samedi 24 janvier 2009
Défouloir
"Trop de messages incohérents avec les sujets proposés polluent les blogs des uns et des autres.
Tout comme dans une école, il y a un endroit pour apprendre et un endroit pour jouer, ici sera la cour de récréation où il sera permis de parler de tous les sujets, où les jeux de mots seront les bienvenus, et où chacun pourra exprimer son opinion.
Comme dans la vraie vie, les insultes à caractère raciste ou sexiste ne sont pas souhaitables. Pour le reste, nous sommes entre adultes, non ?"
Les quelques lignes qui précèdent inauguraient mon blog en avril 2008.
Elles restent vraies, bien qu'elles n'aient pas toujours été respectées.
Le sous-titre de ce défouloir était "ici vous pouvez tout dire et sur tous les tons" tout le monde pouvait comprendre qu'il y avait certaines limites dans ce "tout", celles de la décence et du respect.
Certains commentaires de ce blog ont été jugés déplacés par Kali, d'abord, puis par Arianrhod, qui ont choisi de ne plus y venir. En voulant l'ouvrir largement, je l'ai condamné à mourir.
Je me suis fixée une période d'observation à l'issue de laquelle je déciderai de son sort. Je reconnais que mes opinions ne sont pas forcément celles communément admises, ce n'est pas pour autant que je ne suis pas respectable en tant qu'individu.
Je me bats depuis des années contre des attaques de panique causées par la dévalorisation. Enfant intellectuellement précoce, j'ai été rejetée par les fonctionnaires de l'éducation nationale formatés par l'état. J'ai passé six années entre neuf et quinze ans à n'avoir aucun autre contact avec d'autres enfants que mépris et rejet.
Brillante et sûre de moi jusqu'au CM2, mon entrée au lycée a été pour moi la révélation de la bassesse humaine, la prise de conscience de l'abjection de certains adultes et de la malignité des adolescents.
Le prestige du lycée Henri IV n'est pas usurpé, seuls les meilleurs élèves y ont accès. Pour ma part, je regrette amèrement de n'avoir pas été une cancre reléguée en classe de fin d'études. J'aurais quitté l'école après mon certificat d'étude et j'aurais été heureuse.
Au lieu de ça, je me suis trouvée atteinte dans ma dignité d'enfant. J'ai eu honte d'être plus petite et plus jeune, et je n'ai rien pu dire à mes parents.
J'ai supporté ces six années comme un calvaire sans jamais pouvoir dire quoi que ce soit à qui que ce soit.
Je le dis aujourd'hui parce que ça déborde, si je trainais parfois en rentrant du lycée le long des voies ferrées, ce n'était pas seulement par amour des rails. J'ai pensé plusieurs fois à mettre fin à cette torture au cours de mon enfance. La croix que je portais autour du cou m'a sauvée d'une mort précoce, mais pas de la panique, de la honte et de cette mortelle blessure qui sont comme le Sida de l'esprit.
Je suis devenue la rebelle que vous connaissez. Ce n'est pas en me rappelant mon passé de pestiférée qu'on peut me faire changer d'avis.
Le mépris est la ruine de l'intelligence.
Vous remarquerez que le sous-titre de mon blog a changé. C'est la première étape.
Attendez-vous à ce que je défende chèrement mon désir d'indépendance.
Merci de votre attention et de votre compassion.
Krn
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Mise au point fort juste. Reste qui tu es. C'est certainement ainsi que je t'aime et t'apprécie.
RépondreSupprimerLa blogosphère demeure un espace humain, avec tout ce que ça veut dire de divergences d'opinion et parfois de tons... parfois mal jaugés. Ton indépendance farouche demeure ta meilleure alliée. Ne va pas promener ce blogue trop près des rails... Il a encore une mission à accomplir.
Je le sais bien, Doréus, je te remercie pour tes encouragements.
RépondreSupprimerMon chemin croise ces rails deux fois par jour. Je me suis tellement tue - et peut-être que m'être tue m'a en quelque sorte tuée - que j'ai préféré m'exprimer.
La cocotte était sous pression depuis un moment, il fallait libérer la soupape de sécurité.
Et puis, je ne peux pas laisser mon poste de brûleuse d'encens...
krn, c'est une bonne décision, cet alinéa.
RépondreSupprimerÀ présent, aucun propos déplacé ou dégradant ne sera toléré.
Comme tu sais, je suis ton compagnon d'infortune en ce qui concerne les adp, ne l'oublie pas, il faut que nous fassions cause commune, donc pas trop près des rails, svp...
Enfant intélligement précoce tu était, et enfant intélligement précoce tu reste.
La nouvelle lune est en approche, la mélancolie que tu ressent, et que je ressent aussi, est peut-être liée à cette nouvelle lune, particulièrement puissante me semble-t-il.
Ce soir, les gens étaient particulièrement extravertis, et moi particulièrement introverti, c'est typique symptôme d'une annonce d'une nouvelle lune ou il vaudra mieux pour moi rester sagement chez-moi.
Je n'aime pas être sensible à la lune, mais c'est une chose que j'ai décidément trop souvent remarqué.
À quelques détails près, je me reconnais assez dans ton court récit.
Il n'y a pas de mal à être sensible à la lune et à ses effets... Au contraire, toi, au moins, tu en es conscient. Tant de gens ne comprennent pas pourquoi ils sont tout raplaplas à certaines périodes de l'année et ne tentent pas de le comprendre... et leur environnement paie pour leur négligence.
RépondreSupprimerBonne nuit, Momo!
Bonne chasse aux boutons et bonne nuit, KRN!
Merci du fond du coeur, Momo, je sais trop bien ce qui nous lie et je ne risque pas de l'oublier.
RépondreSupprimerJe pense que j'ai deux photos à faire, les boutons de Léandra et ce pont. J'avais d'ailleurs pensé à faire mon trajet quotidien sous forme de reportage.
Ce sera peut-être le début d'une autre forme pour ce blog, un renouveau. J'ai tous les droits.
Oui, la lune...
Les gens ne savent pas pourquoi ils sont tellement agressifs tel soir et tel autre, pourtant c'est évident que c'est plus d'une fois à cause de la lune, pas systématiquement, mais très souvent.
RépondreSupprimerbonne nuit, Doreus et krn.
Bonne nuit à vous deux et bonne nuit à tous ceux qui vont passer et lire ces mots.
RépondreSupprimerJe n'en veux à personne. Je crois que ce blog, en me faisant sortir de moi-meme me permet de panser las blessures de cette petite fille qui existe toujours au fond de moi.
Une grosse bise à la petite fille (et à l'adulte aussi). Bonne nuit.
RépondreSupprimerMessieurs C et R t'envoient aussi des ronrons tout pleins de tendresse.
RépondreSupprimerComme - à l'évidence - je suis le seul à ne pas manier l'encensoir , je précise . Discussion n'est pas destruction . Si - parfois - tu relativisais tes assertions , tu serais plus recevable . Fais comme moi : depuis longtemps je sépare ma personnalité de mes convictions , par suite je ne me sens pas atteint dans mon " moi " profond par des controverses , voire des vilennies ( j' en ai connu de multiples dans ma vie ) . Tu es trop intelligente pour ne pas percevoir que les choses ne sont jamais Toutes NOIRES ou Toutes BLANCHES ! Je ne reviendrai pas sur tes jugements (trop) catégoriques . Ce sont tes idées (ok ) , ce n'est pas TOI qui es contestée . Je croyais que tu le percevais ? Apparemment , non . Si JE dérange l'harmonie du groupe , dis le moi . Je vous lirai sans plus intervenir . Aprés tout , mes " niaiseries" ne sont pas vitales pour l'humanité , et je ne me sentirai pas atteint " intuitu personnae " Bizz Cousine .
RépondreSupprimerPatton, Chacun de nous doit mettre de l'eau dans son vin.
RépondreSupprimerBien sûr, tu ne peux pas tout savoir, nous avons grandi si loin l'un de l'autre.
Je ne demande pas à être encensée. Je demande juste qu'on respecte ma différence et aussi la petite fille que tu as connue plus jeune encore.
Tu sais bien que je ne t'en veux pas personnellement.
Mais tes mots rejoignent parfois ceux qui m'ont enfermée plus jeune dans ce cercle infernal que je n'ai pu briser qu'en allant à Saint-Germain où j'avais compris qu'il ne faut pas être trop bonne élève pour s'en sortir, qu'il faut aussi mettre le bazar, distribuer des claques et faire semblant, surtout faire semblant.
En pension, j'ai oublié. Jusqu'au jour où il y a quelques années, les même circonstances s'étant reproduites, en état d'infériorité, isolée et sans personne pour me rassurer, j'ai craqué. La panique était là et ça fait maintenant douze ans que je tente d'en sortir.
La sensation ? comme de se noyer quand il n'y a que de l'eau à perte de vue et qu'on ne sait pas nager.
je te remercie de discuter mes opinions, mais oublie les mots qui mettent à part. je ne suis ni folle, ni stupide.
Je sais que ce n'est pas une référence car ces tests sont faits pour les personnes ayant une culture logique et ne font pas grand cas des autres, mais j'ai écrasé mes profs aux tests de QI qu'ils ont tenté de faire en fin d'année pour "se distraire".
"je suis vraiment surprise des résultats" a dit l'une d'elles "pas moi" ai-je répondu.
Maigre satisfaction qui ne m'a pas guérie de l'horreur dans laquelle j'avais été plongée. J'espère que ça l'a fait réfléchir, mais je n'en suis même pas sûre.
Je l'affirme, même si j'ai l'air de me vanter car c'est ma principale revendication :
Oui, je suis différente par bien des points de vue.
Non, je ne suis pas moins, je vaux autant que les autres et je mérite qu'on m'aime pour ce que je suis et non pour ce qu'on voudrait que je sois.
Personne ne pense que tu es folle ou stupide ! EXCESSIVE , oui . Relis toi car tu viens d'illustrer à nouveau le mélange de ton affect avec ton intellect . Sépare moi ça et tu iras mieux . Bon , OK , y a des événements sous jacents de ton passé que je perçois sans y voir clair , et qui sont nocifs . Surmonte moi ça , scrogneugneu !
RépondreSupprimerJ'ai le droit d'être autrement que toi.
RépondreSupprimerSi je pouvais être de glace devant les évènements, ce ne serait pas moi.
Si les psychoses, dépressions et autres névroses se soignaient avec trois mots, Freud aurait été chef de rayon à la Samaritaine, les psychanalystes seraient chômeurs et l'industrie pharmaceutique serait privée d'une grande partie de ses revenus.
Malheureusement, ce n'est pas le cas. La volonté ne suffit pas.
Quand j'étais chez les Jéz , j'étais un pur littéraire , englobant l'Histoire Géo ( déjà !) ou jusqu'en Seconde je décrochais les premiers prix . Or un Jéz ( mon nouveau prof d'histoire ) ne pouvait " m'encaisser " pour je ne sais quelle raison ? Méme maintenant quand je vais pisser sur sa tombe il ne me répond pas ...Toute l"année il s'est ingénié pour me saquer et me classer DERNIER de la classe ! Ce qui l'enrageait c'est que je m'en foutais ouvertement et ne lui faisait pas allégeance ! JE SAVAIS que je n'étais pas NUL et qu'il était un sale con de Jéz comme il y a des sales cons partout . Aprés avoir passé mon Bac , et rentrant à Sciences Po , je le rencontre au collége . Lui croyait que je rentrais dans la petite Ecole de Commerce d'Amiens peu cotée à l'époque . Il me fait un discours doucereux et faux cul , ou je comprend rapidement son erreur ! Il continue son discours mielleux et démoralisant pour me casser le moral ...Je le laisse parler et lui répond : Mon Pére ne vous donnez pas cette peine , vous n'aurez pas le plaisir de me démoraliser , j'intégre Sciences PO PARIS avec des profs d'Histoire à la hauteur . Bien le Bonjour ! Depuis je pisse réguliérement sur sa tombe pour l'humidifier . des cons comme ça j'en ai encore rencontré plus tard et ça ne m'a jamais destabilisé . La seule exception est relative à Nelson , car je suis contraint de me retenir ....Dur , dur ...
RépondreSupprimerOk, je vois bien, mais il était seul en face et tu étais déjà grand. Imagine Nelson sans toi et sans copains à l'école avec des profs qui le mettent à part. On en reparle.
RépondreSupprimerEn faisant partie de l"élite" comme on me l'a souvent rabaché, j'ai perdu mes amies, déjà bien clairsemées par les sauts de classes. Le rejet était total du côté scolaire et je ne te précise pas les données familiales qui ne pouvaient que pourrir la situation, tu ne peux pas les imaginer.
9/15 c'est l'âge de l'instabilité, des doutes et de la construction.
Le sentiment d'injustice que j'ai ressenti à ce moment là est encore présent.
Intelligence+sensibilité=vulnérabilité maximum.
RépondreSupprimerMais ceux qui survivent à cette enfance sont des gens magnifiques, généreux et dont on ferait bien de s'inspirer.
Meilleurs voeux à vous et à tous vos visiteurs.
Merci à vous, Loubis, d'avoir fait un petit détour par ici.
RépondreSupprimerça faisait bien longtemps.
Je vous souhaite une heureuse année 2009.
à bientôt.
"Si les psychoses, dépressions et autres névroses se soignaient avec trois mots, Freud aurait été chef de rayon à la Samaritaine....".
RépondreSupprimerJ’entend bien ce que tu dis, krn, il ne faudrait toutefois pas sous estimer le pouvoir moléculaire des mots.
"Certaines interactions langagières ont une fonction tranquillisante. D'autres peuvent avoir, à l'inverse, une fonction toxique ou angoissante... La parole a sur l'organisme une influence matériellement repérable, Dire sa souffrance, ou taire son drame, modifient différemment les sécrétions neuro-endocrinales...la parole, la pensée abstraire, ne tombent pas du ciel, elles s'enracinent dans la neurologie et l'affection...".
De la parole comme d'une molécule, Boris Cyrulnik