Ça, c'est déjà particulièrement con.
Je comprends facilement que les auteurs de ce soit-disant art de rue aient envie de rester dans l'anonymat. Un borborygme jeté sur n'importe quoi, parce qu'on ne sait pas s'exprimer, de couleur criarde pour se rendre intéressant et de préférence là où ça peut dégrader plutôt qu'embellir. L'expression du désespoir des générations sacrifiées par les pouvoir publics par leur éviction du système.
Le constat de la volonté d'abêtir plus que de celui de l'échec scolaire, car pour moi, échouer veut dire qu'on a essayé. Or, depuis quelques dizaines d'années, la tendance est à la baisse dans la culture.
L'école publique qu'on encense est devenu le lieu de toutes les horreurs. On y apprend la soumission, l'obéissance, la conformité, la règle, et c'est bien le but de cette institution, abusivement nommée Education Nationale, volonté affichée de retirer aux parents leur rôle d'éducateurs pour le confier à l'état.
Un échec apparent qui n'en est pas un, mais plutôt une volonté de niveler par le bas.
Mais là, on atteint des sommets.
L'auteur s'exprime. Il n'a rien à dire alors il écrit n'importe quoi, mais comme c'est une poule mouillée, il ne revendique pas son acte de destruction du patrimoine. Un patrimoine qu'il s'approprie avec beaucoup de courage, vu que Rollon, mort depuis des siècles, ne peut pas plus se défendre que le sculpteur Alphonse Guilloux, auteur de cette œuvre. Le même, peut-être, a cassé
le doigt du premier duc de Normandie, ce n'est malheureusement pas la première fois.
Les seuls qui sont punis sont les Normands qui voient tout ce qui devrait embellir leur cadre de vie rendu à l'état de poubelle par quelques désœuvrés à qui sans doute l'état verse un revenu minimum qui leur permet d'acquérir les bombes de peintures qui leur servent de crayon.
Les programmes scolaires ne parlent pas aux petits Normands du fondateur de la Normandie. Ils arrivent même au bac sans en avoir entendu parler une seule fois. L'ignorance de l'histoire est savamment entretenue. C'est devenue une matière d'éveil. Le mot est bien choisi, mais il ne suffit pas pour faire ouvrir les yeux de nos enfants qui s'ennuient mortellement à l'école et à leurs enseignants qui assistent, muselés, à la débâcle.
Alors évidemment, des solutions provisoires existent (auxquelles les tagueurs trouveront probablement des alternatives) comme interdire la vente des bombes de peinture au public ou inclure dans leur prix de vente une taxe dissuasive dont le montant serait suffisant pour le nettoyage des monuments tagués, mais le problème de fond ne sera pas réglé tant que la volonté de maintenir la population dans l'ignorance subsistera. Rendons la culture au peuple et il retrouvera le respect.