lundi 13 avril 2020

Histoire, réalité et propagande

Le visionnage de cette vidéo est une bonne occasion de parler de ce qui nous envahit de plus en plus, l'histoire fabriquée, autrement dit, la propagande :

 

L'histoire est constituée de faits parfois isolés et indépendants les uns des autres dont les conséquences forment sous la plume des chroniqueurs un ensemble qui semble cohérent comme écrit par un romancier. La réalité est souvent bien différente. Si certaines actions sont prévues, comme les assassinats de chefs d'états ou les insurrections, d'autres dépendent plus ou moins du hasard et des circonstances.

Je vais très peu au cinéma car préférant de loin le documentaire à la fiction, je sors toujours contrariée de ce que j'ai vu, les meilleurs documentaires n'étant à présent que ce qui est pris sur le vif par les possesseurs de "téléphones intelligents" et non les faits romancés pour des questions de rentabilité ou d'autres motifs moins avouables. Ainsi, je n'ai appréhendé le mouvement des "gilets jaunes" qu'à travers de petits bouts de films qui seuls nous ont montré la réalité, les pseudo-reportages des chaînes de télévision ne montrant que certains angles, certaines actions, avec coupures de ce qui ne va pas dans le sens de la propagande d'état, puisque ces chaînes sont financées par cet état.

Lorsque j'étais enfant, j'avais fait ce rêve étrange où je me voyais assise dans un fauteuil tandis que se succédaient devant moi des scènes joues par des acteurs dans un décor qui cachait la réalité, située derrière un rideau. En me réveillant, j'entendais cette phrase : c'est trop dur.
Ce rêve est revenu plusieurs fois et c'est seulement maintenant que j'en comprends la signification.

Avec l'invention de l'audiovisuel, nous ne sommes plus que les spectateurs d'un spectacle destiné à nous masquer la réalité et peu de personnes font l'effort de chercher à savoir ce qu est derrière le décor, car en effet, lorsqu'on se rend compte de la réalité, c'est très dur. Tout ce qui semblait garantir notre sécurité, nous protéger, apparaît d'un coup comme le loup du petit chaperon rouge. Un prédateur sous des airs de bonne maman.
C'est ainsi que par la suite, on apprend à se méfier de tout et débarrassé de cette confiance excessive, on peut regarder la réalité en face, quelle qu'elle soit de façon froide et détachée. C'est la condition nécessaire.
L'histoire peut ainsi être analysée différemment selon qu'on considère uniquement les faits sans le commentaire fait par d'autres sur ces mêmes faits ou qu'on privilégie l'information filtrée par nos censeurs.
On en revient au point de départ et contrairement à Jean Tulard, je conclurai en disant "vive le documentaire et aux chiottes le film historique" (et les fables télévisées).

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