mardi 5 juin 2012

Les fonctionnaires et l'instruction publique.

Cet article m'a été inspiré par une discussion amorcée chez Doréus en Alberta où étaient exposés dans les commentaires, des points de vue différents sur le statuts des fonctionnaires français par rapport aux fonctionnaires canadiens, une comparaison avec les emplois dans le privé et enfin, les conditions particulièrement privilégiées faites aux fonctionnaires de l'Education Nationale, qui, pour moi, mais c'est un point de vue personnel, est un état dans l'état.

Il me semble que le débat était d'abord centré sur la sacro-sainte sécurité de l'emploi si chère à nos fonctionnaires qu'ils se permettent, non seulement de toiser de haut ceux qui ne font pas partie de leur congrégation, mais qu'en plus, leurs insolentes retraites, bien meilleures que celles du privé à travail égal, sont une insulte à ceux qui ne profitent de la leur que quelques mois tant ils sont usés par les empois pénibles qu'ils ont occupés. Il me semble d'ailleurs, au vu de ce que je connais, que moins on a travaillé, plus belle est la retraite, que ce soit du point de vue de la santé ou de celui de l'argent.

Face à la sécurité de l'emploi, ce coup de frein pour décourager de changer d'emploi : "En France, il y a un emploi vacant pour 14 chômeurs." Ah, les chiffres qui font peur, ils sont là ! Je m'empresse d'ajouter que  les emplois vacants le restent malgré des salaires attractifs. Il s'agit le plus souvent de métiers manuels dévalorisés par les enseignants au cours de la scolarité des enfants, mécanicien, plombier, etc... avec la menace "tu finiras en CAP !" toujours suspendue comme une épée de Damoclès. J'ai tenté d'avertir les professeurs de mes enfants de cesser de glorifier les métiers dits nobles, médecin, avocat, ingénieur, etc. au détriment des autres emplois, car 99% de leurs élèves seraient plutôt manutentionnaires ou ouvrières d'usine, mais ils me regardaient comme si je leur parlait une langue étrangère, ne semblant pas comprendre ma démarche. Heureusement, mes enfants ont volontairement choisi de sortis très tôt du système scolaire pour aller en apprentissage (1), ce qui leur a permis d'avoir les emplois qu'ils avaient choisis et d'apprendre ce qui les intéressait vraiment par d'autres moyens au lieu de subir les programmes de l'Education Nationale. A présent que j'ai du recul, je peux le dire, ce qui m'a principalement servi, je ne l'ai pas appris à l'école. Par contre, j'ai gardé contre la plupart des professeurs une rancune tenace pour les mauvais traitements, les humiliations, l'injustice et le manque d'honnêteté que j'ai personnellement constatés chez un grand nombre d'entre eux.
Je ne peux que citer un ancien professeur, écrivain renommé, Paul Guth, qui déclarait, dans sa "Lettre ouverte aux futurs illettrés",
"Jadis les analphabètes étaient ceux qui n'allaient pas à l'école ; aujourd'hui ce sont ceux qui y vont."

Après 10 ans d'école au minimum...

 Que dire de ce "professeur des écoles"(2) qui prend les publicités des grands supermarchés pour apprendre le français à ses élèves de CP ? "Avec C... je positive !" , leur fait ensuite copier "J'ai été en vacances chez mamy Thérèse" et se permet de noter dans le carnet de correspondance que nous sommes une drôle de famille qui parle "pas normal" (3)

Et de ce professeur d'Allemand rencontré à la réunion parents-professeurs qui me parle des seins de ma fille qui sont très agréables à regarder et me répond au moment où je lui demande s'il croit que ses élèves doivent retenir quelque chose de ses discours en français sur "la sexualité des phoques sur la banquise" (sic) ou plutôt apprendre quelques rudiments de la belle langue germanique qu'il enseigne, que personne ne peut se vanter de savoir parler une langue étrangère avec les cours de l'enseignement secondaire.(3)

J'aurais mauvaise grâce à dire que je me suis ennuyée à l'école ou au lycée car les enseignants m'ont fourni l'occasion de voir tous les travers des adultes et en premier lieu le mensonge, la mauvaise foi, la couardise et, je sais que c'est grave, mais vrai, le racisme et le sadisme. Je me suis également beaucoup distraite, apprenant qu'à Waterloo, Napoléon harponna son cheval et qu'à Trafalgar, Nelson fut tué mortellement, la tête emportée par un boulet de canon qui passait là par hasard.
Maintenant, en parlant sérieusement, l'argent des contribuables ne pourrait-il pas être employé plus sérieusement lorsqu'il s'agit de l'avenir des Français ? Et, justement, cette fameuse intouchabilité des fonctionnaires n'est-elle pas la cause directe de cette incapacité ? Si la concurrence jouait vraiment et qu'on puisse virer les brebis galeuses, ne serait-ce pas tout le pays qui y gagnerait ? Par quelle stupide raisonnement laisse-t-on ainsi pourrir la jeunesse dans des établissements qui coûtent cher, dépriment tout le monde et ne rapportent rien en terme de résultats pour ceux qui en sortent ?

Alors, puisqu'il faut trouver des solutions, j'en propose :
1- retrouvons la dénomination primitive d'instruction publique en lieu et place d'éducation nationale qui suggère que les enseignants ne sont pas pour instruire mais bien pour diffuser la propagande d'état.
2- Supprimons la sécurité béton de l'emploi qui fait qu'actuellement, pour être viré, un prof doit au minimum sodomiser publiquement le recteur de l'académie, et encore, en règle générale, il est promu dans une autre académie. En tous les cas, s'il s'est rendu coupable d'attentat à la pudeur sur des élèves, de traitements dégradants ou de sévices corporels, on lui confie un poste mieux rémunéré dans un autre établissement scolaire à proximité du précédent. (3) L'école, comme la République, doit être irréprochable, c'est l'exemple que nous imprimons dans le cerveau des enfants dès l'entrée en maternelle.
3- Indexons les salaires des professeurs sur la réussite de leurs élèves. Je sais, ça va soulever des protestations, mais personnellement, c'est la seule condition qui me paraîtrait attractive dans ce métier, c'est un pari et ça pourrait devenir un contrat.

Ah, évidemment ! On va m'objecter que ce n'est pas un programme de gauche et qu'on vient d'élire un socialiste à la présidence de la République. Je réponds à cela que ce n'est pas le problème, que le président exerce le pouvoir exécutif et que c'est à l'Assemblée Nationale de décider des textes de loi en fonction des buts à atteindre. Je vais donc soumettre ces idées au député de ma circonscription lorsqu'il sera élu.
Je vous remercie de votre attention.

(1) Avec une exception pour l'un d'entre eux qui a obtenu un master qui ne lui a encore servi à rien et qui travaille dans un autre domaine que le sien..
(2)Titre ronflant qui remplace à présent les termes combien plus sympathique d'instituteur et d'institutrice.
(3) Vécu personnellement.

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