jeudi 9 février 2017

Le droit et la justice

Ce qu'on appelle "Le Droit" désigne l'ensemble des règles et des normes générales qui régissent les rapports entre les personnes.

La justice, c'est en premier lieu un idéal moral. Par abus de langage, on appelle de cette façon l'institution judiciaire, laquelle comprend les différents organes auxquels la république a officiellement délégué le pouvoir d’interpréter le droit et d’en assurer l’application par l’exercice de la faculté de rétablir un équilibre mais surtout, dans la pratique, de condamner pour sanctionner une faute. 

Nous sommes censés être en démocratie, c'est à dire que la loi, c'est le peuple. En réalité, on constate quotidiennement que seule une petite portion de la population, que certains se complaisent à nommer "élite" rédige et fait voter ces lois pour qu'elles régissent la vie de tous les autres, le plus souvent à l'avantage de cette dite élite. 

Deux "affaires" défraient la chronique en ce moment. La plus grave est l'agression suivie d'un viol par des policiers, c'est à dire des fonctionnaires représentant la République Française, chargés de faire respecter la loi, sur la personne d'un jeune homme à Aulnay sous Bois. la seconde est ce que les adeptes des réseaux sociaux, bien agités par la presse mainstream, appellent le "Penelopegate" *. 

J'ai évidemment mon opinion sur les deux. Comme à chaque fois que les forces de l'ordre sont en jeu, le procureur tente de requalifier les faits pour les atténuer. C'est ainsi qu'on apprend qu'un viol peut être involontaire de la part de celui qui le commet. J'ai confiance, non en la police et en l'institution judiciaire, ces deux-là, ça fait longtemps que j'ai vu de quoi elles étaient capables, mais dans ceux à qui ça peut arriver demain, n'importe qui, pour faire comprendre à "l'élite" quelles sont les limites à ne pas dépasser. Les forces de l'ordre n'ont pas tous les droits, mais seulement ceux que leur confient les Français.
On peut aussi parler de limites en ce qui concerne la deuxième affaire. Ce qui arrive à François Fillon, est de deux niveaux. 
Le premier, on peut facilement voir qu'il s'agit d'une action délibérée de la part d'un adversaire qui ne veut pas le voir élu, par des moyens discutables qui impliquent à mon avis ceux qui sont détenteurs de ces informations et je pense en premier lieu à Bercy. Qui d'autre, en effet, a sous la main toutes les sommes déclarées par les époux Fillon ? 
Le second, et c'est aussi une "filsdeputerie" de ceux qui détiennent les media, c'est pour prévenir ses arguments de défense, de jeter en pâture à ceux qui n'ont pas les moyens de survivre dans une société où il faut un minimum de quatre fois le smic pour survivre avec une famille et se loger décemment, le train de vie des hommes politiques en leur donnant un bouc émissaire. François Fillon fait les frais de ce que tous font. Nous serions sans doute bien surpris de voir les notes de frais de beaucoup de nos députés (et je ne parle pas des ministres) dont les deux tiers emploient aussi un membre de leur famille. On ne leur demande d'ailleurs aucune justification et c'est la loi, une loi qui ne s'applique évidemment pas au citoyen lambda. On voit que la marche est haute entre les Français et ceux qui sont censés les représenter. C'est la raison majeure pour laquelle les réseaux sociaux s'enflamment. Ils ont l'injustice au bord des lèvres et la moindre goutte les fait déborder. Je pense également que pour beaucoup de personnes qui sont en haut de la pyramide, la notion de pauvreté est abstraite. Régulièrement, on entend les énormités des uns ou des autres sur le prix du pain ou du ticket de métro. Ils sont incapables, au sens propre, d'imaginer la réalité quotidienne des familles qui même en économisant dès le début du mois ne peuvent pas manger à leur faim sans l'aide des Restos du Cœur ou habiller leurs enfants sans les vestiaires du Secours Populaire. Il est facile de les manipuler et ce sont eux, les électeurs.

Je ne suis pas une fan de BFMTV, loin s'en faut, ce lien vers leur vidéo n'est que pour écouter la voix d'Éric Dupond-Moretti, avocat, qui place le droit avant tout autre considération.



* Je ne mets pas d'accent sur le prénom car il n'y en a pas dans la langue anglo-saxonne d'où cette expression est tirée. Je ne serais d'ailleurs pas surprise si la source de cette expression était la même que le fameux slogan "je suis Charlie". 

2 commentaires:

  1. Coucou,
    Je ne passe te voir que trop peu souvent mais à chaque photo du mois je jette un œil sur les articles manqués. Un ton et une véracité des propos que j'adore et qui ne peuvent que toucher la lectrice que je suis. Merci pour cette lucidité et pour ta qualité d'écriture.
    Delphine

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup de ton commentaire qui me touche. En effet, si le Défouloir reçoit beaucoup de visiteurs, peu s'expriment et ton intervention n'en est donc que plus précieuse.

      Supprimer

D'avance, merci de vos réactions.