samedi 28 mai 2016

Les tiques en France

Vu le nombre de visites sur mon article d'hier, les tiques ne sont pas vraiment un sujet qui laisse indifférent.
Ce matin, muni d'un morceau assez grand de molleton blanc et d'une loupe, je suis retourné à l'endroit où la tique est apparue sur mes lunettes. Je me suis dit qu'il y avait peu de chances qu'elle soit tombée presque à l'horizontale, mais malgré tout, j'ai passé le molleton sur les feuilles. J'ai ramené différents coléoptères, des fourmis, des petites mouches, mais pas de tique. J'ai ensuite promené mon molleton sur la haie, avec le même résultat. Pour finir, je me suis baissée pour faire la même chose sur l'herbe du bas côté, en me disant que vu les aberrations dont les media nous abreuvent en matière de physique, ils seraient capable de nous soutenir la thèse de la chute anti-gravitationnelle vers le haut, ce qui expliquerait la soudaine ascension de la bête depuis le gazon vers mes yeux. Là encore, aucune tique parmi les différentes espèces récupérées.

La tique dont je parle est de l'espèce Ixodes ricinus. La plus courante en France, connue pour être, entre autres, l'hôte de la bactérie borrelia burgdorferi, mais aussi de quatre autres borreliæ (borrelia garinii, borrelia afzelii, borrelia valaisiana et borrelia lusitaniae). On la rencontre dans absolument tous les pays, bien qu'elle soit plus rare autour de la Méditerranée car elle a besoin d'humidité pour survivre, ce qui explique pourquoi elle reste toujours près du sol. Monter dans un arbre lui serait fatal car elle ne peut se déplacer seule que sur de très courtes distances. Pour se déplacer, les tiques utilisent les animaux.

Pour bien comprendre comment la tique arrive jusqu'à nous, il faut connaître son cycle de développement.
Ce sont plusieurs milliers d'œufs par femelle adulte ayant été fécondée et ayant pris suffisamment de sang à son hôte avant de se laisser tomber sur le sol. La ponte se fait sur le sol humide.
De ces œufs sortent des larves, d'une taille de quelques dixièmes de millimètres. Ces larves attendent le passage d'un petit animal pour s'y accrocher et prendre leur premier repas. Cet animal sera forcément au niveau du sol, en général, un petit mammifère. 95% des larves vont mourir avant d'y parvenir.
Une fois nourrie, au bout de quelques jours, la larve se laisse de nouveau tomber sur le sol pour y muer en nymphe, un peu plus grande mais de taille toujours inférieure à un millimètre. cette transformation prend plusieurs semaines. la nymphe monte alors sur une herbe et attend le passage d'un hôte. Lapin, rat, hérisson, chat, chien, sanglier, chevreuil et même oiseau lorsque celui-ci ne la mange pas. Là, il lui faut encore quelque jours pour être rassasiée et de nouveau rejoindre le sol pour y muer en tique adulte. C'est lors de cette dernière mutation que se fera la détermination du sexe. Comme chez le moustique, seule la femelle mord.
La tique adulte monte aussi sur l'herbe pour y attendre le passage d'un hôte. Elle mesure à présent entre 3 et 4 millimètres de long et est beaucoup plus visible. Elle se fixe sur son hôte et son ventre peut atteindre 10 fois sa taille au cours de son repas. C'est à ce moment là que doit intervenir la fécondation. Si aucun mâle n'est venu lorsque la femelle se laisse tomber, elle meurt sans pondre.

Une étude menée en Suisse a montré que sur une ponte, peu d'individus, de 2 à une dizaine, parviennent à effectuer le cycle complet, qui peut durer, selon les conditions climatiques, de 1 à 7 ans. La tique s'enterrant, à tous les stades, lorsque les conditions sont défavorables, pour attendre le retour d'une température et d'une hygrométrie convenable. La tique vit entre 7 et 25°.

Lorsqu'on sait ce qui précède, on pourrait se dire que la tique est un animal facile à éradiquer. Malheureusement, vu l'augmentation du nombre de tiques partout dans le monde, on constate le contraire. Pourtant, aucune information sur ce parasite n'est donnée à l'école, ce qui serait un minimum, car l'étude suisse dont j'ai parlé précédemment montre que 21% des nymphes et 30% des adultes sont infectées par une ou plusieurs borreliæ et peuvent donc transmettre de graves maladies.
Des députés ont pourtant alerté le gouvernement, mais leurs interventions sont restées lettre morte.

Alors, à la question "d'où vient la tique tombée de nulle part sur mes lunettes" s'ajoute la question "pourquoi le gouvernement français et en particulier le ministère de la santé refuse t-il :
- le dépistage réel des borrélioses et autres maladies transmises par les tiques.
- l'information sur la prévention de ces maladies.
- la formation des médecins, qui la plupart du temps ne savent pas de quoi il s'agit.
- un vrai test de dépistage recensant toutes les personnes infectées et non seulement 5% maximum.
- la prise en charge des personnes infectées par l'assurance maladie.
- la fabrication, la vente et même la consommation de préparations pharmaceutiques qui se sont révélés efficaces avant leur interdiction par décret, alors qu'ils donnent de bons résultats dans d'autres pays européens ?

La chape de plomb dont on parle dans cette vidéo ne serait-elle pas de même nature que celle qui recouvre l'épave du ferry Estonia coulé en 1994 dans la mer Baltique ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

D'avance, merci de vos réactions.