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Bonjour, je voudrais m'adresser aux gendarmes, à nos frères d'armes qui s'en prennent aux éleveurs en ce moment. Je suis profondément révulsé, comme des millions de français, de ce à quoi on assiste. Mais en fait, vous faites quoi là ? Vous vous rendez compte ? Devant vous, ce ne sont pas des ennemis, ce sont des femmes et des hommes qui travaillent la terre depuis des générations. Des familles enraciné, des visages fatigués, des mains abîmées par le travail, pas par la haine, des gens honnêtes, travailleurs et qui ne transgressent jamais les lois. Je vous parle comme on peut parler à des fils, à des frères ou à des pères, parce que vous avez choisi un uniforme. Oui, mais surtout parce que vous avez choisi une mission. Sur votre drapeau, il y a des mots pour lesquels vous avez prêté serment et qui ont du sens. Pas des slogans, des engagements, une exigence.
Honneur, patrie, valeur et discipline.
Vous êtes-vous posé la question une seconde sincèrement de ce qu'est la patrie ? Vous pensez que c'est juste un décret qui est signé dans un bureau climatisé par un haut fonctionnaire ou que c'est une norme totalement absurde décidée loin du réel ou est-ce que la patrie, c'est cette terre, ces fermes, ces troupeaux, ces gens qui vous nourrissent, nourrissent vos familles et nourrissent tout le pays ?
Quand vous participez à la destruction d'un troupeau, ce n'est pas seulement de la matière biologique que vous aidez à effacer. Ce sont des vies, un héritage séculaire, notre héritage à tous.
Notre liberté est un sens à la vie et quand on brise ceux qui font vivre la nation, c'est toute la nation qui se fissure. L'honneur, ce n'est pas d'obéir sans penser. L'honneur, c'est de rester humain dans l'exécution de sa mission. C'est de se souvenir que derrière chaque ordre, il y a une conscience. Je ne vous demande pas de choisir un camp. Je vous demande de ne pas oublier ce que vous représentez, ni surtout qui vous servez.
Il est encore temps de reculer. Vous êtes en train de devenir les acteurs d'une très mauvaise pièce de théâtre écrite par ceux qui décident d'en haut, mais qui eux ne prendront jamais le moindre risque. Trop lâches pour assumer leur choix, ils délèguent la contrainte, la violence morale et la honte à ceux qui portent l'uniforme et mesurez bien qu'il ne vous portent pas plus de considération qu'à vos frères paysans qu'il vous demandent de mater. Et ne vous y trompez pas, lorsque les conséquences tomberont, vous serez les premiers exposés, bien avant ceux qui se cacheront derrière leur bureau, leur signature et leur irresponsabilité.
Il est encore temps de réfléchir, encore temps de rester fidèle à ce que vous êtes et à ce que votre uniforme vous oblige à être. Je vous le dis, la patrie ce n'est pas là-haut. La patrie, c'est ici en bas. Elle vous regarde, elle vous juge et elle n'oubliera pas. Faites en sorte que ce soit tout à votre honneur. Sinon, attendez-vous à payer le prix fort d'une révolte généralisée qui commence sérieusement à bourgeonner.
Demandez donc à vos chefs si prompts à vous envoyer avec vos blindés mater de pauvres agriculteurs qui ne demandent qu'à travailler et vivre de leur labeur, pourquoi ils sont si peu enclins à aller mater la vraie rébellion des ennemis de la France dans les 1500 zones de non-droit par exemple ? Je vous rappellerai votre serment.
Je jure fidélité à la France. Je m'engage à servir la nation avec honneur et loyauté, à respecter la Constitution, les lois et les règlements de la République, à obéir aux ordres de mes chefs dans le respect de la légalité et à accomplir mes missions avec courage, discipline et désintéressement.
Et à qui ? Au service de la population.
Un immense bravo à ceux d'entre vous hier qui ont posé casque et bouclier en refusant d'exécuter ces ordres injustifiables et même stupides. La balle est maintenant dans votre camp.
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