mercredi 8 juin 2011

Entre 21h20 et 21h38

Je n'ai pas la chance d'habiter au bord d'un fjord, ni d'un lac, mais je passe tous les jours sur la voie ferrée qui relie Paris à Cherbourg et il m'arrive bien souvent de m'y arrêter pour voir passer le train. Je dois même admettre que je fais en sorte de calculer mon horaire pour que ce ne soit pas une coïncidence.
Celui que je vois le plus souvent est celui de 21 heures 20. Un rapide qui va à Caen. Ce qui est pratique avec la SNCF, c'est que la destination est affichée sur le train.
Le voici justement :


Un petit plaisir qui dure moins d'une minute et perturbe la vie végétale des bords de voie.
Je remonte vers le pont doucement, ce qui me donne le temps de vivre quelques minutes de pur temps présent dans la contemplation de cette flore des talus, bien souvent ignorée à la fois des passagers du train et des automobilistes toujours trop pressés.
J'aime particulièrement la forme élancée des graminées.


Il m'est absolument impossible de donner le nom de ces plantes, les graminées représentant plus de 12 000 espèces. Je me plais pourtant à penser qu'il y a peut-être sur cette photo un ancêtre de l'avoine ou du blé, avec son génome d'origine, et que c'est un espoir pour ceux qui seront encore là lorsque le géant étatsunien des OGM aura pollué toute la planète avec ses semences stériles.
Je devrais peut-être collecter quelques graines pour les stocker au Svalbard Global Seed Vault ... on ne sait jamais.

Le temps de méditer un peu sur la nature, accompagnée par le chant d'un oiseau particulièrement clair dans la forêt toute proche et le prochain train s'annonce.
De nouveau, les herbes deviennent folles le temps de laisser passer le convoi qui s'éloigne. Il est 21 h 38, la brume monte des champs.

Tout redevient calme, je peux partir. Je suis à 6 minutes de chez moi.

3 commentaires:

  1. J'ai aimé ce petit moment. Il me rappelle plein de jolis souvenirs de trains avec ma grand mère. Pendant longtemps elle habitait au pied du Mont Blanc, juste à coté de la voie à crémaillère qui gravit encore aujourd'hui la montagne. Le train qui passait toutes les 3 heures était une véritable attraction. Toute la maison s'arrêtait pour le voir passer. Et une fois le spectacle terminé, la vie reprenait son cours là où elle s'était arrêté quelques minutes plus tôt.

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  2. Ah oui, mais tu habites vraiment la cambrousse^^

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  3. @deef Ha ! Tu ne peux même pas imaginer ! Pour venir chez moi, les GPS se mettent en grève, ils ont peur de ne pas savoir rentrer...

    @Tambour Major, chez les grand-mères c'est toujours autrement qu'à la maison. A presque 100 ans, ma grand-mère sortait encore de sa maison pour voir passer un hélicoptère.

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