vendredi 16 mai 2014

Costa Concordia, les mystères de la passerelle 2

Cet article fait suite à celui-ci et reprend les conversations de la passerelle minute après minute avant l'impact du Costa Concordia avec le rocher qui va s'encastrer dans sa coque et causer l'accident.

Je n'interprète pas. Ce sont seulement les faits.

A chacun de juger en sa conscience à partir des éléments qui sont disponibles un peu partout, sur les règles de navigation en général et chez Costa en particulier.
 
21h18:46
L'officier de quart appelle la salle des machines pour caler la vitesse à 15,5 nœuds, indiquant que le commandant veut être au Giglio à 10 heures moins le quart.

21h19:09
L'officier de quart contacte le commandant pour lui signaler qu'à 21h44 le navire sera presque devant Giglio Porto.
NB : il faut 15 minutes au commandant pour se rendre de la poupe où il se trouve à la passerelle de commandement.
21h19:19
L'officier de quart appelle la salle des machines en demandant de baisser la vitesse.

21h34:38
Le Commandant arrive à la passerelle. Il salue tout le monde et demande quelle est la vitesse, l'officier de quart répond 15,5 nœuds. Puis il demande quel est le cap et l'officier répond 278. Le capitaine demande alors de passer en pilotage manuel.

21h35
L'officier de quart répète « pilotage manuel » et ordonne le cap 278. Le timonier laisse alors le poste de veille, qu'il occupait jusqu'à présent, pour se consacrer exclusivement au timon, comme l'y oblige le règlement.

21h36:10
L'officier de quart demande de mettre le cap à 290 le timonier répète 290

21h36:39

Le navire est au point où il doit virer à tribord et prendre le cap 334 pour suivre la route tracée par l'officier de route.
21h37:49
L'officier de quart confirme la route au cap 290
Le cap est effectivement à 290
21h38:43
Le commandant parle au téléphone et demande « à 0,3 ou 0,4 milles de l'ïle, il y a assez d'eau ? Oui ? Compris, alors nous sommes tranquilles. »

21h39:16
L'officier de quart dit : Nous suivons le cap 290

21h39:17
Le commandant annonce prendre le commandement.
Le navire est au point 42°20,4309N 010°57,2476E
21h39:31
Le commandant demande au timonier de prendre le cap 300

21h40:02
Le commandant demande cap 310
Le navire suit le cap 295
21h40:50
Le commandant demande cap 325
Le timonier répète 315
L'officier de quart crie 335
Le commandant répète 325
Le timonier répète bien 325
Le navire suit le cap 298
21h42:09
Le commandant ordonne 330
Le timonier confirme 330
Le navire suit le cap 312,5
21h43:36
Le commandant ordonne 340
Le timonier confirme 340
Le navire suit le cap 326
21h43:45
Le commandant ordonne 350
Le timonier confirme 340
Le commandant corrige 350 et ajoute, à tribord, sinon, nous allons sur les rochers.
Le navire suit le cap 336,3 et se trouve à 160 m du Scole
21h44:14
Le commandant ordonne 10° à tribord

21h44:18
20° à tribord !


Tribord toute !


Une voix masculine dit « midship » .

21h44:44
Le commandant ordonne alors10° à bâbord

21h44:48
20° à bâbord !
Le timonier exécute l'ordre à l'envers, continuant à tourner le navire vers tribord ce qui amène la poupe vers le Scole,
21h45:05
Bâbord toute !
Le timonier rectifie son erreur et met la barre à bâbord avec 13 secondes de retard.
21h45:07

Le navire touche un écueil à l'est du Scole alors qu'il tient le cap 007.

2 commentaires:

  1. 21:35 la bourde criminelle de l'expert indépendant ? plus personne de vigie en situation de navigation côtière.

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    1. Il a parlé d'une bourde criminelle, l'expert indépendant ? J'ai surtout vu, chez lui, les explications logiques de ce qui s'est passé après que la voie d'eau se soit trouvée ouverte. Avant, il me semble qu'il en est au même point que nous, c'est à dire l'invraisemblable ou le sabotage.

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