lundi 14 janvier 2013

Enfant blessé à l'école

Et voilà ! Ça recommence.
Ce matin, ma petite fille a été victime d'un accident à l'école. C'est la deuxième fois depuis le début de l'année scolaire.
En théorie - je devrais souligner ce mot - l'école doit appeler les pompiers et faire une déclaration d'accident.
En pratique, ce n'est jamais fait, parce que ça ferait baisser les statistiques de l'établissement. On croit rêver, mais c'est la réalité.
L'école n'a donc pas appelé les pompiers et a seulement téléphoné pour qu'on vienne la chercher.
Alors je le demande, officiellement : A quoi servent les nombreux formulaires qu'on nous fait remplir en début d'année et qui autorisent justement les chefs d'établissements à agir en lieu et place des parents ?
Pourquoi faut-il menacer les enseignants pour qu'ils fassent ces déclarations ? Lorsqu'elles sont faites, ces déclarations sont envoyées à l'inspection académique mais on ne vous en donne pas de copie. C'est un document interne, c'est votre enfant, mais ça ne vous concerne pas.

Image RFI
Compte tenu des circonstances, j'ai demandé conseil à une personne que je connais, enseignante en primaire, pour savoir quelle était la meilleure façon de procéder pour concilier les délais des administrations avec les exigences des assureurs qui n'accordent que cinq jours. En discutant au sujet des accidents, elle a dit certaines choses extrêmement révélatrices, comme cette petite phrase qui lui a sans doute parue anodine : "Si on devait appeler les pompiers à chaque fois qu'un enfant se blesse, on n'en finirait pas, ça arrive sans cesse". Alors, ainsi, des enfants se blessent tous les jours à l'école ? On est content de l'apprendre. On nous rebat les oreilles de la prévention des accidents domestiques, mais qu'en est-il à l'école ?

Les enseignants et le personnel d'encadrement ne sont pas médecins, ils n'ont donc pas à apprécier ou non la gravité d'une blessure. Seuls peuvent le faire des personnes formées pour ça. Même si ça ne semble pas grave, Il vaut mieux appeler les pompiers pour pas grand-chose que de passer  à côté de quelque chose qui aura des conséquences.
L'une de mes filles, victime d'un accident grave en 6ème a du être hospitalisée parce qu'une surveillante l'avait tirée par le bras vers le haut pour la relever. Le bras était cassé. Il a fallu remettre tous les os en place sous anesthésie générale. Malgré mes demandes réitérées, il n'a pas été fait de déclaration d'accident par le chef d'établissement car, au vu de ses plaintes, ils l'ont renvoyée seule à la maison, le bras pendant. Malgré le grand nombre de personnes présentes dans le couloir, y compris des enseignants, personne n'avait soit-disant vu l'accident qui s'est produit au retour de la récréation au moment d'entrer en classe. Je sais à présent qu'il faut porter plainte auprès de la gendarmerie. Une vraie plainte et non seulement une main courante qui ne donne rien. Mais, on hésite malgré tout à donner un coup de pied dans la fourmilière, car les représailles existent et ce sont encore les enfants qui en sont victimes.

Alors, certains demandent qu'on évite le stress aux passagers en cas de naufrage d'un paquebot de croisière, et bien moi, je demande qu'on évite à nos enfants d'être blessés dans un endroit où ils sont obligés d'aller par la loi, et à "l'Ecole" - je mets une majuscule pour désigner l'institution et non le bâtiment, comme pour l'Eglise - de bien vouloir rompre la loi du silence qui entoure ce qui se passe entre leurs murs. On sait que ça ne fonctionne pas bien, qu'il y a des accidents, que les enfants sont mal encadrés, que les enseignants sont à bout de nerfs et que malgré tout ils forment, comme les Romains, la tortue contre les parents de leurs élèves, s'envoyant à tort et à travers la faute les uns sur les autres au lieu de collaborer pour le bien être de tous. C'est aussi ce que les parents souhaitent, car ils sont exaspérés de rencontrer ce mur, cette omerta permanente, cette coalition qui ne peut que paraître mafieuse tant elle est peu transparente dans son fonctionnement.

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