mardi 27 mai 2014

Costa Concordia, les mystères de la route 3

Vous vous souvenez de cette image ?


Elle représente les routes comparées du vapeur Bramhall, échoué sur les roches au sud du port du Guilvinec dans le Finistère. En vert, la route sur laquelle le capitaine croyait se trouver et en rouge, celle sur laquelle il était vraiment.

Et bien, voici maintenant, d'après les coordonnées relevées sur l'ECDIS, les routes comparées du navire de croisière Costa Concordia, échoué à l'île du Giglio.


En magenta, la route prévue, en bleu, la route suivie réellement par le Costa Concordia. Deux tronçons sur cette route bleue, le premier, en trait plein, alors que l'officier de quart était au commandement, et la seconde, en pointillés, alors que le commandant avait pris le relais.
Il est évident que le commandant a cru se trouver sur la route magenta, alors que le navire suivait en réalité une route 500 m trop à gauche.
Pour les sceptiques, j'ajoute ci-dessous une capture de l'écran du radar montrant qu'à l'heure où le commandant est entré à la passerelle, l'écart avec la route prévue était déjà de 50 m.
(donnée soulignée en rose XTD L : 50 m)




Je ne crois pas à la culpabilité du capitaine de ce navire. Il risque cependant de payer pour avoir accordé sa confiance. D'ailleurs, j'ai du mal à croire à l'accident. Au delà de l'aspect technique, c'est trop gros. La manière dont ça s'est passé, l'énorme médiatisation qui a suivi alors que la presse a bien moins parlé d'autres naufrages bien plus meurtriers, et puis, cette provocation évidente, un navire aux couleurs de l'Union Européenne dont chaque pont porte le nom d'un pays qui se vautre le jour de la dégradation de la France par une agence américaine. Ce naufrage n'annonçait-il pas celui de l'UE qui semble évident, même si les media feignent de ne rien avoir vu ?


Géographie

Comme beaucoup de mots savants contemporains, le mot géographie a été formé à partir de 2 termes grecs. Le premier est "gê" qui signifie la terre et le second "graphein" qui signifie écrire, tracer, mais aussi décrire.

La géographie, c'est donc la science qui décrit la terre et la reporte par écrit.

Il fut un temps où on étudiait la géographie à l'école. Bien que j'appartienne à la génération qui glorifiait plutôt les matières scientifiques, la géographie était quand même une matière importante, enseignée le plus souvent par le même professeur que l'histoire. Ces deux matières permettant à chacun de se situer dans l'espace et dans le temps, ce qui est important pour la stabilité.

Je me souviens des immenses cartes tenues par des baguettes de bois que la maîtresse accrochait sur le tableau pour nous montrer les régions, les massifs montagneux, les cours d'eau et les activités humaines.Comment a t-il été possible à certains de ne pas s'y intéresser ?

Je ne vais pas faire compliqué, juste montrer à tous ceux qui prétendent, en ce lendemain d'élections, s'intéresser à la France, que c'est en premier lieu un territoire géographique dont les frontières, colonies mises à part, sont fixées maintenant depuis un siècle.
Voici donc une carte de la France métropolitaine avec les régions telles qu'on les connait à présent.


A ce territoire, il convient d'ajouter les îles annexées, Corse, Guadeloupe, Antilles, Réunion, Saint-Pierre et Miquelon etc. Quand on a cette carte dans la tête, malgré tout, c'est déjà bien.

Je regrette de n'avoir pas pu prendre en photo les dizaines de cartes tracées de mémoire par toutes les élèves de première de mon lycée en interrogation écrite il y a déjà pas mal d'années. On se rendrait mieux compte des immenses lacunes qu'ont les Francais qui sont malgré tout arrivés jusqu'au baccalauréat. On y aurait vu des côtes fantaisistes et des frontières inquiétantes, des régions entières sacrifiées, la Garonne se jetant dans la Manche et la Loire prendre sa source à Paris, situé lui-même à la place de Bourges. Lille et Marseille sont les deux villes approximativement bien placées, les autres étant distribuées au hasard, le grand dilemme étant d'écrire Brest quand on a oublié la Bretagne et que la côte fait juste un angle à 60° dans lequel on place Rouen. Merci aux journalistes-géomètres qui ont décrit la France comme un hexagone.

Ce billet est plus particulièrement destiné à des personnes de ma connaissance, dont deux enseignantes, l'une qui confond Bretagne et Normandie et l'autre qui ignore l'existence du Cotentin. Je pardonne à la troisième, d'origine américaine, qui était étonnée de savoir que la Normandie avait une côte. Malgré tout, si elle avait suivi en histoire, elle aurait du savoir que c'est par là que ses compatriotes avaient envahi la France en 1944.

J'en profite pour dire que l'un de mes souhaits les plus ardents est que ceux à qui l'état confie la mission d'enseigner à nos enfants aient, en plus de leur spécialité, une vraie culture générale. Ils devraient, quelle que soit la matière qu'ils enseignent avoir au minimum les connaissances générales requises pour le certificat d'études, bêtement supprimé en 1989, sans doute parce qu'il s'agissait du meilleur examen jamais inventé.

mardi 20 mai 2014

Alors ?

Les couleurs de mon drapeau, ça aurait pu être ça aussi, sauf que je n'ai pas retrouvé le mien et qu'une capture d'écran ne peut pas être considérée comme une photo personnelle. Il aurait fallu un peu plus de mise en scène, là, c'est brut de brut.

En attendant, ça répond à un défi lancé par un autre blogueur qui verra ainsi que, même avec le cube de Google qui se manipule assez mal, je sais jouer.

Je garde l'autre face, orange, jaune et verte, au chaud, au cas où.

Rubik's cube Google

Ha ! Pour une fois que Google a une bonne idée je me suis un peu amusée avec.

Dommage, ce n'était que hier. Aujourd'hui, je n'ai pas retrouvé l'animation. Tant pis, je publie tout de même mes captures d'hier, ça va donner à certains des motifs de jalousie. Je ne dis pas à qui, ils se reconnaîtront.



samedi 17 mai 2014

Gratulerer med dagen, Norge !

Cliquer sur l'image pour aller sur visitnorway.com.

Costa Concordia, les mystères de la route 2

Dans la série d'articles consacrés au désastre du navire Costa Concordia, je vous propose ces deux cartes qui me semblent étrangement semblables.
Je ne leur donne pas d'explications car la justice n'a pas tranché, mais tous les relevés objectifs révèlent qu'il y a eu un malentendu sur la position, dans les deux cas.

Sur l'une ou sur l'autre, la bonne route est en vert et la mauvaise en rouge.

La première carte représente le trajet du vapeur Bramhall, qui s'est perdu dans le brouillard et s'est échoué au large du port du Guilvinec. Le capitaine se croyait en eaux saines et il était bien plus près de la terre.


Dans le cas du Costa Concordia, sur la carte ci-dessous, la route tracée à l'avance figure en pointillés. Lorsque le commandant a pris le commandement, il ne pouvait pas croire qu'il n'était pas sur la bonne route. Il avait toute confiance en ses officiers car piloter un navire de cette taille est un travail d'équipe.

Je ne me prononce pas sur ce qui s'est passé et je ne fais pas de déductions hâtives, même si forcément, je me pose des questions. Je souhaite en tout état de cause que la justice tranche en toute impartialité, car mes sources sont les siennes. Elle sait tout et c'est à elle de poser les bonnes questions, et surtout d'y répondre.



Je me trompe peut-être, mais je ne vois pas d'autre explication.

Merci aux auteurs du rapport d'expertise sur l'accident, à ceux qui ont relevé les conversations de la passerelle, même si parfois leur interprétation était comique, et merci à mon instructeur préféré, Al de m'avoir donné les bases suffisantes pour comprendre. Cette seconde carte en fait partie, elle résulte d'une discussion autour des données enregistrées par le VDR du navire.

vendredi 16 mai 2014

Costa Concordia, les mystères de la passerelle 2

Cet article fait suite à celui-ci et reprend les conversations de la passerelle minute après minute avant l'impact du Costa Concordia avec le rocher qui va s'encastrer dans sa coque et causer l'accident.

Je n'interprète pas. Ce sont seulement les faits.

A chacun de juger en sa conscience à partir des éléments qui sont disponibles un peu partout, sur les règles de navigation en général et chez Costa en particulier.
 
21h18:46
L'officier de quart appelle la salle des machines pour caler la vitesse à 15,5 nœuds, indiquant que le commandant veut être au Giglio à 10 heures moins le quart.

21h19:09
L'officier de quart contacte le commandant pour lui signaler qu'à 21h44 le navire sera presque devant Giglio Porto.
NB : il faut 15 minutes au commandant pour se rendre de la poupe où il se trouve à la passerelle de commandement.
21h19:19
L'officier de quart appelle la salle des machines en demandant de baisser la vitesse.

21h34:38
Le Commandant arrive à la passerelle. Il salue tout le monde et demande quelle est la vitesse, l'officier de quart répond 15,5 nœuds. Puis il demande quel est le cap et l'officier répond 278. Le capitaine demande alors de passer en pilotage manuel.

21h35
L'officier de quart répète « pilotage manuel » et ordonne le cap 278. Le timonier laisse alors le poste de veille, qu'il occupait jusqu'à présent, pour se consacrer exclusivement au timon, comme l'y oblige le règlement.

21h36:10
L'officier de quart demande de mettre le cap à 290 le timonier répète 290

21h36:39

Le navire est au point où il doit virer à tribord et prendre le cap 334 pour suivre la route tracée par l'officier de route.
21h37:49
L'officier de quart confirme la route au cap 290
Le cap est effectivement à 290
21h38:43
Le commandant parle au téléphone et demande « à 0,3 ou 0,4 milles de l'ïle, il y a assez d'eau ? Oui ? Compris, alors nous sommes tranquilles. »

21h39:16
L'officier de quart dit : Nous suivons le cap 290

21h39:17
Le commandant annonce prendre le commandement.
Le navire est au point 42°20,4309N 010°57,2476E
21h39:31
Le commandant demande au timonier de prendre le cap 300

21h40:02
Le commandant demande cap 310
Le navire suit le cap 295
21h40:50
Le commandant demande cap 325
Le timonier répète 315
L'officier de quart crie 335
Le commandant répète 325
Le timonier répète bien 325
Le navire suit le cap 298
21h42:09
Le commandant ordonne 330
Le timonier confirme 330
Le navire suit le cap 312,5
21h43:36
Le commandant ordonne 340
Le timonier confirme 340
Le navire suit le cap 326
21h43:45
Le commandant ordonne 350
Le timonier confirme 340
Le commandant corrige 350 et ajoute, à tribord, sinon, nous allons sur les rochers.
Le navire suit le cap 336,3 et se trouve à 160 m du Scole
21h44:14
Le commandant ordonne 10° à tribord

21h44:18
20° à tribord !


Tribord toute !


Une voix masculine dit « midship » .

21h44:44
Le commandant ordonne alors10° à bâbord

21h44:48
20° à bâbord !
Le timonier exécute l'ordre à l'envers, continuant à tourner le navire vers tribord ce qui amène la poupe vers le Scole,
21h45:05
Bâbord toute !
Le timonier rectifie son erreur et met la barre à bâbord avec 13 secondes de retard.
21h45:07

Le navire touche un écueil à l'est du Scole alors qu'il tient le cap 007.

jeudi 15 mai 2014

Mai, le drapeau de la photo du mois


Les couleurs de mon drapeau....
Le premier auquel j'ai pensé, c'est le pavillon noir et blanc à tête de mort, parce que ça, la dissidence, c'est ma vraie patrie. Maintenant, comme tout le monde, j'ai été parachutée un peu au hasard sur la terre et je suis tombée sur le territoire français, alors j'essaie de jouer le jeu. Je ne dis pas la France, parce que la France, elle se meurt, bouffée par la moulinette de l'Union Européenne.

Si j'ai justement choisi de publier ce sujet, c'est qu'il s'agit d'un navire de la douane. Or, qui dit douane dit frontières et souveraineté, deux notions qui vont de pair avec la nation. Vous remarquerez d'ailleurs que le bleu peint sur la coque n'est pas le détestable bleu azur qu'on nous fourgue habituellement en souvenir de Philippe le Hardi, mais un magnifique bleu marine qui réchauffe le cœur et représente la mer.
Avec plus de 18 000 kilomètres de côtes dont 5 843 pour la métropole, il est bien normal que la mer soit représentée dans les couleurs.
On peut contester cette explication, car il y a une multitude de significations aux couleurs des drapeaux, des couleurs qui se veulent symboliques mais qu'on change régulièrement, comme si on pouvait changer l'histoire d'un pays. Je ne vais pas démarrer une discussion sur ce dernier point, bien que j'aie plein de choses à dire là dessus, sinon, ce message risque d'être encore plus long que le pavé de liens, que voici justement.

Bonne ballade dans les couleurs.


A chaque jour sa photo, A'icha, Agnès, Akaieric, Alban, Alexinparis, Alice Wonderland, Angélique, Ann, Anne, Annick, Arwen, Aude, Ava, Bestofava, BiGBuGS, Blogoth67, Calamonique, Cécile - Une quadra, Cécile Atch'oum, Cekoline, Céline in Paris, CetO, Champagne, Chat bleu, Chloé, Christophe, Claire's Blog, Crearine, Cricriyom from Paris, Cynthia, Dame Skarlette, DelphineF, Dr. CaSo, dreamtravelshoot, E, El Padawan, Elodie, Elsa, eSlovénie, Eurydice, Fanfan Raccoon, Filamots, François le Niçois, Frédéric, Galinette, Geneviève T., Gilsoub, Giselle 43, Gizeh, Guillaume, hibiscus, Homeos-tasie, Hypeandcie, Isa de fromSide2Side, Isaquarel, J'adore j'adhère, Joane, Josiane, Julia, Kantu, KK-huète En Bretannie, Krn, La Berlinoise, La Dum, La Fille de l'Air, La Nantaise à Paris, Lau* des montagnes, Laulinea, Laurent Nicolas, Laurie, Lavandine, Lavandine83, Les bonheurs d'Anne & Alex, Les Filles du Web, Louisianne, Lucile et Rod, Lyonelk, magda627, Mahlyn, Mamysoren, Maria Graphia, Marie, Marmotte, MauriceMonAmour, Memories from anywhere, Mimireliton, MissCarole, Morgane Byloos Photography, Nana, Nicky, Nie, Philae, Pica Moye, Pilisi, Pixeline, princesse Emalia, Proserpinne, Renepaulhenry, Rythme Indigo, Sephiraph, Stephane08, Sylvie, Tataflo, Testinaute, Thalie, The Parisienne, The Singapore Miminews, Trousse cadette, Tuxana, Un jour, une vie, Une niçoise, Vanilla, Viviane, Woocares, Xoliv'

vendredi 9 mai 2014

Costa Concordia, les mystères de la passerelle 1

Ce qu'on appelle la passerelle, ou encore pont de commandement, est l'espace où se trouvent tous les instruments de navigation et où se trouvent donc toutes les personnes qui dirigent le navire.

Le 13 janvier 2012, le navire de croisières Costa Concordia quitte le port de Civitaveccia à 19 heures. Le premier officier, Ciro Ambrosio, assisté de l'officier de pont Salvatore Ursino prend le premier quart.
Sont également présents l'officier de pont Silvia Coronica, l'élève officier Stephano Ianelli et le timonier Jacob Rusli.

L'officier chargé du quart à la passerelle est le représentant du capitaine et il est essentiellement responsable à tout moment de la sécurité de la navigation du navire et du respect du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. 
Une veille satisfaisante doit être maintenue en permanence conformément à la règle 5 du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer, tel que modifié, et doit consister à : 
.1 maintenir une vigilance constante, visuelle et auditive, ainsi que par tous les autres moyens disponibles, en ce qui concerne toute modification sensible des conditions d'exploitation;
.2 évaluer pleinement la situation et les risques d'abordage, d'échouement et les autres dangers pour la navigation; et 
.3 repérer les navires ou aéronefs en détresse, les naufragés, les épaves et les débris et les autres risques pour la sécurité de la navigation. 
L'homme de veille doit pouvoir consacrer toute son attention au maintien d'une veille satisfaisante et ne doit entreprendre ou se voir confier aucune tâche susceptible de gêner le maintien de cette veille. Les tâches assignées à l'homme de veille et au timonier sont distinctes et l'on ne doit pas considérer le timonier comme préposé à la veille lorsqu'il est à la barre, sauf sur les navires de faible tonnage où l'on a une vue dégagée sur tout l'horizon depuis la barre et où rien ne gêne la vision nocturne ni n'entrave de quelque autre manière le maintien d'une veille satisfaisante.
(Extrait de la convention internationale STCW) 

En outre, dans le règlement particulier du Costa Concordia, il était précisé que, durant la navigation, l'officier de quart doit surveiller la position, la vitesse et la trajectoire du navire à intervalles suffisants pour s'assurer que le navire suit bien la route planifiée même lorsque le pilote automatique est enclenché.
Dans des conditions normales, l'officier de quart doit assurer une tenue correcte du quart, condition définie comme nécessaire afin d'éviter une accident ou une collision. A cet effet, l'officier de quart doit assurer entre autres :
  • la veille acoustique et visuelle sur tout l'horizon, 
  • l'identification des feux et signaux le long des côtes, 
  • une constante surveillance de la boussole magnétique et du gyrocompas, 
  • l'observation du radar et de l'ECDIS et 
  • le contrôle permanent de la route du pilote automatique. 
En cas d'urgence, il devra prendre l'initiative de la manœuvre sans attendre les ordres du capitaine.

*

Ce billet étant assez indigeste mais néanmoins nécessaire pour comprendre le fonctionnement de la passerelle, je propose de reporter à plus tard la suite des mystères de cette passerelle.
Rendez-vous donc dans un prochain article.



jeudi 8 mai 2014

Une réponse

Il y a quelques jours, en commentaire à la publication de cet article, j'ai reçu ce commentaire : " En vous lisant me vient à l'esprit une pertinente réflexion de Bossuet sur l'inconséquence humaine :" Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes "

Je doute que cette citation soit réellement de Bossuet, car je ne l'ai trouvée nulle part dans ses œuvres malgré une mobilisation de plusieurs littéraires de mon entourage, mais je peux évidemment me tromper et en fait, ce n'est pas là le propos, et je dirai même que le personnage même de Bossuet est parfait pour illustrer ce que je vais répondre.

Bossuet a été instruit, pour ne pas dire élevé, chez les Jésuites, dont tout le monde connait l'aptitude à formater les esprits à leur vue du monde. Ils sont dans l'ombre de bien des révolutions et de coups d'états et bien que plus discrets que les Huns et leur chef Attila, sous leurs pieds, les morts sont innombrables. Ils sont les piliers de l'évangélisation massive par la force et les alliés des dictatures.

 Nul doute que répondre à un billet qui critique la manipulation par l'argent et la religion par cette citation était à mon encontre une manière polie de dire que je crachais dans la soupe. Et bien, je répondrai tout aussi poliment que de la même façon que tous les peuples de la terre ne parlent pas le même langage, nous n'attendons pas tous la même chose de la vie, mais ça, seuls peuvent le comprendre ceux qui pensent par eux mêmes et n'ont pas pour cadre le carcan de leur éducation.

Une petite vidéo ?



L'entraide par vswisher

Costa Concordia, le mystère de la route.

Le navire Costa Concordia a appareillé le 13 janvier 2012 à 19h00 du port de Civitaveccia en direction de Savona.
Cette route, décidée au départ, n'ira pas directement à Savone, mais passera par l'île de Giglio, où le navire doit passer à 0,5 milles du port de Giglio Porto pour en saluer les habitants dans une procédure appelée "inchino".
Cette procédure a déjà eu lieu, au même endroit et aussi ailleurs, et Costa n'en a jamais condamné la pratique, qui lui fait de la publicité pour ses navires de croisière.
Tout aurait pu bien se passer, la route était tracée d'avance à l'aide de ce qu'on appelle des "waypoints" qui sont des étapes dans le trajet que va accomplir le navire. Allez voir là, c'est très bien expliqué.

Le navire se dirige donc vers l'île de Giglio, à la vitesse d'environ 15 nœuds, de nuit, par temps clair, mais sans lune. Ce soir là, elle ne se lèvera qu'à 22h00.

Voici une capture de l'un des écrans de contrôle de la passerelle, sur lequel les officiers peuvent lire différents renseignements utiles.


A première vue, on ne comprend rien. C'est petit et tout en abrégé. Les officiers de passerelle, eux, sont censés savoir lire ces informations et en déduire ce qu'il faut faire. Ce système est généralisé dans presque tous les navires à présent, même les bateaux de plaisance. Il fonctionne avec le GPS et permet de savoir où on se trouve et où on va. Il n'y a pas de surprise, le navire n'est pas dirigé par des hommes mais par une machine, le pilote automatique.

Sur l'image ci-dessus, il n'y a pas de waypoint et c'est un premier mystère, car si on voit bien où se trouve le navire, on ne sait pas où il va, ce n'est pas indiqué. Il s'agit sans doute d'un écran secondaire, car une saisie faite par des experts dans leur rapport sur l'accident est légèrement différente. La voici :

C'est moins net, parce que c'est scanné sur du papier, mais c'est la même chose, sauf qu'il s'agit de l'écran principal, quelques minutes après la vue précédente.
Le système de pilotage automatique qui suivait fidèlement les waypoints a été arrêté et le navire n'obéit plus qu'au timonier, qui doit suivre les ordres qui lui sont donnés par l'officier qui a le commandement.

A cet instant précis, le navire, pour rester sur la route qui relie les étapes prévues, en pointillés rouges sur l'image, doit amorcer son virage vers le nord pour passer le long de l'île en toute sécurité.

En réalité, le navire n'a pas suivi ces pointillés, mais est venu beaucoup plus près, à un endroit où un écueil a déchiré sa coque sur bâbord. Le capitaine, le commandant Schettino, avait pourtant été clair : "Pas à moins de 0,5 milles de la côte." Alors que s'est-il passé ?

Pour dire ce que je pense, je vais utiliser un autre naufrage, survenu en septembre 1935 au large du port breton du Guilvinec, celui du Bramhall, un vapeur anglais. Les côtes du Finistère sud sont un véritable piège pour les navires et le capitaine du Bramhall naviguait prudemment, seulement il n'avait pas prévu l'épais brouillard qui s'était abattu sur la mer cet après-midi là et comble de malchance, sa lourde cargaison de minerai de fer a déboussolé le navire, au sens propre du terme. Il naviguait donc à vue, sachant qu'on ne voyait pas à 20 mètres. A 13h55, le Bramhall a rasé les roches d'Ar Guisty et sa coque s'est déchirée entraînant une importante voie d'eau. J'ai retracé sur la carte de l'endroit les deux trajets, en vert, la route que le capitaine avait prévue et sur laquelle il croyait se trouver, et en rouge, celle qu'il a réellement empruntée.


Je crois que c'est aussi ce qui s'est passé pour le Costa Concordia.
Comment expliquer autrement les premiers mots du commandant disant que le rocher n'était pas signalé sur la carte et qu'il pensait avoir de l'eau ? Tout simplement parce qu'il se trouvait ailleurs que là où il pensait être.
Là, pas de minerai de fer et une navigation assistée par satellite qui ne souffre pas des influences terrestres, mais une responsabilité collective. Sur les navires de croisière, il y a une multitude d'officiers là où avant, un capitaine suffisait. Ils disposent de plusieurs écrans pour contrôler leur position et n'ont plus besoin de faire le point au sextant. Tout fonctionne à l'électronique et bipe sans cesse. Et bien peut-être que c'est trop, car ce soir là, personne n'a vérifié, mais ce qui allait se passer était prévisible.L'enchaînement des évènements sur la passerelle a déterminé la fin du navire.
J'en ferai le détail dans un prochain billet.

mercredi 7 mai 2014

Costa Concordia, retour sur un naufrage

Le 13 janvier 2012, le navire de croisières Costa Concordia heurtait un écueil près de l'îlot du Scole jouxtant l'île de Giglio en Méditerranée.
Ça fait plus de deux ans, me direz-vous, alors pourquoi revenir dessus ?
Il y a plusieurs raisons et la première, c'est que le procès s'éternise et que la presse a choisi son bouc émissaire dès le premier jour et ne le lâche pas. Or, quand la presse a un parti pris, il y a toujours fort à parier qu'il y a des intérêts pas bien clairs dessous.

Plusieurs blogueurs s'intéressent à l'affaire et faute d'être en contact avec tous, j'ai lu pas mal de publications. Malgré tout, je suis d'un naturel méfiant et j'aime bien me faire mes propres opinions, je suis donc allée directement à la source, une source qui ne ment pas parce qu'elle y était, le VDR du navire, c'est à dire la boîte noire.

J'ai eu de la chance, la retranscription des conversations de la passerelle a été faite par une commission d'experts auprès des tribunaux italiens. Là où j'en ai eu moins, c'est qu'il y avait beaucoup d'italien, une langue que je ne connais pas vraiment, la traduction est souvent laborieuse.

Il y a eu des polémiques pour savoir qui avait fait quoi et quand et dans l'esprit du public, ça ne peut qu'être embrouillé. Le tout m'apparait comme un énorme nœud pas forcément marin d'où n'émergent que deux bouts mais qui en contient en réalité beaucoup plus. Les autres sont tous cachés au milieu du nœud.

Ceci n'est qu'un préambule et je compte bien consacrer plusieurs autres articles à ce sujet en prenant les bouts un par un.

Je dois remercier Monique, auteur du blog Monique-Mauve, qui est une excellente documentaliste et se démène pour traduire les articles qu'elle rencontre dans la presse italienne, ce qui est une aide précieuse.
Je remercie également Al, auteur du blog Pas Chiche ! pour sa participation active sur les sujets techniques comme la lecture, je devrais même dire le décryptage, des écrans et de leurs données. Sans ces deux blogueurs, les puces ne m'auraient peut être pas assez démangé pour entreprendre ces billets.

Pour être honnête, je dois aussi mentionner Marco Mannella, dont le site leconcordia.fr est assez complet et qui aurait pu être une bonne référence sans cet acharnement contre le capitaine du navire, suivant en cela la presse manipulée. Je contrôle donc systématiquement tout ce que j'y lis, car il n'y a pas de fumée sans feu, certes, mais ça fume beaucoup plus lorsqu'on rajoute de l'huile. (Un autre navire, le Scandinavian Star, incendié dans le Skagerrak, a également bénéficié de cette huile sur le feu. En apparence, il s'agit de deux accidents différents, mais il se pourrait bien que les deux affaires ne soient pas si éloignées qu'elles en ont l'air.)

Les "bouts" que j'ai envie de démêler :
  1. Le mystère de la route
  2. Le mystère de la passerelle
  3. Les mystères du navire
Rendez-vous au prochain billet pour suivre les démêlées de ce nœud.

jeudi 1 mai 2014

Argent et pouvoir

Un film d'animation limpide, à regarder pour comprendre comment les états et les banques s'enrichissent sur le dos de ceux qui produisent et qui propose des solutions pour remplacer ce système par une véritable démocratie.