jeudi 19 mars 2015

La photo-du mois, l'énigme dévoilée

Voilà l'énigme de la photo du mois dévoilée, il s'agit d'une croix de saint-André formée par les poutres métalliques du pont Colbert, dit aussi "le Pont Tournant", à Dieppe. J'aurais aimé faire un article plus complet sur ce pont, mais le temps me manque pour fouiller dans les milliers de pages d'archives, je me contenterai donc de survoler pour le moment.

Cette photo est l'une des dernières que j'ai prises de ce pont en février 2015. Le coefficient de marée était de 118. On voit que ce n'est pas loin du tablier.
Dieppe est une ville que j'aime beaucoup et ce pont fait partie des ouvrages menacés par la folie des hommes puisqu'en 2011, les élus ont eu la mauvaise idée de décider de le détruire pour la modique somme de 11 millions d'euros alors que sa réfection n'en couterait que 3 et permettrait à ce pont unique de fonctionner sans problèmes pendant encore une cinquantaine d'années.



Contemporain de la tour Eiffel puisqu'il a été construit en 1887, on le doit à l'ingénieur Paul Alexandre qui a aménagé le port en créant ce chenal pour accéder à l'arrière port qui avait malheureusement l'inconvénient de couper le quartier du Pollet en deux.

Wikipedia, qui n'est pas à une ânerie près, attribue même la paternité de ce pont à Gustave Eiffel, qui n'y est pour rien du tout. A ce moment là, il avait déjà bien assez à faire pour que son projet parisien voie le jour dans les délais.

Ci-dessous, un croquis fait par Paul Alexandre pour les annales des Travaux Publics avec quelques lignes d'explications.


C'est évidemment assez technique, quoi que très intéressant, mais je pense que beaucoup de mes lecteurs ne suivront pas la suite de la description du mécanisme. Ce qui fait l'unicité de ce pont est qu'il est le seul de son époque au monde à fonctionner avec sa machinerie d'origine; des vérins à eau douce. Ce qui inclut les tonnes de fumier déversés sur ceux-ci pour les empêcher de geler en hiver.
L'autre grand pont européen fonctionnant avec le même système était Tower Bridge, à Londres, mais depuis 1974, des vérins à huile hydraulique ont remplacé ceux d'origine.


Une photo du pont, ouvert pour laisser passer un vapeur, datant de la fin du 19ème siècle.



La longueur du pont est de 70,50 m dont 47 m de volée. Son poids est de 810 tonnes et il s'ouvre en 90 secondes. Le voici justement en cours d'ouverture :


Et complètement ouvert, vu du bout...


... Le temps de laisser passer ce petit remorqueur.


Vous pouvez trouver d'autres photos concernant ce pont sur le blog Quiquengrogne à Dieppe
Le blog Le Pont Colbert lui est même consacré. Il n'est malheureusement pas mis à jour, mais on peut y trouver des informations.
Enfin, le site du Comité de Sauvegarde du Pont Colbert qui Tourne qui donne les actualités liées au pont.

dimanche 15 mars 2015

Photo du mois, mars 2015

J'ai copié collé le thème sans en changer une lettre : "Mais… keskécé ?"
Le but est de trouver une photo énigmatique, représentant on ne sait quoi, de telle façon que votre lecteur, dès qu'il la verra, ne pourra s’empêcher de s’écrier « Mais… qu'est-ce que c’est ?

En fait, je suis peut-être hors sujet, car ce n'est pas si énigmatique.
En tous cas, aucune photo ne peut me faire m'écrier.

Ne pouvant en divulguer l'essence, je n'en dirai mot. Contentez vous de l'image et de cet indice : il s'agit d'une partie de quelque chose qui n'existe qu'en un seul exemplaire en France.



Vous pouvez aussi aller vous poser la question chez :

A'icha, Agathe, Agnès, Akaieric, Alban, Alexinparis, Alice Wonderland, Amy, Arwen, Aude, Autour de Cia, Ava, Bestofava, BiGBuGS, Blogoth67, Blue Edel, Brindille, Calamonique, Cara, CetO, Champagne, Chat bleu, Chloé, Christophe, Claire's Blog, CécileP, Céline, Céline in Paris, Dame Skarlette, DelphineF, Destination Montréal, Dr. CaSo, El Padawan, Estelle, Eurydice, Eva INside-EXpat, Fanfan Raccoon, François le Niçois, Frédéric, Galéa, Gilsoub, Giselle 43, Guillaume, Homeos-tasie, Iris, Isaquarel, Josette, Josiane, Journal d'une Niçoise, Julia, Kenza, KK-huète En Bretannie, Koalisa, Krn, La Fille de l'Air, Lau* des montagnes, Laulinea, Laurent Nicolas, Laurie, Lavandine, Lavandine83, Lecturissime, Les bonheurs d'Anne & Alex, Loulou, Luckasetmoi, Lyonelk, magda627, Mamysoren, Marie, Marmotte, MauriceMonAmour, Memories from anywhere, Milla la galerie, Mimireliton, MissCarole, Morgane Byloos Photography, My Little Reflex, MyLittleRoad, Nanouk, Nicky, Philae, Philisine Cave, Pilisi, Pixeline, princesse Emalia, Renepaulhenry, Rosa, Rythme Indigo, Salon de Thé, Sandrine, Sinuaisons, Suki, Tambour Major, Tataflo, Testinaute, Thalie, Tuxana, Utopique-Lily, Voyager en photo, Woocares, Xoliv', Yvette la Chouette.


samedi 14 mars 2015

Naufrage mode d'emploi

Après le billet sur la croisière, il était logique que je fasse celui-ci sur les navires.
Je reprend le même, vu que celui, là, on le sait, il n'était pas,  au même titre que le Titanic, insubmersible, mais la comparaison s'arrête là, n'en déplaise aux passagers cinéphiles qui se sont pris pour Kate Winslet ou Léonardo di Caprio.

Ceci est donc un navire de croisière sur lequel j'ai ajouté, en rouge, G le centre de gravité, décalé vers le bas par rapport au centre du navire à cause du poids des moteurs et des génératrices, et en blanc, B le centre de carène. C'est le point d'application de la poussée d'Archimède.

Le centre de carène n'est pas fixe. Il se déplace en fonction de l'inclinaison du navire. C'est le centre de gravité du volume de liquide déplacé.

Le navire est en équilibre tant que le couple de redressement ramène le navire dans sa position verticale, ce qui est le cas en situation normale, même par forte houle.

La partie immergée du navire est minime par rapport à sa hauteur.
8,2m pour 70m de hauteur totale (source)
Le centre de gravité est donc assez haut.

Ici, on a la situation du navire Costa Concordia le 14 janvier 2012.
Il était 0h34 lorsqu'il a commencé à basculer et à 0h36, il était couché sur tribord avec 90° de gîte.

Que s'est-il passé ?

Je ne vais pas vous assommer avec le métacentre de carène, retenez seulement que le couple représenté par les vecteurs issus de G et de B entraîne une rotation. Je ne peux mieux comparer cette situation que ce qui se produit quand, en voiture, votre main gauche tire le volant vers le bas alors que la droite le pousse vers le haut. Il tourne.

C'est un accident distinct du choc avec le rocher. Un second accident, du à l'envahissement du navire par l'eau à travers des portes étanches qui ne l'étaient pas.

Pour mes calculs, je n'ai retenu ni la cheminée, ni les mâts, ni les radars, mais seulement les ponts fermés qui constituent la partie habitable du navire.


vendredi 13 mars 2015

Partons en croisière

Que fait-on lorsqu'on a l'idée de partir en croisière ?

Et bien la plupart des gens commencent par examiner les prix. Ensuite, ils regardent le détail des prestations, le confort de la cabine, les activités qu'on peut pratiquer et éventuellement si leur compagnon à quatre pattes peut les accompagner.

Si tout leur convient, ils réservent le billet. Connaissent-ils le navire ?
Non. Parfois, ils ne savent même pas son nom, et c'est encore plus vrai pour les ferries qu'ils ne voient que comme un moyen de traverser un bras de mer sans imaginer que chaque bateau a un nom. Ils disent "le ferry" ou "le bateau".

Inutile de dire qu'ils ne se préoccupent ni du tirant d'eau, ni de la stabilité. Leurs seuls soucis sont d'ordre hôtelier.

Suis-je donc une extraterrestre pour avoir non seulement retenu le nom des ferries dans lesquels j'ai effectué de nombreuses traversées pendant 10 ans mais aussi m'être intéressée aux endroits où se trouvaient les gilets de sauvetage et avoir lu les consignes affichées dans la cabine ?

Que ce soit dans les ferries Transmanche, italiens, allemands ou scandinaves, je n'ai nulle part remarqué un empressement particulier à rappeler les consignes de sécurité. C'est vrai, les passagers étaient livrés à eux-mêmes et incroyablement heureux dans leur inconscience. Je n'ai jamais fait de croisière et je suppose que c'est la même chose.

La marche est d'autant plus haute quand il faut évacuer, de préférence de nuit, un navire qui a perdu sa stabilité, pour n'importe quelle raison que ce soit et il y a, avec la rentabilité qui obsède les compagnies de transport maritime, ...(ou devrais-je dire la cupidité ?)  de plus en plus de raisons que ça arrive.

Maintenant, regardez bien. Je vais vous montrer quelque chose d'intéressant. Gardez bien à l'esprit que ces images ont gardé leurs proportions d'origine. L'original est ici.

Voici un navire que vous reconnaitrez facilement. On en a assez parlé. Il semblait stable et sécurisant. On n'en voit que la partie émergée, mais on a confiance parce qu'on a en souvenir qu'un bateau, c'est ça :


C'est vrai, mais là, on entasse beaucoup moins de passagers...
Voici le même, avec ce qu'on verrait si on pouvait regarder à travers la mer.

Mince ! Il est bien plat le dessous de ce navire. Comment tient-il sur une si petite carène? Plats, ils le sont tous devenus. On ne perd plus une place qu'on peut vendre.
Cette partie, en rouge, est fermée par des portes de sécurité dites étanches et c'est là que sont les moteurs, mais aussi les cabines de l'équipage. Sympa, non ?

Comment ? La mer est penchée? Ah pardon, je vous la remets droite dans l'image suivante.
Ça y est, la mer est droite.

Ah, maintenant, c'est le navire qui penche... Oui, ça arrive.
Parfois c'est à cause d'une avarie, mais là, c'est seulement à cause du vent.

Incroyable ? Mais non ! Pendant longtemps, les navires n'ont avancé que grâce au vent, et ils étaient toujours penchés d'un côté ou de l'autre. Seulement voilà, ils avaient, pour garder leur équilibre, une carène immergée autrement importante.

La gîte ici est assez importante puisqu'elle atteint 3,40°. Seulement à cause du vent.

Bon, c'était pour rire, personne ne part en croisière et surtout pas moi.

Si je vous ai raconté tout ça, c'est parce que mon prochain billet sera sur la stabilité des navires.
A plus tard.

L'hallali, c'est fini

Enfin, c'est fini pour les lecteurs du défouloir, parce que pour les victimes de harcèlement, ça continue encore et encore.