dimanche 13 janvier 2013

Le Figaro 13/01/2013

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Enfin un article intelligent qui pose les vrais problèmes en matière de sécurité maritime !

Jusqu'à présent, les media avaient mis l'accent sur les responsabilités des uns et des autres, les victimes et leurs familles qui demandaient réparation et la crainte d'une pollution du fait de la dégradation de l'épave. Tout sur les conséquences de l'accident, rien ou presque sur les causes.
Alors bien sûr, on me répondra que le capitaine a été mis en garde-à-vue et en examen ainsi que d'autres personnes qu'on estime avoir une part de responsabilité dans la gestion de cette croisière, mais qui a parlé de la conception de ces navires qui défient les lois de l'équilibre avec des empilages de ponts à qui en mettra le plus et un tirant d'eau de plus en plus faible pour pouvoir accéder aux ports ?
Dans le boxe des accusés, auprès du personnel navigant, à qui il est vraiment facile de faire porter le plus large chapeau, j'aimerais voir les concepteurs de ces immeubles flottants, ainsi que les autorités qui autorisent leur mise à l'eau. Car ce sont eux les véritables responsables de cette tragédie, avec la compagnie qui ne pouvait ignorer les risques.

Jacques Loiseau, président de l'AFCAN (Association Francaise des Capitaines de Navires) :
"Nous attirons régulièrement l'attention des milieux maritimes sur cette dérive vers le gigantisme, même dans les meilleures conditions, avec une telle taille, on ne saura jamais sauver tout le monde"

Andrew Linington, porte-parole du syndicat international des transports maritimes Nautilus :
"La conception de ces navires a été extrapolée sur celle de bateaux plus petits. Ils ont des côtés élevés, un faible tirant d'eau et sont très difficiles à manœuvrer dans les vents forts. Nous pensons que beaucoup de principes de sécurité de base ont été laissés de côté pour maximiser les revenus."

l’Institut Français de la mer (IFM) a réuni au cours des années 2008 et 2009, un groupe de travail chargé d'étudié les problèmes liés au gigantisme des navires avec des professionnels qualifiés. Leur rapport, en pdf.

Enfin, l'amiral Yves Lagane, président de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer)
"Le naufrage du Costa Concordia,  transportant 4 229 personnes, a été à deux doigts d’être l’un des accidents maritimes les plus meurtriers de tous les temps. Les Sauveteurs en Mer comme les concepteurs de ces navires géants s’accordent à le dire: un tel navire ne peut être évacué en urgence en mer. Les exercices d’évacuation de navires à passagers organisés régulièrement avec des transports de quelques centaines de passagers nous le prouvent."

Il serait également temps de dire à toutes ces personnes, qui se considèrent surtout comme des victimes de la désorganisation de l'équipage du Costa Concordia, que même si nous ne doutons pas du traumatisme vécu pendant son évacuation, elles sont montées de leur plein gré sur ce navire et que leur destination finale n'était aucun des ports visités mais le navire lui-même, qu'il ne s'agissait pas tant d'un moyen de transport que d'un complexe hôtelier de luxe et que même si on ne la voit pas, la mer est tout de même l'élément le plus important d'une croisière.
Dans nos sociétés hyper-assurées contre tous les risques, on a oublié qu'avant les autres, nous sommes responsables de nos vies. Le transport maritime est le plus sûr qui soit, avant les transports aériens, qui ne laissent que peu de chances aux passagers lors d'une catastrophe, et loin devant les transports terrestres qui font des morts à longueur de temps, ce qui ne nous empêche pas de les emprunter tous les jours.

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