Retour en arrière, au temps où j'usais mes fonds de culotte sur les chaises en bois de l'éducation nationale.
Incrédule, j'écoute le prof ricaner sur les coutumes de l'antiquité. Je l'entends dire qu'il s'agissait de superstitions ridicules et sans fondement, imprimant dans les jeunes cerveaux de la classe une propagande inouïe pour un professeur d'histoire, les anciens ne savaient rien, tout a commencé à l'ère industrielle. Nos ancêtres étaient des arriérés à peine sortis du moule des primates et le monothéisme a définitivement remplacé les croyances ridicules et dépassées des autres religions.
Je n'ai plus mon manuel d'histoire sur ce programme, diffusé en 5ème à des enfants entre 11 et 13 ans, mais on trouvait encore ceci sur une page privée de free.fr qui a disparu, je ne peux donc pas mettre de lien, il faut dire que j'ai un peu traîné pour écrire sur le sujet. Donc :
"Les sacrifices sanglants sont un rituel complet qui doit être respecté à la lettre sous peine de nullité, le sacrifice doit être fait en silence, avec le moins d'assistance possible. (...) La victime doit être sans défaut, avant le sacrifice, on examine l'animal, c'est la probation. Il existe des conditions d'âge suivant les fêtes, animal adulte ou bidente, ou animal lactant. L'animal est préparé pour le sacrifice avec des rubans, des bandelettes, etc. Il ne doit pas résister. On répand du vin sur la tête de l'animal, qui est tué par un spécialiste avec une hache, une masse ou un couteau. Une fois que l'animal est mort, il faut l'interroger mais ce n'est pas une obligation. S'il n'y a pas d'interrogation, on parle de sacrifice expiatoire, car on brûle directement l'animal. La plupart du temps, le sacrifice est consultatoire car on examine les entrailles de l'animal, on étudie les viscères comme les intestins, le cœur, les poumons ou le foie, qui est l'organe le plus important dans ce type d'examen."
D'autre part, le dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio nous donne cette définition du mot haruspices :
"Devins étrusques, ou appliquant les méthodes de la divination toscane, et particulièrement la divination par les entrailles. II est probable que leur nom, dont l'orthographe est variable et l'étymologie douteuse, est un mot latin qui signifie «inspecteur d'entrailles». Ce nom commun, synonyme d'exlispex, extispicus, pouvait, par conséquent s'appliquer à tous ceux qui pratiquaient la divination par les entrailles. Dans ce sens technique, le mot haruspex ne spécifie ni l'origine de la méthode, ni la nationalité présumée de celui qui s'en sert. Il a même pris, par une extension abusive, mais inévitable, le sens de devin en général. Ces libertés de l'usage invitent à la prudence dans le triage des textes. Nous ne devons retenir que ceux qui visent les devins toscans, renvoyant, pour ce qui concerne les méthodes internationales, à Nous ne connaissons la divination étrusque que par l'usage, officiel ou privé, qu'en ont fait les Romains, et par des renseignements dont les plus anciens datent du temps de Cicéron et de Varron, c'est-à-dire d'une époque oit les traditions et la langue de l'Étrurie n'étaient plus connues que de rares érudits."
Il est dit plus loin, dans le même ouvrage, que les viscères observables étaient le foie, le coeur, les poumons, l'estomac, la rate et les deux reins.
J'ai été collée pour avoir fait remarquer dans un devoir sur cette leçon, qu'il était peu opportun de juger des croyances, indiscutables par nature, et que je pensais que notre propre civilisation pourrait encourir les mêmes sanctions dans des milliers d'années et qu'en outre, le rôle d'un enseignant n'est pas tant ce jugement que l'exposé des faits avérés pour lesquels on dispose de preuves et non de simples présomptions.
Sommée de recommencer le devoir, j'ai refusé de changer une seule ligne. Je remercie d'ailleurs mes parents de m'avoir soutenu dans ma démarche. Cette rébellion, qualifiée d'insolence, m'a valu l'exclusion de l'établissement à titre définitif.
Je classe cet article dans la rubrique "architecture" parce que ce fut pour moi le début d'une réflexion sur l'impact de l'environnement sur les êtres vivants. J'avais envie de comprendre et éventuellement de remédier à la nocivité de certains endroits. La physique m'a permis cette découverte et j'affirme toujours qu'elle est la seule science exacte et objective.
Je m'arrête là pour aujourd'hui, mais il est évident que j'ai énormément à dire sur le sujet. Rendez-vous, donc pour un autre article plus tard. Je mettrais un lien ici à la suite de celui-ci lorsqu'il sera publié.
Oh ! ben ... moi j'étais un expert du Droit Fécial ....
RépondreSupprimerComme le prix Nobel de la paix qui sévit outre Atlantique ?
SupprimerTu vois... prendre nos ancêtres (ou les ancêtres des autres) pour des imbéciles, c'est quelque chose que j'essaie d'éradiquer dans mes cours. Ce n'est pas facile, parce que la pensée «moderne» (qui veut que nous sommes l'aboutissement d'un processus historique considéré inévitable de progrès technique et scientifique), cette vision du monde basée sur un optimisme béat, eh bien, elle est bien difficile à contrer. Mais j'essaie du mieux que je peux de faire comprendre que, justement, ces gens-là n'étaient pas imbéciles. Après-tout, ils ont réussi à nous donner le jour. D'autre part, dans quelques siècles, on pensera probablement de nous que nous étions des barbares. Comment pourrions-nous nous poser en juges?
RépondreSupprimerC'est tout à ton honneur, Doréus. D'ailleurs, si vraiment nos prédécesseurs étaient si nuls, je me demande pourquoi il est fait autant de recherches pour en savoir plus sur eux.
Supprimer