En mars de cette année, j'avais écrit
cet article. Je n'avais pas exposé en détail ce qui s'était produit, persuadée que chacun pouvait se documenter. La suite des évènements m'a montré que j'avais eu tort. Je vais donc reprendre au départ, cette affaire étant plus compliquée qu'elle n'y parait. Il y aura plusieurs épisodes. Voici le premier.
Le 27 août 2017, une belle petite fille brune disparait lors de la fête organisée à l'occasion d'un mariage. Il est 2h45 du matin, il fait nuit.
Le 31 août, un homme de 34 ans, soupçonné de l'avoir enlevée est placé en garde à vue. Lors de cette garde à vue, il répondra à quelques questions et son avocat dit de lui qu'il coopère. A la bonne heure.
Ce qu'on retient de cette garde à vue, c'est qu'il est lucide, intelligent et a réponse à tout. Ces caractéristiques lui vaudront le qualificatif de menteur. Ce n'est pas un délit, le mensonge est permis en droit français. A la sortie de sa garde à vue, il se rend dans une station de lavage et passe plus de deux heures à nettoyer sa voiture en insistant sur le côté passager, intérieur et extérieur. Il nettoie également le coffre avec des produits dont l'odeur a incommodé les chiens de la gendarmerie.
Sans grande surprise, il est mis en examen après la découverte d'une trace ADN de la petite fille sur le commutateur de commande des feux situé en bas à gauche, en retrait du volant, à la hauteur des genoux du conducteur. C'est une trace directe, mélangée à celle du suspect. C'est à dire qu'une partie de la fillette à touché ce commutateur.
Il nie être pour quelque chose dans sa disparition et explique cette trace par le fait que la fillette est venue dans la voiture pour vérifier si les chiens qu'il lui avait montrés sur son téléphone portable ne s'y trouvaient pas. Il nie mais il parle.
Le suspect a la réputation d'être un dealer-consommateur de cocaïne. Il explique d'ailleurs son absence de la salle des fêtes au moment de la disparition de la petite fille par un aller retour jusque dans la commune voisine de Saint-Albin-de-Vaulserre pour se fournir en drogue demandée par des convives de la fête de mariage auprès d'un fournisseur dont il n'aurait pas révélé le nom.
Selon la presse, il s'était fait inviter à la dernière minute avec cette perspective.
Attendez là... Je rembobine.
Il s'était fait inviter à la dernière minute avec cette perspective et il n'avait pas sa marchandise avec lui ?
Je n'ai aucune idée de la quantité nécessaire pour obtenir un effet avec cette drogue. Je n'ai d'ailleurs l'expérience d'aucune drogue si bien que je ne peux qu'imaginer que si le prix est au gramme, c'est que c'est l'unité de base.
Même si la moitié des invités avaient l'intention d'en consommer, ça ne faisait jamais qu'une centaine de grammes, donc une quantité facilement transportable dans une Audi A3 sans avoir à faire plusieurs allers et retours.
Questions :
Pourquoi avoir nettoyé si méticuleusement le côté passager de sa voiture alors que le fait que la fillette soit montée pour trouver les chiens aurait suffit à expliquer les traces ADN ?
Ne serait-ce donc pas l'absence de traces qui auraient été suspectes ?
Que vient faire l'ADN de la petite fille complètement à gauche dans un endroit inaccessible au passager ? Si elle était montée de ce côté, Nordahl n'aurait-il pas également nettoyé ce côté de façon aussi complète que l'autre côté ?
Qu'est donc réellement allé faire Nordahl Lelandais dans le secteur de l'antenne-relais qui couvre Saint-Albin-de-Vaulserre ?
En quantité, la cocaïne, ce n'est pas lourd, mais en euros, ça commence à faire car, même de basse qualité, j'ai lu que c'est au minimum 50 € le gramme. S'il était réellement revenu avec la drogue, qu'en aurait-il fait sachant que les convives encore présents aidaient les parents dans leurs recherches et ne pensaient donc plus du tout à ça ?
Ce sont des détails, mais ces détails permettent parfois de se poser des questions utiles.
Rendez-vous au
deuxième épisode.