Le 22 juin dernier, malgré la chaleur, je tentais de maitriser l'entropie qui règne dans mon jardin.
Je ne vais pas tout raconter mais aller directement au fait générateur de mon expérience, la rencontre de mon tibia avec le moignon tronçonné en biseau irrégulier d'une tige que je présume avoir fait partie de mon ex magnifique lilas blanc saboté à la tronçonneuse l'an dernier par le patron d'une entreprise de parcs et jardins dont je tairai le nom.
C'est rentré jusqu'à l'os en faisant de gros dégâts. J'ai une photo de la plaie deux jours après nettoyage, mais elle est encore tellement épouvantable que je ne la montrerai pas. J'ai nettoyé à l'eau savonneuse, avec beaucoup de mal, parce que le sang ne s'arrêtait pas de couler. Puis, j'ai protégé avec un pansement pour continuer mon jardinage.
La question qui m'a été posée au moins dix fois au cours de la semaine qui a suivi a été "Tu es à jour de ton vaccin contre le tétanos ?" Ils me connaissent, ils savent que je ne suis pas favorable à l'introduction dans le corps d'un cocktail d'agents infectieux et de métaux lourds, autrement dit aux vaccins. J'ai été vaccinée étant enfant, vu que c'est obligatoire pour aller à l'école, mais depuis...
Il se peut que certains vaccins puissent être utiles. J'attends qu'on me le démontre. Malgré tout, pour celui du tétanos, je vais livrer mon expérience et mes réflexions.
Le lendemain matin, mon pied et ma cheville, sous la plaie avaient triplé de volume et il n'a pas été question de retourner dans le jardin, mon pied ne rentrait dans aucune chaussure. De plus, j'avais très mal. J'ai donc décidé de regarder à quoi ça ressemblait. la première difficulté a été de décoller le pansement, entièrement pris dans une énorme croûte épaisse qui faisait corps avec la compresse.
Ne pouvant pas laisser ça comme ça, j'ai arraché pour refaire un pansement propre. Difficile, je me retrouvais dans la situation de la veille, avec beaucoup de sang qui coulait. malgré tout, j'ai pu voir que j'avais attaqué le périoste et qu'il y avait eu non seulement rupture, mais écrasement. C'est à partir de là que je me suis mise à réfléchir et que, non sans craintes, je me suis dit que j'allais probablement avoir à me battre contre Clostridium tetani, une bactérie particulièrement solide et résistante.
Clostridium tetani est une bactérie à la réputation redoutable mais elle a un ennemi mortel, l'oxygène. C'est une anaérobie stricte. Elle ne se développe donc que dans les milieux privés de cet oxygène. Ce qu'on sait d'autre, c'est qu'avoir été infecté une fois ne protège pas contre une nouvelle infection. Il n'y a aucune immunité acquise par la maladie.
Mais alors, me direz-vous, à quoi sert le vaccin ?
Et bien c'est aussi ce que je me suis demandée et j'ai conclu qu'il était inutile. Soit le corps a de bonnes défenses immunitaires et sait remettre les bons éléments à la bonne place et rien n'arrive, soit il ne sait pas et on meurt.
Il faut aussi savoir que des Clostridiæ, on en a plein
les intestins, comme tous les mammifères, alors heureusement que le
corps humain ne se met pas à les éradiquer car on ne digèrerait plus
ce qu'on mange. Les bactéries que nous abritons sont beaucoup plus nombreuses que les cellules de notre corps et elle font un travail remarquable, mais revenons au tétanos.
Les statistiques disent qu'environ une dizaine de personnes meurent du tétanos par an. J'ai donc résolu de ne pas aller chez un médecin recevoir un sérum ou un vaccin antitétanique et de voir ce qui allait arriver.
Les symptômes connus sont une raideur progressive qui paralyse les muscles avec, au paroxysme, la fameuse position en arc de cercle à laquelle on ne survit généralement pas mais qui constitue un stade ultime. C'est donc une atteinte nerveuse. C'est logique, car dans le sang, où l'oxygène abonde, clostridium ne survit pas. Elle ne peut donc se propager que par les nerfs.
Quatre jours après l'accident, une cruralgie sévère m'a clouée à la maison pendant trois bonnes journées et j'ai quand même un peu flippé parce que je me disais que j'étais atteinte et que ça commençait par le nerf fémoral. Un soir, histoire d'avoir quand même un avis médical, j'ai appelé le médecin de garde. Il porte bien son nom car je me suis bien gardée d'aller le voir. J'ai froid dans le dos à l'idée qu'on confie nos santés à des individus aussi ignorants et cinglés.
Je peux affirmer que j'ai rarement entendu autant de sottises qu'à cette occasion, la meilleure étant sans doute que si j'avais le tétanos, je n'aurais pas survécu plus de quelques heures, ce qui montre bien à quel point l'enseignement de la médecine est surtout l'enseignement de la peur du microbe.
A la cruralgie ont succédé plusieurs autres atteintes nerveuses, toutes sur des nerfs issus de la colonne vertébrale et toutes du côté de ma blessure. Ça a duré un mois, c'est monté jusqu'au crâne et plus le temps passait, plus j'étais persuadée que l'organisme a vraiment tout ce qu'il faut pour combattre un agent pathogène, même ce fameux Clostridium qu'on présente comme s'il était un tueur en série.
Il s'est maintenant écoulé 11 semaines depuis cette blessure. Toutes ces douleurs se sont envolées et avec elles le spectre de cette affreuse maladie qui, j'en suis maintenant persuadée, n'est qu'un épouvantail destiné à faire accepter régulièrement à la population de toute la terre l'injection de poisons dangereux d'une composition qui évolue avec le temps. Alors, c'était très douloureux, mais je ne suis pas mécontente de l'avoir vécu.
Et si tu étais morte ? m'a t-on demandé. Et bien, ça n'aurait prouvé qu'une chose, c'est que j'étais incapable de survivre sur notre planète, contrairement à tous mes ancêtres paysans, évidemment non vaccinés, qui passaient leur vie dans la terre avec les bêtes et ces bactéries qui existent depuis bien avant l'être humain et je passe sous silence toutes les femmes qui ont accouché dans des conditions plus que précaires et les Vikings et autres guerriers qui n'ont pas du manquer de rencontrer des armes souillées. Alors, mon opinion, c'est que le tétanos, pour les laboratoires qui fabriquent le vaccin, c'est une rente versée tous les cinq ans par des milliards d'êtres humains. C'est bien vu, mais on ne m'y prendra pas. A bientôt dans mon jardin, car j'ai du retard à rattraper.
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