, n'importe lequel fera l'affaire.
En ce qui me concerne, je n'entrerai pas dans l'isoloir pour la présidentielle et ce sera la première fois de ma vie. J'ai compris, lorsque, avec une majorité de mes concitoyens, j'ai voté non au traité de Lisbonne, que voter ne servait à rien puisque la voix du peuple n'est pas respectée lorsqu'on lui demande son avis. Je ne parcourrai donc pas les 350 mètres qui me séparent de la mairie et j'espère que nombreux seront ceux qui auront, comme moi, ouvert les yeux et resteront dans leur jardin ou en famille.

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