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Soirée télé hier. Confortablement installée avec mon chat sur mes genoux à partir de 20h40, TF1 nous assène malheureusement encore une quantité de pub décourageante. Même si on sait que c'est avec ça qu'ils engrangent leurs millions, c'est toujours aussi agaçant. En temps ordinaire, j'aurais zappé, là, j'attendais "Section de recherches."
J'ai été gâtée. Trois épisodes pour me faire une idée. Il faut dire que le policier n'est pas mon genre préféré. La vie quotidienne nous apporte tellement de faits divers tragiques que ces meurtres supplémentaires inventés pour nous distraire me paraissent comme du stress de réserve qu'on nous distille par ces fenêtres ouvertes que sont les écrans de télévision. Pourtant, les téléspectateurs en redemandent, car depuis la pipe de Bourrel/Raymond Souplex, le policier à la télé, c'est le grand classique.
Puisqu'on évoque les cinq dernières minutes, je vais parler des cinq premières, celles qui font qu'on va rester à regarder ou non le film qui commence. Elles sont pour moi déterminantes.
Section de recherches nous présente d'abord la découverte du crime du point de vue du quidam à qui ça arrive. C'est brut, percutant, sans être traumatisant. On ne fait pas dans le déferlement d'hémoglobine mais dans l'information. Tout de suite après, l'équipe de section de recherche nous pose les hypothèses du problème à résoudre. Intervient ensuite le générique de début, nous présentant les acteurs dans leurs rôles respectifs.
Les séries françaises ne nous avaient pas habitués à cet ordre de présentation, ça fait bien longtemps que je l'avais remarqué et il est vrai que la tendance américaine gagne du terrain car quoi qu'en dise Xavier Deluc dans son plaidoyer en faveur des séries françaises, sans copier, il y a une manière américaine de faire qui séduit et on est obligé de le reconnaitre, parce qu'aux USA un film est un produit comme un autre et on ne cherche pas à faire du culturel, on cherche à vendre. La différence est dans l'étude de marché et je pense qu'avec cette série, l'étude et son impact sur le public français a été bien faite.
Section de recherche n'a pas de temps morts, pas de longueurs. On ne se demande pas de quoi il s'agit. Les "flashes" de Martin Bernier se détachent bien du reste et annoncent une nouvelle piste avec bien plus d'efficacité qu'un discours. On est loin des monologues de Colombo. Priorité à l'image.
Côté personnages, Martin Bernier n'a rien à envier au docteur House ou au mentalist, c'est un original solitaire qui croit en ses intuitions. Il a une carapace extérieure et ne montre rien. Je reviendrai sur ce personnage et l'acteur qui l'incarne dans un autre billet. Les filles extériorisent un peu plus, donnant à la série son côté humain tout en restant dans l'enquête. Je ne vais pas parler de tous les personnages, le site officiel le fera bien mieux que moi.
Le mot de la fin ? Franchement ? J'ai aimé et ce n'était pas gagné d'avance quand on sait le peu d'estime que j'ai pour les programmes actuels diffusés à la télévision. Un bon moment de distraction, mais aussi une occasion de voir jouer de bons acteurs : Xavier Deluc, mais aussi Jean Pascal Lacoste, et Solange Frejean, très convaincante dans le rôle de Lisa, une jeune autiste (Le haras, premier inédit diffusé hier), qui me renforcent dans l'idée que les acteurs français aussi ont leur place et ne demandent qu'à exprimer leur talent. Alors, à jeudi prochain, 4 mars 2010 à 20h30 sur TF1 ?