Je n'en parle pas souvent, parce que ça fait partie de ma vie privée, mais je partage mon lieu de vie avec deux chattes qui sont de vrais félins et pas des animaux dressés pour le cirque. En effet, mes chattes ont leurs humeurs, sortent et font leur vie chacune de leur côté. Je vis en pleine cambrousse et elles sont stérilisées.
Lorsque je dis chacune de leur côté, c'est vraiment les mots qui conviennent car si, par hasard, elles se trouvent à moins de deux mètres l'une de l'autre, on assiste à un concert de grognements et même parfois à des bagarres qui font voler des multitudes de poils de l'une et de l'autre.
Quelques jours avant Noël, l'une d'elle est revenue à la maison dans la nuit, la bouche en sang. Dès le lendemain à la clinique vétérinaire, une jeune femme l'a examinée et gardée 24 h en observation. Rien n'a été diagnostiqué mais ça m'a quand même couté plus de quatre fois une consultation chez un médecin de médecine humaine.
L'ordonnance était de lui donner à manger normalement, le saignement s'étant arrêté spontanément. J'ai remarqué en la reprenant que son poil était tout poisseux. En se léchant, elle avait sans doute étalé du sang sur sa robe. J'imaginais qu'à la maison, elle allait se nettoyer et que tout allait rentrer dans l'ordre. En fait, je l'avais amenée en hémorragie, mais propre et depuis, je ne l'ai jamais revue comme ça.
Avec une délicatesse toute commerciale, la personne qui a vu mon chat et à qui j'ai laissé cette confortable somme d'argent m'a dit au sujet de la nourriture à lui donner que toute la nourriture vendue en supermarché, même la plus chère et soit-disant recommandée par des vétérinaires, c'était de la m...
Je ne donnerai pas les coordonnées de cette clinique vétérinaire dans laquelle je ne retournerai vraisemblablement pas, bien que je sois leur cliente depuis plus de 20 ans, car ce n'est qu'un exemple parmi des milliers. En effet, ces endroits qui devraient être des lieux de soin sont en fait des épiceries à l'image des pharmacies d'aujourd'hui qui vendent sans doute plus de seaux de plage, de chaussures et de bouillottes qu'ils ne font de préparations magistrales.
Ceci n'est qu'une anecdote, car en réalité, le véritable motif de mon mécontentement, c'est qu'elle n'a pas détecté, alors qu'elle pouvait observer Viki pendant 24 heures et lui a fait une prise de sang, qu'il s'agissait d'une stomato-gingivite à calicivirus ayant causé une ulcération profonde dans sa bouche.
Maintenant, la maladie a évolué et cette chatte qui était belle avec un poil épais et souple est maintenant d'un aspect sale avec le poil mouillé car elle bave sans cesse et sent affreusement mauvais. Toutes mes tentatives pour passer un gant mouillé sur son poil déclenchent des manifestations de retrait, et même d'hostilité. Une galère. Tout ce sur quoi elle s'assoit ou se couche est souillé et pue le poisson pourri.
Renseignements pris, il s'agit tout de même d'une affection courante chez le chat, même si personnellement, c'est la première fois, sur les dizaines de chats qui sont passés à la maison que j'en vois la manifestation. C'est surtout une affection redoutable, devant laquelle on est désarmé, car le chat ne mange ni ne boit tant tout ce qui entre dans sa bouche lui fait mal. Les seules solutions sont la seringue pour quelques millilitres d'eau minérale, en une seule giclée, car la seconde transforme le félin en monstre toutes griffes dehors et la bouillie, par le même chemin, et j'allais dire, par surprise, mais c'est tout à fait ça. Ce matin, j'ai essayé le biberon. Je l'avais stérilisé, comme pour un bébé. Peine perdue, tout a voltigé par terre et j'ai renoncé à aller déloger ma chatoune de sous le meuble où elle s'était réfugiée. Je sais que c'est une question de vie ou de mort et qu'il faut éviter qu'elle se déshydrate alors je persiste, mais je me demande combien de temps je vais tenir.
Il n'y a pas de solution miracle, c'est une affection virale et la médecine ne sait pas faire. C'est au chat de combattre son ennemi intérieur avec ses défenses immunitaires et pour ça, je dois l'alimenter correctement, mais je tiens à dire que les épiciers-vétérinaires ne me vendront rien. Il faut également que je protège ma deuxième pensionnaire de la contagion, qui se fait par tous les moyens, sang, salive, déjections, éternuements, poils, bref, tout ce que le chat excrète. Le virus ne résiste pas à l'eau de Javel, c'est une bonne nouvelle, mais tout nettoyer me prend à présent plusieurs heures par jour, sans compter la préparation de la nourriture fraîche, dont elle mange une ou deux bouchées avant de s'en détourner. Je jette le reste, contaminé.
Il va sans dire que ces deux félins sont les derniers. Il n'y aura pas d'autres noms à ajouter à la longue suite de ceux que j'ai accueillis chez moi. Avoir un animal, c'est prendre la responsabilité de pouvoir lui assurer une vie sympa et des soins en cas de besoin. Cette dernière condition n'étant plus remplie du fait de la main mise des laboratoires sur les vétérinaires comme elle l'a déjà fait pour la médecine, je renonce.
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Viki |