samedi 21 février 2009

Ma terre

Je vous préviens d'abord que mon intention n'est pas de faire ici un cours théorique sur la céramique ou la poterie mais de rapporter mon expérience de la terre. C'est ce qui m'apparait comme étant le plus important. Mais pour en avoir une idée plus classique vous pouvez regarder ici, c'est bien expliqué.


Ma terre, c'est un grès blanc. A première vue, elle est comme les autres, mais une fois cuite, elle sera dure comme de la pierre, c'est voulu.


La voici, brute, juste sortie de son emballage étanche qui lui permet de rester mouillée, donc plastique.

L'eau est indispensable à la terre, privée d'eau, elle devient statique. Pour travailler la terre, il faut mouiller ses mains. Sur l'image, l'éponge sert aussi à mouiller. Les autres outils servent à façonner et à creuser.


Avant de faire quoi que ce soit de la terre, il faut en retirer l'air emprisonné. De petites bulles d'air, parfois imperceptibles, mais qui feront impitoyablement éclater la pièce à la cuisson.


Pour rendre la terre compacte, on la tape. On la jette sur la planche, on la malaxe, on la pétrit, on la bat. C'est une activité physique. On tape la terre de cinq à quinze minutes, selon sa résistance, selon sa consistance, et on vérifie, en la coupant, la présence de ces petites bulles destructrices.

La terre doit être absolument compacte.


Ce contact avec la terre est riche d'enseignements. En laissant son esprit libre de toutes pensées vagabondes, la terre s'y insinue et donne l'inspiration que sa texture infuse. la terre parle.

De l'échange entre la terre et celui qui la travaille nait l'idée de la future forme.


je me suis laissée porter par la terre pour mieux la travailler, pour ne pas contrarier son dessein, et elle a libèré son énergie bienfaisante dans mes mains.




L'autre travail essentiel, c'est le centrage.


Ici, la girelle du tour est en marche. Si la terre n'est pas exactement au centre du mouvement de rotation, l'excentrage empêche de faire quoi que ce soit.


Apprendre à centrer la terre est le plus important et ce n'est pas si facile que ça en a l'air.


Tout cercle est un mandala et sa rotation renforce encore cette idée. Centrer la terre, c'est aussi se centrer, se recentrer. Remettre ses énergies au centre.


Travailler la terre, c'est remettre ses énergies en place, les énergies premières, celles des trois premiers chakras, muladhara, svadhisthana et manipura. Regardez comme ils sont importants.


Je suis revenue équilibrée, énergétiquement parlant, de cette semaine de contact avec la terre.

Dans mon prochain article, je vous montrerai ce qu'il en est sorti, mais je vous laisse quelques heures avec celui-là.

10 commentaires:

  1. Merci de cet intéressant billet sur l'énergie rééquilibrante de la terre, krn.

    Impatient de voir tes réalisations.

    Quel suspens !!!!

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  2. C'est le dialogue qui aurait pu être intéressant, mais, privée de courant, privée de dialogue.

    J'y viendrai, à ces réalisations, bien que je sois soudain comme un enfant timide, dans la crainte de me livrer avec ces oeuvres, et que l'ouverture acquise se referme.

    Je ne m'inquiète pas pour ton regard, Momo, je sais qu'il sera bienveillant, car l'artiste en toi voit le cheminement et non la valeur marchande.
    Tu vois, j'entretiens encore le suspens...

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  3. Ceux qui voudraient en savoir plus sur le centrage peuvent regarder cette page avec sa vidéo, qui montre uniquement le travail au tour, y compris des détails de finitions, par un potier expérimenté.

    C'est très intéressant.

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  4. Comme j'atterris, je lis un peu vite et je ne suis pas encore assez recentré pour laisser un commentaire intelligent... sinon que cette spiritualité de la terre est fort importante. Merci de nous la partager.

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  5. Aaaahhhh ! Je voudrais étre la terre .....Oh ! ouuiii . Tu me dois un moulage , Cousine de gré ...ou de force ! Cochon(ne) qui s'en dédit !

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  6. Pas sur que ça soit si équilibrant ... ?

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  7. Doréus, les deux derniers commentaires prouvent que tu n'est pas le seul à être excentré.

    "Patience et longueur de temps font mieux que force et que rage"
    (Jean de la Fontaine)

    Patton, j'adore les truies, c'est un animal sain et ce sont de bonnes mères. De plus elles peuvent se rouler dans la terre, personne ne leur dit rien. Nous, pauvres humains, nous sommes obligés d'avoir un peu plus de retenue. Société oblige.

    Quand j'étais petite, j'aimais rouler sur les galettes séchées de bouse de vache. J'aimais bien le petit "crac" qu'elles faisaient quand on passait dessus...

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  8. Tu vas faire aussi un stage de sculpture en bouses de vaches ?

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  9. Non, je n'ai pas besoin d'apprendre, j'ai la matière première en face de chez moi. les vaches sont à 20m de l'endroit où je dors, ça sent bon la campagne.

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D'avance, merci de vos réactions.