mardi 24 mai 2011

Jökulhlaup, novembre 1996

Voilà ce qui s'est passé en novembre 1996 après l'éruption du Grímsvötn et le débordement du lac sous-glaciaire, trop plein.
La vidéo est en allemand, mais parfaitement compréhensible.
Je n'ai pas appris l'allemand et j'ai parfaitement suivi les explications, très bien illustrées par les images.



Pour bien se rendre compte, il faut savoir qu'en moins de deux jours, un volume de 3,6 kilomètres cubes d'eau a été brusquement libéré, chargé de sédiments et d'énormes morceaux de glace arrachés au glacier. Au bout de 20 heures, le débit atteint était plus de vingt fois le débit des chutes Niagara et, au plus fort de la crue, équivalent à celui du Congo.
Des blocs de glace d'un poids allant de 200 à 1 000 tonnes ont dévalé les pentes en rebondissant et se sont éparpillés tandis que la plaine était recouvert d'une couche de sédiments d'une épaisseur de 9 mètres sur 500 km².

La voie rapide qui fait le tour de l'Islande a perdu un tronçon de 10 km, arraché par le flux. Le pont en béton armé-dessus de la rivière Gígja a été balayé comme un fétu de paille et un pont d'une longueur de 900 m sur la rivière Skeiðará a été partiellement détruit, bien que ses fondations à plus de 15 mètres de profondeur, aient été étudiées pour résister au jökulhlaup, qui était attendu depuis l'éruption.

Avant ce jökulhlaup de 1996, les météorologues et géologues qui s'étaient intéressés au phénomène pensaient que les descriptions apocalyptiques faites aux différentes époques depuis l'arrivée des Vikings au IXème siècle étaient exagérées. Depuis 1996, ils se rendent compte que ces récits étaient vrais, ils en ont été témoins.

La route. Image : http://www.vulkaner.no

La chaleur réchauffe la glace, qui fond et l'eau s'accumule en remplissant le réservoir que constitue le lac au dessus de la caldeira. Les suites de l'éruption du Grímsvötn de mai 2011 dépendront donc de la hauteur d'eau accumulée dans le lac sous-glaciaire.
Quelque soit son débit et sa force, il y aura tôt ou tard un jökulhlaup venu du Vatnajökull, les Islandais s'y attendent.

4 commentaires:

  1. Intéressant, tu as raison de rappeler quels sont les effets dévastateurs d'un "Jökulhaupt" (qui signifie: "course de glace" - phénomène fréquent dans le Sud, là où les éruptions sous-glaciaires sont les plus abondantes (Vatnajökull, Myrdalsjökull etc.)), car nous autres, européens, avons du mal à comprendre la gravité de l'affaire.

    Comme pour les japonais, les islandais apprennent dès le plus jeune âge à comprendre la nature et ses éléments, et à s'en protéger dès la moindre alerte, grâce à des simulations annuels.

    Cordialement
    (Bilskirnir)

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  2. Quand on y pense, ça devait vraiment apparaitre apocalyptique pour les gens de l'époque qui n'avaient aucune explication rationnelle à ce phénomène (déjà que même avec...).

    Grâce aux Sagas et à la science, on arrive à mieux connaitre notre Terre Mère.

    Souhaitons bon courage aux islandais qui vont devoir affronter encore de durs moments..

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  3. Les Vikings qui se sont installés en Islande au IXème siècle n'étaient pas conditionnés par la notion de châtiment divin. Leurs Dieux n'intervenaient pas à tout bout de champs comme les Dieux chrétiens pour leur ordonner ceci ou cela ou encore punir leur désobéissance.
    Ils ont donc du considérer le premier jökulhlaup comme quelque chose de naturel.
    Ensuite, ils ont cherché d'où venait la crue au lieu de se dire qu'un Dieu irritable avait décidé d'éliminer l'humanité. La preuve, ils n'ont pas construit d'arche et ils sont restés sur l'île malgré les volcans et leurs conséquences.

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  4. Pour bien comprendre la différence de raisonnement, un voyageur médiéval français avait écrit en parlant de l'Islande : "Ils n'ont même pas de roi, ils ont des lois."

    Ah, le conditionnement !

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