dimanche 21 septembre 2014

Baptiser un bateau 1/2

Aucune loi n'oblige à nommer un bateau. Seule l'immatriculation est obligatoire. Malgré tout, tous les bateaux ont un nom. Un tradition sans doute héritée de la légendaire superstition des marins.

Le nom donné à un navire n'est pas anodin. Il représente généralement ce qui est important pour son propriétaire. L'appartenance à un pays, une région ou une famille, le prénom de ses enfants, ses vœux pour l'avenir ou une protection. Avant la révolution, plus de quatre bateaux sur dix portaient le nom d'un saint ou d'une divinité de la mer. En 1900, il n'y en avait plus qu'un sur dix. Maintenant, je peux être certaine que seuls quelques petits patrons de chalutiers ont l'idée de mettre leur bateau sous la protection d'un saint en les baptisant du nom de ce dernier. La communication commerciale s'est chargée de donner à rêver aux futurs passagers des navires, les noms ont suivi.

Les navires, jadis baptisés à l'eau de mer pour célébrer leur premier contact avec l'élément dans lequels ils vont baigner, sont depuis un siècle ou deux baptisés avec du champagne. Une nouvelle superstition est née avec cette pratique, si la bouteille ne se casse pas, c'est signe de malheur.

J'ai retrouvé la cérémonie du lancement du paquebot France. C'était en 1960 et on voit que les traditions étaient encore respectées. Le baptême, même avec champagne, était le premier contact avec l'eau de mer, même si le navire n'était pas achevé. La marraine était Yvonne Vendroux, épouse du Général de Gaulle.

Regardez et écoutez la dédicace que fait le président de la République Française à ce navire encore inachevé. Elle est bien plus importante que les pitreries des évêques en costume folklorique qui agitent leurs goupillons. Charles de Gaulle a assigné sa mission au navire et en lui donnant le nom France, l'a mis sous la protection de son pays.




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2 commentaires:

  1. Quand on pense à ce qui est advenu de ce navire par la suite, cela laisse songeur... La grandiloquence patriotique habituelle du Général témoigne d'une époque qui se terminait pour LA France, que l'on tentait de raviver avec LE France...

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    1. Le général de Gaulle a certainement été le dernier président de la France en tant que pays indépendant. Son successeur Pompidou, un suppôt de la banque Rothschild l'a vendue à des intérêts privés qui en ont fait ce qu'elle est. L'Union Européenne l'a achevée.
      Le paquebot France était un symbole visible, mais comme tous les biens matériels, il n'était pas éternel. Certains ont vu dans sa vente à la compagnie NCL une trahison de l'état français à son égard, comme si le navire avait une personnalité. En réalité, le France était très coûteux et NCL en a fait un navire rentable. Mon avis personnel sur la question est que c'était une meilleure solution que de le laisser rouiller dans un bassin en attendant la fin. L'état est mauvais gestionnaire et si Michel Sardou avait été honnête, il aurait plutôt fait une chanson là dessus parce que ce qu'il a fait a grandement contribué à diaboliser cette histoire.

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