L'architecture ( du grec αρχιτεκτων de "αρχι" chef, principe et "τεκτων" charpente, construction) désigne l' art, la science, de concevoir et de réaliser des structures en trois dimensions dans lesquels on puisse obtenir une combinaison harmonieuse et équilibrée de trois principes essentiels :La beauté, la solidité et l'utilité.
Le concept d'utilité distingue justement l'architecture des autres arts, qu'on peut qualifier de gratuits, puisqu'ils n'engagent que leurs concepteurs sans référence à une fonction donnée.
L'esthétique et la prouesse technique ne sont rien si le bâtiment n'a pas la fonctionnalité requise pour l'usage qu'il est prévu d'en faire.
Malheureusement, de plus en plus, l'utilité prend souvent le pas sur les autres notions du fait de l'obligation de financement par le maître d'ouvrage, lequel ne mentionne pas toujours l'esthétique comme une qualité essentielle.
Une quatrième notion n'est que très peu abordée de nos jours, c'est celle de bien-être. A quoi peut bien servir une bâtiment où on ne se sent pas à l'aise ou qui parasite son environnement ?
Les anciens, avant de construire sur un lieu donné, y mettaient des animaux à paître, puis ils les sacrifiaient pour examiner leurs viscères. On nous a appris à l'école qu'il s'agissait de coutumes superstitieuses.
En réalité, ne s'agissait-il pas plutôt de déterminer si l'endroit n'avait pas de mauvaises influences sur la santé de façon à construire sans risques ?
Intéressante, votre vision, qui dépasse l'utilitaire et même le strict point de vue de l'art pour parler de l'ouvrage architectural comme oecoumène. Cela veut peut-être se refléter un peu dans certaines certifications (LEED, par exemple) qui visent à reconnaître la prise en compte de l'environnement dans la construction et le fonctionnement d'un bâtiment.
RépondreSupprimerNéanmoins, même dans ce cas, les priorités financières sont trop souvent primordiales. Un exemple est l'agrandissement actuel de notre collège, certifié LEED, mais où les professeurs sont enfermés dans des microscopiques cubicules (ils ont surnommé leur espace de travail «cuba») dans un espace où ne dominent que les tons de gris... De plus, leurs bureaux sont construits au-dessus des ateliers de formation, et le bruit de machinerie se répercute partout. Belle vision étroite de l'environnement. L'art de construire se perd... et pourtant, ce ne sont pas les connaissances qui manquent!
Doréus, vous décrivez bien ce qui se passe souvent sur les lieux de travail. J'ai travaillé au secrétariat d'un collège il y a quelques années.
RépondreSupprimerNous étions près d'une zone industrielle et le bruit était constant. je me demandais comment les élèves pouvaient se concentrer pour apprendre alors que moi même je ne parvenais pas à travailler normalement.
Arianhod... imaginez enseigner l'histoire à côté d'un chantier! On a beau se dire que c'est temporaire, mais ça dérange quand même.
RépondreSupprimerMalheureusement, mes collègues relégués à «cuba» ont à subir la chose de manière permanente, puisque les locaux qui se trouvent sous leur espace de bureau sont les ateliers d'apprentissage dans lesquels ils enseignent... Et après, on se surprendra d'avoir des plaintes pour épuisement professionnel...
Je vous ai manqués, j'étais à l'atelier... en plein bruit.
RépondreSupprimerJ'ai du changer de bureau cette année pour pouvoir travailler.
Le bruit des meuleuses avec leur hurlement strident qui découpent l'acier pendant des heures, couvrant à peine le moteur des compresseurs, le nôtre et celui du sableur, dont l'atelier est à 30 m du nôtre, juste de l'autre côté de la rue.
Le pire étant le sifflement de la "meule-carotte", une invention du diable, comme la roulette du dentiste, mais sur la ferraille.
Lorsque je rentre chez moi après une journée complète dans cette atmosphère, je roule doucement pour ne pas entendre le moteur, les fenêtres ouvertes pour l'air pur et surtout, pas d'auto-radio.
J'ai été confrontée au problème du bien être dans la construction au cours de mes études d'architecture.
Je me suis heurtée à tant d'incompréhension que j'avais l'impression d'avoir des banquiers devant moi.
Lorsque vous avez fait vos études, est-ce que le fonctionnalisme des «machines à habiter» de Le Corbusier dominait encore?
RépondreSupprimerNon, Doréus, et dans un sens, heureusement que c'est resté marginal.
RépondreSupprimerL'unité pédagogique dans laquelle j'ai fait mes études était résolument plus technique que fantaisiste.
Nous avions surtout des cours qui nous préparaient plus à construire des stades, des musées, des bâtiments de grande hauteur que des pavillons de banlieue.
Le Corbusier y était traité en cours d'histoire de l'architecture.
On considérait que sa période d'influence s'était arrêtée dans les années 30.
Mais j'ai eu un maître bien plus audacieux en la personne de R.Taillibert, l'architecte qui a conçu le stade olympique de Montréal.(le Biodôme)
RépondreSupprimerJ'ai moi-même collaboré au projet du Parc des Princes à Paris.
krn, vous m'avez apporté une réponse à une question que je me posais depuis longtemps :
RépondreSupprimerAinsi donc, c'est les animaux mis à paître qui indiquaient le bon endroit ?
J'ai visité récemment à la Chauds de Fonds les constructions de jeunesse de le Corbusier. C'était fort instructif. En outre, nous avons, ici à Genève, l'immeuble clarté, construit par le Corbu selon les principes qui l'ont rendu célèbre.
RépondreSupprimerOui, Momo, on déterminait parfois plusieurs enceintes où des animaux étaient enclos. Ils y restaient suffisamment de temps pour pouvoir développer des pathologies si les lieux étaient mauvais.
RépondreSupprimerIl y a de nouveau des études de faites sur l'influence de l'environnement sur la santé de l'homme.
Je précise que ces études sont quand même assez marginale et souvent traitées de loufoques par "les grands esprits rationnels". Vous ne vous étonnerez donc pas que ces théories m'intéressent.
C'est d'ailleurs à cause de ça que ma maison est en chantier. Je replace tout au bon endroit. Et ce n'est pas de tout repos...
Merci pour les précisions sur Le Corbusier... En Amérique du Nord, son influence s'est longtemps fait sentir... entre autres métissée par les grands architectes du modernisme.
RépondreSupprimerTaillibert... très controversé. Je suis un de ceux qui aiment le Stade (je demeurais à un jet de pierre de là lorsque je vivais à Montréal). La plus grande partie des erreurs architectoniques y ont été commises... en modifiant ses plans pour les "adapter" au milieu, entre autres à cause des difficiles relations entre les techniciens d'ici et, dans ce cas, un maître d'oeuvre de l'ancienne mère-patrie. Le colonialisme va souvent fort loin...
Je ne voulais pas parler de ces difficultés dont je me souviens fort bien et qui le mettaient en colère. D'ailleurs, il me semble que le "mat" n'était pas terminé pour les jeux.
RépondreSupprimerRoger Taillibert est un génie de l'architecture. Je trouve que ce qu'il a réalisé est exceptionnel.
Ce qu'on sait moins c'est que c'est aussi un artiste peintre.
Mon père était aussi un artiste et c'était son plus proche collaborateur.
Notre Corbu était aussi peintre à ses heures, et il avait un cousin qui peignait également : Louis Soutter (que j'aime bcp):
RépondreSupprimerhttp://www.vagabondpages.com/january98/soutter.html
Einstein jouait du violon (je vais visiter sa maison, demain, à Berne)
RépondreSupprimerBon voyage, Momo.
RépondreSupprimerRevenez avec plein de souvenirs sur ce grand homme, qui était surtout un pacifiste.
Effectivement... le mât n'a été terminé qu'en 1983 environ, dans une version lourdement modifiée. De plus, la toile, elle aussi modifiée, n'a pas résisté... et elle est maintenant remplacée par une horreur permanente conçue par une firme étatsunienne... qui a elle aussi lâché à son premier hiver (mais il ne semblerait pas qu'il y ait eu de problèmes majeurs depuis). Effectivement, Taillibert était un artiste et, pour les «techniciens» d'ici, cela ne passait pas. Je connais mal le reste de son oeuvre, toutefois.
RépondreSupprimerMomo, bonne visite et oui, inspire-toi de tout ce que cet homme fut.
à 82 ans, Roger Taillibert a encore des projets, voici notamment ce qu'il dit du stade de Montréal.
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