jeudi 31 mai 2012

Pour mourir, le train, c'est sûr.

Un soir d'orage sur la voie ferrée Paris-Cherbourg

A la suite des douze suicides survenus pendant les trois jours de la Pentecôte, la S.N.C.F. met l'accent sur la perturbation du trafic engendrée par les gestes de ces désespérés. J'ai lu ça et là, que la S.N.C.F. déplorait que 30 000 kilomètres de voies ne disposent pas de grillages interdisant l'accès aux rails.
Ne vous leurrez pas, ce ne sont pas les personnes que l'on cherche à protéger, c'est le résultat d'exploitation qui en prend un coup à chaque fois qu'il faut supporter des frais liés à l'immobilisation des trains.

Mettre des grillages entravera la circulation des animaux sauvages, qui seront alors piégés entre les différentes voies crées par l'homme, mais n'empêchera pas la mort de ceux qui sont déterminés. Les propriétés sont fermées et protégées et ça n'empêche pas les cambriolages.

Selon les psychiatres, le suicide sur les voies ferrées ou dans un autre lieu public,aurait pour objet d'interpeller la société sur son indifférence et rendre son désespoir visible au plus grand nombre.
Au lieu de parler pour ne rien dire, ces experts, officiellement chargés de la santé mentale, devraient avoir pour mission d'alerter le gouvernement sur le désespoir en tant que problème majeur de santé publique.
Lorsqu'on envisage de mourir, on ne pense pas à faire de la publicité, on se jette sous le train parce qu'il n'y a pas de risque de rester handicapé, c'est efficace et immédiat. Pour le comprendre, il suffit de se mettre à la place de quelqu'un qui pense à en finir avec la vie. Le moyen est choisi en fonction de son résultat.


Chaque année, environ 200 000 tentatives de suicide, approximativement 12 000 morts, sans compter les accidents qui n'en sont pas vraiment. La France est l'un des pays où on se suicide le plus et dans lequel il est illusoire de chercher de l'aide. C'est lié au fonctionnement d'une société qui ne valorise que ce qui rapporte et ignore que l'humanité, ce n'est pas une masse salariale ou un volume d'impôts, mais des êtres avec une histoire qui méritent tous l'attention.

Il y a un an, à quelques centaines de mètres de la route sur laquelle je passe tous les jours, une femme s'est suicidée dans sa maison. Son corps décomposé a été trouvé en février dernier après que le maire a demandé l'ouverture de la maison, restée fermée pendant 7 mois. On peut facilement imaginer l'isolement dans lequel se trouvait cette personne, vivant dans un village de 160 habitants qui sont censés tous se connaître. Il est vrai que, comme beaucoup de villages normands, il est gangréné par les résidences secondaires fermées à longueur d'hivers.
Ce n'est malheureusement pas un fait divers isolé. Alors on peut toujours lancer des campagnes tonitruantes pour montrer que l'on va faire quelque chose, tant que les gens seront égoïstes et seulement préoccupés par leurs avoirs, les suicidés seront toujours plus nombreux et pas seulement sur les voies ferrées.

mardi 15 mai 2012

Un escalier pour la photo du mois

Des escaliers, il y en a des millions, partout et sans beaucoup se déplacer. A titre personnel, j'avais déjà de nombreuses photos d'escaliers dans mes archives et le thème de la photo du mois a orienté mon regard vers bien d'autres, une bonne centaine parmi lesquelles j'aurais pu choisir la mienne. Vivant en Normandie, c'est pourtant naturellement cet escalier qui a retenu, dès les premiers jours, mon attention. Je m'en suis détournée pour aller glaner ci et là d'autres marches dignes d'intérêt, mais malgré les lignes parfois audacieuses ou simplement esthétiques de leurs volées, j'y suis revenue.



Cet escalier, une simple échelle de meunier,  fait partie d'un monument historique dont il est indissociable, le chêne d'Allouville-Bellefosse.
Il faut savoir que l'histoire celte et normande se confondent sur ce territoire et que bien avant l'arrivée des premiers chrétiens vivait ici en paix un peuple amoureux de la nature qui la célébrait religieusement. Les témoins de ce culte en sont les arbres, souvent des ifs, millénaires qui subsistent dans bien des villages auprès des églises. Les chrétiens ont implanté leurs églises dans les lieux où le peuple priait, substituant à l'image de la vie de la terre celle du supplice d'un homme mourant.
Ce chêne, qui a été contemporain de Charlemagne et de Guillaume le Conquérant, doit sa longévité au culte exceptionnel dont il a continué à bénéficier de la part des habitants de la commune et des environs. L'escalier mène a une chapelle, dite de l'ermite, dans laquelle Jean-Antoine du Cerceau, jésuite, s'était installé pour une retraite. Une seconde chapelle se trouve au rez de chaussée.
Étayés et haubanés, le chêne et son escalier ont résisté à la fameuse tempête de 1999 qui a déraciné des milliers de ses congénères bien plus jeunes. L'ensemble se porte bien, même si tous les ans, le retour des feuilles est  particulièrement attendu. J'ai bien d'autres images, mais la règle étant une seule photo, je m'y plie. Un autre article peut-être.

D'autres escaliers ?

100driiine, A&G, Agnès, Agrippine, Akaieric, Alexanne, Alexinparis, Alice Wonderland, André Éric, Anita, Anne, Anne Laure T, Anne-Cécile, Annick, Aparça, Aude, Ava, Babou, Batilou, Bestofava, Blogoth67, Cara, Carnets d'images, Caro, Carole In England, Caroline, Cathy, Cécile, Cekoline, Céliano, Céline in Paris, Cessna, oui !, Champagne, Cherrybee, CHIFFONS and Co, Chris et Nanou, Clara, Coco, Cocosophie, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dan, David et Mélanie, DNA, Dorydee, Dr CaSo, E, Eff'Zee'Bee, Egedan, Elapstic, Emily58, Emma, Famille Gerdel, Filamots, florianL, François le Niçois, Frédéric, Galinette, Gilsoub, Gizeh, Glose, Grignette, Hélène d'avril, hibiscus, Hugo, Isabelle, Isabelle et Gilles, J'adore j'adhère, Jean Wilmotte, jen et dam, Karrijini, Krn, Kyn, Kyoko, La Fille de l'Air, La Flaneuse, La Nantaise, La Papote, La Parigina, LaGodiche, Laura, Laure, Laurent Nicolas, Lauriane, Lavandine, L'Azimutée, Le Mag à lire, Le-Chroniqueur, Les petits supplices !, Les voyages de Lucy, Les zinzins, lesegarten, Leviacarmina, Lhise, Lost in London, Louiki, Louisianne, Loutron glouton, Lucile et Rod, Lyonelk, M, M.C.O, magda627, Maïder, Mamysoren, Manola, Marion, M'dame Jo, Melting Pot, Mgie les bons tuyaux, Minicecile, Muni57, Narayan, Nataru, Nathalie, Nicky, Nikit@, Nomade57, Nora, Olivier, Ori, Otak, Où trouver à Montréal ?, Ovan, Petite Marie, Pilisi, Quelbazar, Renepaulhenry, Sébastien, Sephiraph, Sinuaisons, Skipi, Stephane08, Stéphie&lesCacahuètes, Surfanna, Tam, Tambour Major, Testinaute, The Mouse, The Parisienne, Titem, Typh', Un jour une rencontre, Une niçoise, Vanilla, Véro Beramelo, Vinie, Violette, Viviane, Xavier Mohr, Xoliv', Zaromcha.

Pour finir, je pourrais faire la comparaison entre l'escalier et l'augmentation vertigineuse du nombre de participants. De membre d'un groupe, à partir d'un certain nombre, on redevient anonyme dans une foule.

Je prends du temps pour choisir, mettre en page et je ne me satisfait pas de savoir que l'on ne consacrera à ce travail un dixième de nanoseconde pour finir le tour en deux heures. Un escalier a un nombre de marche limité, sinon, il s'écroule.

Malgré l'attrait du thème, pour lequel je remercie Sébastien, j'ai procrastiné jusqu'au dernier jour pour mettre mon article en forme. Je termine cet article le 15 mai à 11h36.

mardi 1 mai 2012

Moscou, un soir d'été un premier mai.



On n'y parle pas de muguet, mais du souvenir des soirées éclairées par la lune et de l'aube naissante près de Moscou. Une belle chanson romanesque, tout à fait dans la tradition russe, avec le petit supplément slave qui fait tout son charme.

Le temps du muguet, pour moi, c'est подмосковные вечера, un joli souvenir.