samedi 13 mai 2017

Trop c'est trop !

Hier, 12 mai 2017, soit 5 ans et 4 mois après l'accident du navire de croisière Costa Concordia, l'impensable est arrivé. Le capitaine Francesco Schettino, ex-commandant du navire de croisière Costa Concordia, a vu sa peine de 16 ans et 1 mois de prison confirmée par la cour de cassation italienne. Il attendait le verdict à la porte de la prison et s'y est présenté aussitôt, même s'il n'accepte pas d'être le seul coupable désigné de toute cette affaire. Il est en effet assez présomptueux de croire qu'une seule personne est responsable de tout ce qui se passe sur un navire de presque 300 mètres de long pouvant accueillir plus de 4.000 personnes. Si c'était le cas, on se demande bien pourquoi il y avait 1.000 membres d'équipage.

Le fait le plus étonnant dans cette histoire est qu'il n'y a pas eu d'enquête technique. Je défie qui que ce soit de me montrer un document officiel expliquant comment le navire a coulé.

Pour comparer avec ce qui se passe dans un pays, il est évident qu'un président de la république seul ne décide pas de toute une politique, ne fait pas toutes les lois et n'est certainement pas partout à la fois. On peut comparer les membres de l'équipage d'un navire aux fonctionnaires de l'état. Ils le font fonctionner et c'est de là qu'ils tirent leur nom.
Sur le Costa Concordia, mis à part ceux, les plus nombreux, qui s'occupent du confort des passagers, il y avait aussi une équipe d'officiers comparables à des ministres.

De quart ce soir là : Ciro AMBROSIO, premier officier de passerelle, Silvia CORONICA, Salvatore URSINO, officiers de bord chargés de la surveillance de la route et du radar, Stephano IANELLI, élève officier et Jacob RUSLI BIN, timonier, qui assurait la vigie lorsque le navire était sous pilotage automatique. 
Etait en outre présent à la passerelle, Roberto BOSIO, commandant en second.

Manrico GIAMPEDRONI, commissaire de bord et Ciro ONORATO, chef de la restauration à bord, avaient dîné en compagnie de Francesco SCHETTINO, commandant le navire et de Domnica CEMORTAN, qui avait fait partie de l'équipage antérieurement.
Le détour par l'île du Giglio avait été décidé au dernier moment et c'est le cartographe Simone CANESSA qui l'avait tracée. Cette route avait été approuvée par le capitaine Francesco SCHETTINO. Elle n'a pas été suivie par l'équipe de quart.
Andrea BONGIOVANNI, officier de pont, formateur en sécurité, ne s'y est trouvé qu'après l'impact avec le rocher.

Paolo Giacomo PARODI, conseiller technique de la flotte de Costa Croisières, responsable de l'entretien des navires, Manfred URSPRUNGER, vice-président exécutif de Costa Croisière, propriétaire du Costa Concordia, et Roberto FERRARINI, chef de l'unité de crise de la compagnie, en intervenant depuis la terre au nom de leur employeur COSTA CROISIERE, ont démontré que contrairement à ce que l'imagerie populaire nous fait croire, un commandant de navire est avant tout un employé obéissant et non comme au temps de la marine à voile, seul maître à bord après Dieu.

Alors, de même que j'estime que, même s'il est la cible préférée de nos compatriotes, qui viennent d'élire son clone, j'estime que François Hollande n'est pas responsable de tout mais n'est au contraire qu'une sorte de tampon entre les Français, ses ministres et les vrais décideurs, de la même manière Francesco SCHETTINO a le rôle du bouc émissaire pour toutes les autres personnes impliquées dans ce que certains ont appelé le naufrage du siècle, celui du siècle précédent ayant été celui du TITANIC avec lequel les comparaisons n'ont pas manqué. 

Contre l'ex-commandant, ce sont des "communicants" qui ont mené la danse, suivis par les media pour qui tout ce qui peut rapporter des lecteurs et donc des recettes de publicité est bon. Les communicants, ce sont ces personnes dont le métier est de tromper les gens en utilisant des éléments de langage particuliers. Ils écrivent les discours des hommes politiques de façon à embrouiller le plus de monde possible, ils ont écrit l'histoire d'un naufrage dont le capitaine était l'unique responsable pour occulter le fait que le navire n'était pas en état de naviguer, non conforme à la législation depuis sa conception et que son entretien, sans doute fort coûteux était sans cesse repoussé aux calendes grecques. Ce n'était pas qu'une question d'opinion publique, c'était aussi une question d'assurances. Une compagnie n'assure pas un navire non conforme. Il a fallu tricher. 

A combien de temps d'emprisonnement ont été condamnés, les différents officiers responsables du quart horaire pendant lequel l'accident s'est produit ?

Ciro AMBROSIO, premier officier de passerelle, chef de quart, chargé de surveiller tout ce qui se passe en passerelle, et autour du navire et de prendre les décisions  : ZÉRO

Silvia CORONICA, officier chargée de la surveillance du radar et de contrôler que le navire ne s'écarte pas de sa route : ZÉRO

Salvatore URSINO, officier de bord, qui a vu que le navire était trop près de la côte mais n'a pas pipé un mot : ZÉRO

Stephano IANELLI, élève officier, qui devait apprendre au contact des trois précédents comment diriger un navire en toute sécurité et n'a rien vu : ZÉRO

Leur excuse a été qu'ils ne savaient pas se servir de l'équipement électronique sophistiqué qui était celui du Costa Concordia parce qu'ils n'avaient pas reçu de formation. Ils ne savaient visiblement pas naviguer non plus aux amers.

Jacob RUSLI BIN, qui, en tant que vigie n'a pas remarqué que le faisceau du phare se cachait derrière le relief de l'île et, comme timonier, n'a pas suivi les ordres : ZÉRO
Son excuse a été qu'il ne comprenait ni l'italien, langue officielle du bord, ni l'anglais, langue de la marine de croisière. Il n'a pas témoigné aux procès. Interpol l'aurait cherché sur toutes les mers du globe. Plus simplement, un journaliste italien a cherché son numéro dans l'annuaire à Jakarta et l'a appelé au téléphone. Il y était. Il n'a néanmoins pas été convoqué.

Alors, au moins pour ces cinq-là, je pose la question :

QUI EST EN CHARGE DE LA GESTION ET DU RECRUTEMENT DU PERSONNEL ET DES FORMATIONS, LES COMMANDANTS DE NAVIRES OU L'EMPLOYEUR, COSTA CROISIERE ?

Je continue :
Roberto BOSIO, commandant en second, qui aurait du intervenir mais n'a rien dit : ZÉRO
Je suppose que comme il n'était pas de quart, il n'a même pas surveillé. J'avoue ne pas m'être trop intéressée à son rôle.

Il y avait des officiers de quart, ils étaient responsables du navire de 20 heures à minuit. L'accident est arrivé à 21h45. Or, de même qu'on ne peut pas reprocher à un ministre qui arrive l'état dans lequel son prédécesseur a laissé l'économie, on ne peut pas reprocher à un capitaine les manquements de ceux qui l'ont précédé dans sa tâche. La masse, et donc l'inertie, de ces géants des mers oblige à prévoir.

Francesco SCHETTINO, capitaine, commandant le navire, arrivé en passerelle 6 minutes avant l'impact avec l'écueil du Scole : 16 années et 1 mois de prison.

Le monde marche sur la tête ou bien, là encore, l'objectivité de la justice pourrait être mise en cause.
Bien entendu, je n'ai pas dit mon dernier mot.





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