mardi 6 mars 2012

Un sursaut de démocratie

Le Conseil constitutionnel a censuré mardi 28 février la loi punissant la contestation du génocide arménien en 1915, à l'origine d'une brouille entre Paris et Ankara, jugeant qu'elle était contraire à la liberté d'expression, a annoncé la juridiction dans un communiqué.

"Le Conseil a jugé qu'en réprimant la contestation de l'existence et de la qualification juridique de crimes qu'il aurait lui-même reconnus et qualifiés comme tels, le législateur a porté une atteinte inconstitutionnelle à l'exercice de la liberté d'expression et de communication", selon ce communiqué consultable sur le site du Conseil constitutionnel.

La loi, définitivement adoptée par le Parlement le 23 janvier, était soutenue par le président Nicolas Sarkozy, candidat à un second mandat à l'Elysée, qui avait promis le 1er février un nouveau texte en cas de censure constitutionnelle. On a déjà vu comment ça se passe quand ce monsieur est contrarié. On fait revoter jusqu'à ce que ça passe. (voir Hadopi)

 La France est un pays où la liberté d'expression est de plus en plus souvent bafouée. Il était temps que le Conseil Constitutionnel mette un terme à la dérive des interdictions de ceci ou de cela. Ça aurait déjà du être fait pour la loi Gayssot, véritable baillon pour ceux qui veulent connaître la vérité historique dans ses moindres détails. Je dois dire que jusqu'à cette loi, non seulement je n'avais jamais imaginé de remettre en cause un quelconque génocide, mais je n'envisageais pas de faire des recherches sur le sujet. Une loi avec un tel interdit est pour moi le signe d'une vérité qui ne doit pas être dite et je ne peux m'empêcher de me demander laquelle.

La façon dont l'agression en Lybie par l'Organisation Terroriste de l'Atlantique Nord a été médiatisée, me donne en effet à penser que plus que jamais l'expression "l'histoire est écrite par les vainqueurs" est vraie, et que son corolaire est "peu importe la vérité, faisons en sorte que nos mensonges et nos turpitudes passent pour des actes justes et humanitaires".

C'est à la lumière de l'histoire qu'on comprends le présent, mais je dirai aussi que le présent nous éclaire sur les zones d'ombre du passé et que la vérité historique ne peut pas être changée, seul ce qu'on en raconte peut faire l'objet d'une loi.

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