samedi 10 mars 2018

Nordahl, un bouc émissaire ordinaire

Je n'ai pas pour habitude de commenter les faits divers, sauf quand ceux-ci me paraissent n'en être pas tout à fait. L'affaire de l'enlèvement et du meurtre de la petite Maëlys de Araujo lors d'une fête de mariage dans l'Isère me semble relever de cette catégorie de faits.
Je ne compte pas répéter toute l'histoire, les différents media en faisant leurs choux gras à coup de gros titres depuis 6 mois. Celui qui n'est pas au courant vit sur une autre planète.

Un homme, Nordahl Lerlandais, arrêté dès le début de l'enquête, a avoué, le 14 février dernier, avoir enlevé Maëlys, l'avoir tuée involontairement et avoir abandonné son corps dans une forêt en montagne. Il ne dit pas comment Maëlys est morte, parce qu'il ne le sait pas. Il doit attendre les résultats des investigations pour inventer un accident crédible. Je m'explique :

Au mariage, Nordahl est un invité de dernière minute. Il n'a été présent qu'au vin d'honneur et au dessert. Il a parlé avec Maëlys, de chiens, car c'était une passion commune. Il dit que la petite fille est montée dans sa voiture pour vérifier la présence de ceux-ci, ce qui est certainement un mensonge pour expliquer la présence de bribes de son ADN sur la commande de phares de sa voiture.
Maëlys est bien montée de son plein gré dans l'Audi A3, côté passager. Il était question d'un petit aller retour de rien du tout pour aller voir les chiens en question. Nordahl roule vite, il traverse le Pont-de-Beauvoisin. Il passe devant une caméra de surveillance en ville et c'est ce qui le perdra. Il emmène sa petite passagère à un endroit connu de lui seul, où il la confie à d'autres personnes, dans un but bien peu avouable. Nordahl est pris dans un engrenage, il a déjà des choses à se reprocher et ceux qui sont au courant le tiennent.

Il retourne seul à la salle du mariage, espérant que son absence n'a pas été remarquée. Les invités cherchent déjà Maëlys. Il s'en va. Il a franchi un autre pas dans ce qu'on peut appeler criminalité. Il sait que les personnes à qui il a laissé Maëlys vont l'utiliser de façon malsaine. Il cherche alors, au moyen de son smartphone, des renseignements sur ces pratiques, tout de suite.
Il a rendez-vous avec ces personnes pour reprendre Maëlys, il fait nuit et il retourne à l'endroit où il l'a laissée bien vivante. A présent, elle est morte et il faut faire disparaître son corps. Ça fait partie de ce qu'on lui demande.

Le corps de Maëlys est dans le coffre de l'Audi A3. Elle a été abusée et sacrifiée. Ne me demandez pas par qui. Devinez donc plutôt qui fait des rituels de ce genre.

L'endroit escarpé de la découverte
cliquez pour voir l'image sur le site du Dauphiné
Nordahl roule vers la forêt, il s'arrête à un endroit qu'il pense introuvable et il a raison, c'est lui qui indiquera l'endroit plus de cinq mois plus tard. Il sort le petit cadavre encore chaud de la voiture, il n'est pas lourd, mais sa hernie le rappelle à l'ordre. Malgré tout, il doit le faire. Il s'engage dans la pente, une pente extrêmement raide, il n'a pas ses mains, occupées à tenir son fardeau. Il glisse, tombe et laisse échapper la petite victime. Il s'est griffé, son bermuda est déchiré et il y a des traces de sang. Du sang échappé des blessures de Maëlys et qui vont aussi salir sa robe. Tant bien que mal, il remonte à sa voiture. Il est très tôt ce matin-là, mais il ne peut pas rentrer dans cet état. Il vit chez ses parents et sa mère va lui poser des questions sur le mauvais état de ce short. Il le retire et remonte dans sa voiture, le jetant dans la première poubelle venue sur son trajet. Il fait sombre.Il allume ses phares.

Ainsi sont scellés les destins de Maëlys et de Nordahl. Les gendarmes font bien leur travail, trop bien même. Ils ont les images de la caméra et peut-être d'autres. Ils ont, plus ou moins, les déplacements du suspect grâce à la téléphonie mobile. Ils ont trouvé sur la commande des phares, la trace de Maëlys, laissée par Nordahl après son macabre voyage. Il est incarcéré et nie. Il invente au fur et à mesure mais ça ne passe pas. Les coupables du meurtre commencent à s'inquiéter. Ils ne savent pas vraiment ce que les gendarmes ont dans les scellés, alors le dépôt de la gendarmerie prend feu.

Nordahl commence à avoir peur, il parle peut-être à son avocat, et c'est le moment où apparait un second avocat, bien connu, un leader de la communauté juive, Alain Jakubowicz, l'avocat qui avait déclaré lors d'une interview au journal Le Monde  "Je ne fais pas de pénal crapuleux. C’est un autre métier. Moi, je ne peux pas défendre un pédophile ou un dealer." 
On se demande pourquoi il a changé d'avis et s'est fourvoyé dans cette galère. Il n'a peut-être pas le choix. En même temps, il est démissionné de la présidence de la LICRA, qui ne veut sans doute pas qu'on fasse le lien. Une erreur. Il demande immédiatement au procureur de faire sanctionner les fuites courantes entre la gendarmerie et la presse avide d'informations. Il se mure lui même dans un silence prudent. Le même jour, les rumeurs concernant l'Audi A3 flashée par un radar sont démenties. C'est pourtant dans le secteur desservie par la route où est situé ce radar que les recherches vont être dirigées pour retrouver le corps de la fillette. Une coïncidence, sans doute. Officiellement, Nordahl se tait mais il aurait du parler. Il va maintenant tomber de Charybde en Scylla.

Maëlys a été sacrifiée pour des saloperies de rituels et Nordahl sera une victime collatérale. Tout est organisé à présent pour qu'il s'auto-détruise. Son suicide est programmé. La presse titrera qu'il n'a pas supporté sa culpabilité, le manque de drogue, la honte, que sais-je encore. La vérité est sans doute plus simple, il sera réduit au silence pour que perdure l'ignoble tradition.

Je voudrais signaler la plaie que constituent les réseaux sociaux et les forums parlant de la disparition de cette petite fille où la plupart des intervenants font de Nordahl Lelandais une sorte de monstre décérébré dont le crime aurait été une simple pulsion sexuelle et font de l'escalade à qui dira le plus d'horreurs. J'ai tenté en vain d'intervenir sur l'un de ces forum, pour présenter une autre version de l'histoire, tellement plus évidente que je me demande comment elle n'est pas publiquement envisagée à moins, et c'est là que le bât blesse, que la presse soit tenue par le secret de la vérité, ce que je dénonce par ailleurs dans d'autres affaires. Je suis consternée par le degré de conditionnement mental qui y règne. Les commentaires de la plupart sont sans doute innocemment rédigés par les téléspectateurs des chaînes d'information (ou d'horreur, c'est la même chose) mais il y en a certains, repérables, qui ne sont là que pour embrouiller l'esprit, et ce ne sont pas les plus virulents, bien au contraire, ils instillent le poison lentement, mas sûrement, dans l'esprit du public, qui ne voit rien.

A l'opposé de la version du monstre aveuglé par la haine et la luxure à la mode des forums, il y a celle du réseau d'enlèvements et de crimes dans la continuation de ce qui s'est déjà produit maintes fois en Isère. Éteindre les incendies les uns après les autres ou chercher le pyromane. Vous avez le choix.

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