dimanche 15 janvier 2017

La photo du mois de janvier 2017

Le street art, choisi par Who cares?
Je cite : "Le street art, ou art urbain, est de plus en plus à la mode, et il peut revêtir diverses formes : la peinture bien sûr (avec le graffiti ou les fresques), mais aussi le pochoir, le collage, le sticker (autocollant), ou encore la sculpture, le carrelage, etc... Si vous habitez en ville, il suffit de lever (ou de baisser) les yeux et d’observer attentivement, je suis sûr qu’il y en a autour de vous. Pour ceux qui habitent à la campagne, il vous faudra peut-être être un plus attentif, mais vous devriez y arriver quand même."      

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Le "street-art"... Un néologisme venu d'outre-Atlantique qui recouvre tous les abus de "décoration" de l'espace public car street, malgré sa consonance franchement étrangère, c'est la rue.

Qu'est-ce que l'art ? Il me semble qu'en tant qu'ancienne de l'école des Beaux-Arts de Paris, je peux en dire quelques mots. J'ai fréquenté cette école un certain nombre d'années et je n'y ai jamais rencontré d'artistes mais des plasticiens, des céramistes, des sculpteurs, des architectes...

L'art s'oppose à la nature. La nature est brute, l'art la transforme. L'art, c'est l'alchimie. Ça suppose un savoir faire, une compétence et ça ne s'improvise pas. L'art culinaire s'apprend, la danse, la musique, la poésie ont des règles, le dessin et l'architecture aussi. Au nom d'une prétendue liberté d'expression artistique, on fait n'importe quoi et si c'est bien de l'expression, ce n'est pas de l'art.

Les graffouillages sauvages des uns côtoient les prétendues œuvres d'art des autres, le tout agrémenté de ces horreurs dont les personnes au pouvoir nous gratifient de temps en temps. Je pense évidemment au sex-toy vert de la place Vendôme et à l'immonde tas de ferraille déversé sur la pelouse jouxtant le bassin de Neptune à Versailles sous l'appellation "vagin de la reine". Non seulement c'est grotesque, mais c'est dégradant et doit malgré tout être supporté par tous puisque visible comme une fiente de pigeon sur un pare-brise.
Je n'ai aucune illusion sur les buts véritables de ces "artistes" auto-proclamés dont la seule qualité est de réveiller les endormis. Il va sans dire que vu ce qu'on qualifie à présent d'art, je considèrerais comme une insulte le fait d'être considérée comme une artiste.

Fidèle à mes principes, j'ai choisi cette petite plaque métallique incluse dans un trottoir de Dieppe. C'est discret, un peu grand pour être un repère d'arpentage (j'en ai vu une deuxième un peu plus loin) et je ne sais pas à quoi ça peut servir, mais ça ne dérange pas le lieu. Elle est invisible à ceux qui ont le nez en l'air. Il y a un travail de la matière et certainement une intention, même si je ne la perçois pas.




Pour les amateurs, c'est ici :

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34 commentaires:

  1. Et c'est peut-être de l'art utilitaire puisque le petit oiseau indique du bec la direction à suivre.

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    1. Peut-être une sorte de jeu de piste. Les deux que j'ai vus indiquent la même direction, l'ouest.

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  2. joli petit canard
    je ne l'aurais pas raté vu que je regarde ou je mets les pieds
    un méridien peut-être

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    1. Je l'avais repéré lors de ma recherche de la photo du mois dernier sans connaître le sujet du mois de janvier.

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  3. Je n'aurais pas pensé à ça pour représenter du street art, mais au vu du descriptif....

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    1. C'est un pis aller. L'idéal aurait été, par exemple, le pont Alexandre III à Paris.

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  4. ce joli volatile semble indiquer une direction .

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  5. tout minon un street-bibelot :-)
    ben oui, sur le sol, quid des trompe-l'oeil à la craie ?

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    1. Oui, le trompe l'œil à la craie est un art intéressant à plus d'un titre. Il est éphémère et demande une qualité particulière, l'adaptation d'une image en deux dimensions à notre réalité en trois dimensions.

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  6. Adorable :) On a des petites plaques comme ça, chez moi, pour indiquer une piste touristique des plus jolies/intéressantes choses à visiter en ville. Il faut être touriste pour le savoir, c'est expliqué dans les guides :) (Ce n'est pas un petit canard dans notre cas, je crois que c'est un castor je crois, mais je ne suis plus sûre. Tu me donnes envie d'aller essayer d'en retrouver un!)

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    1. J'ai cherché à quoi ça pouvait mener, je n'ai pas encore trouvé, quoi que la piste canadienne n'est justement pas exclue, car au bout de cette voie se trouve le monument dédié par le Régiment Essex Scottish Canada à la mémoire de leurs camarades qui ont perdu la vie pendant la deuxième guerre mondiale au cours du raid sur Dieppe le 19 août 1942.

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    2. Et on trouve, un peu plus loin, une stèle à la mémoire de ceux qui partis du Canada ont versé leur sang sur la terre de France en combattant sous la bannière d'un Régiment Canadien Français, les Fusiliers Mont-Royal, placée là à la fois par des citoyens de la ville de Dieppe et le gouvernement de la province de Québec.

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    3. Intéressant, il faut absolument que tu continues ton investigation la prochaine fois que tu passes par là!

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  7. joli et surement la piste pour une entrée secrète vers de mystérieuses sectes ? cités ? fêtes ? solderies ?

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    1. Ce qui pose question amène aussi les réponses.

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  8. ce petit canard doit certainement indiquer une direction à prendre pour les touristes...

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    1. Ce qui est étonnant, c'est que ce ne soit pas plus explicite.

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  9. Bien trouvé ce petit détail! Il faudrait essayer de suivre la piste pour voir où ça mène...

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  10. En tout cas il est sympa ce canard ;)

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  11. Réponses
    1. Encore que parfois, il est réellement bien caché.

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  12. Me voilà avec un peu de retard mais je voulais réagir à ton poste, que je trouve intéressant justement parce qu’il ouvre le débat. Et sache que je respecte ton point de vue. Si tu le veux bien, je me permets de partager le mien. A la vue de ta photo, je me dis que tout n’est pas perdu ;-), puisque tu vois finalement un brin d’art dans cette chose du quotidien (j’ai bien compris ton intention, mais tout de même !). Et c’est justement cet œil ouvert et cette analyse au-delà de la finalité de base qu’il faut avoir pour aborder le street art (et selon moi la vie en général, mais ça c’est une autre histoire ! :))

    Le street art est pour moi bien plus que « faire n’importe quoi ». Il y a la technique, la créativité, la transgression, qui sont trois concepts qui caractérisent une œuvre d’art. Si demain j’essaie de faire un collage de street art, je serais au même niveau que si je peignais un tableau classique. Ce serait un début mais ce ne serait pas remarqué et percutant comme le sont un graphe d’un artiste de rue ou un tableau d’un peintre reconnu. Tout cela pour dire qu’il y a une technique derrière ces œuvres des rues (qui ont différents niveaux de qualité, on est d’accord), et certains se sont inspirés de techniques plus classiques et ont transgressé des règles artistiques plus traditionnelles pour en arriver à un tel résultat.

    Je voudrais ajouter que le street art a pour but, tout autant qu’une œuvre d’un autre genre, de faire réagir, de susciter des émotions, quelles qu’elles soient, y compris le dégoût. En rejetant ces œuvres, n’es-tu pas en train déjà de les considérer ? Je pense que quelque part ces œuvres ont « accompli leur mission ». Le street art est un art subversif, il n’a pas pour but d’être aimé à tout prix ni d’être détesté d’ailleurs, mais il est là, simplement là, comme un témoin d’une liberté d’expression, d’un droit de s’exprimer, comme un relai de notre monde divers et varié sans censure ni interdit. Il prend une place qui ne lui est à l’origine pas destinée – de fait, il n’a pas de support qui lui appartienne. En quelque sorte, il est là pour être là. Comme une forme d’égalité entre les hommes.

    Refuser le street art, c'est un peu comme considérer que quelqu'un n'a pas le droit de s'exprimer à cause de ce qu’il est. Je conçois qu’on peut ne pas être d'accord avec ses idées, mais on ne peut pas le nier parce qu'il s'exprime ainsi. A mon sens, ce serait dictatorial.

    A bientôt !

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    1. En effet, le débat est ouvert. Je voudrais d'abord dire que je ne conteste à personne le droit d'exprimer ses émotions, ce que je conteste, c'est l'endroit où il le fait.
      "La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres". Cette phrase de John Stuart Mill, souvent faussement attribuée à Jean Jacques Rousseau, résume bien la difficulté qu'il y a à vivre en société. Nous sommes une majorité à avoir un espace privé à notre disposition, même s'il est parfois réduit au minimum, et nous avons à cet endroit toute la liberté de l'envahir de tout ce qui nous passe par la tête, que ce soit éphémère ou durable.
      Comme je le disais dans mon billet, j'ai été élève de l'école des Beaux-Arts de Paris et j'y ai vu naître nombre d'excès qui heureusement n'ont pas passé la porte de la cour pour aller dans l'espace public.
      Autrement dit, chacun fait ce qu'il veut, chez lui ou dans des endroits appropriés.
      Dans "street-art" il y a art, et là, ça peut être la définition moderne du terme, c'est à dire une expression quelle qu'elle soit, qu'elle soit ou non académique ou même esthétique, et il y a le mot street, c'est à dire rue, un espace partagé par tout le monde et à ce titre normalement préservé des initiatives privées.

      Un type qui passe avec sa sono à fond dans sa voiture engendre un agacement chez beaucoup de personnes car c'est une agression forcément non consentie, de la même manière, les couleurs, les graphismes, l'imposante présence de certaines œuvres de rues constitue une violence dont nous n'avons pas forcément conscience.
      Merci d'avoir donné ton avis et à bientôt.

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  13. graffouillages, j'apprends de nouveaux mots :)

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    1. Un mot que j'ai appliqué aux "œuvres" de mes enfants lorsqu'ils utilisaient les murs de leurs chambres comme support. C'est resté. Le français est une langue vivante.

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