Mes deux derniers articles étaient consacrés à des déraillements qui concernaient le même matériel roulant, des locomotives à vapeur de type Mountain 241. Ils ont eu lieu, l'un en 1932 et l'autre en 1933.
Bien que la catastrophe, on peut l'appeler ainsi à cause du nombre des victimes, de La Croisille, ait été rapidement considérée comme n'ayant aucune cause. Il aurait suffit de considérer le déraillement du Paris-Bâle comme exemplaire. Un léger affaissement de la voie sur un passage à niveau a entrainé la sortie des rails de la grosse locomotive, qui a entraîné les voitures à la suite, fait sauter rails et traverses sur 200 mètres et démoli une partie de la gare. Les deux locomotives étaient identiques, avec chacune un fourgon et des voitures passagers, les trains roulaient tous les deux à 110 km par heure et les accidents se sont déroulés exactement de la même manière. Dire qu'il n'y a pas de cause à la catastrophe meurtrière de La Croisille, c'est sans doute faire preuve de mauvaise foi.
Plus près de nous, un déraillement spectaculaire a fait 7 morts et 70 blessés dont certains sérieusement, en gare de Bretigny-sur-Orge le 12 juillet 2013. 3 des victimes décédées se trouvaient dans le train, 4 attendaient sur le quai. Le train s'apprêtait à traverser la gare de Brétigny à environ 135 km par heure, ce qui est une vitesse normale à cet endroit. A l'entrée de la gare, une éclisse qui maintenait une jonction entre 2 rails s'est soulevée et retournée, entraînant le déraillement d'une voiture en milieu de train. Il s'en est suivi un chaos que je ne décris pas, il se trouve beaucoup d'informations détaillées à ce sujet. Mon propos est de souligner que malgré des normes toujours plus exigeantes et des performances accrues des rames, l'infrastructure, la voie, est primordiale. A n'importe quelle vitesse, le train aurait déraillé, même si on peut imaginer que les victimes auraient été moins nombreuses. Si l'éclisse avait été correctement fixée, il n'y aurait pas eu du tout de victimes. N'est-ce pas ce qu'on cherche lorsqu'on parle de sécurité ?
Je vais faire un parallèle avec la route, sur laquelle le gouvernement réduit la vitesse autorisée et la contrôle au moyen de radars qui sont de véritables tirelires pour ceux qui les exploitent. Parallèlement, les infrastructures sont dans des états qui obligent les automobilistes à s'avertir entre eux de telle portion défoncée ou des nouveaux nids de poule apparus après l'hiver. Ces dégradations sont également des facteurs d'accident. Malgré tout, la responsabilité est toujours portée sur l'automobiliste, pénalisé par des malus sur ses primes d'assurance, jamais sur celui chargé d'entretenir la route. Les routes nationales sont d'ailleurs devenue départementales, ce qui est une façon de faire porter la charge à d'autres que l'état, qui perçoit néanmoins les impôts. Il serait temps d'avoir une politique responsable en matière de sécurité et non simplement des fonctionnaires déjà outrageusement trop rémunérés qui ne pensent qu'aux fifrelins qu'ils encaissent sur le dos des utilisateurs. On entend souvent dire que la route tue. C'est vrai. La route et ses malfaçons, ses trous et son manque d'entretien.