Dans mon dernier article, je faisais part de mon étonnement face à la dérive du ferry Moby Prince en feu vers le nord, c'est à dire contre le vent.
Comme il ne faut jamais rien tenir pour acquis définitivement, je laisse de côté la carte, vu que la position du pétrolier Agip Abruzzo a été donnée par son propre capitaine, et je reprends la photo.
On ne peut pas remettre en cause le témoignage objectif que représente une photographie. Je pars donc du principe que les éléments qu'on peut y voir sont justes. Il est 6 heures et l'éphéméride pour Livourne à cette date nous donne un azimut solaire à 91,28° soit presque plein est.
Sur l'eau, tout est mobile. En fonction du vent, des courants et des marées. En méditerranée, les marées étant négligeables, je vais m'intéresser aux courants marins et au vent.
Les courants marins :
On le voit sur la carte, le courant principal vient du large et se courbe un peu au nord de Livourne pour longer la côte vers le nord.
le Moby Prince aurait donc pu éventuellement se rapprocher de la côte, or, la photo montre au contraire qu'il s'en serait éloigné, par rapport au pétrolier.
Le vent, on le voit à la fumée, soufflait en direction du sud. le ferry aurait donc du dériver dans cette direction.
Il y a une explication simple. Et si ce n'était pas le Moby Prince qui avait bougé, mais le pétrolier ?
Mais, me direz-vous, il a donné sa position et c'est bien là qu'on l'a trouvé.
Oui, il a donné une position où on l'a trouvé, mais était-ce bien celle où il se trouvait lors du choc ?
Imaginons que le pétrolier Agip Abruzzo se soit trouvé dans la zone interdite au mouillage ? Un accident survient. L'équipage n'a pas identifié l'autre navire et cherche à se protéger vis à vis de la loi. Il se déplace de façon à se trouver en dehors de la zone interdite, tout en donnant par avance la position du lieu où il se rend, qui est juste en dehors de la zone en question.
Il laisse ainsi derrière lui le navire inconnu, resté sur le lieu de la collision, qui se révèlera plus tard être le Moby Prince.
Cette version des faits explique à la fois pourquoi les secours n'ont pas vu le ferry Moby Prince alors qu'il aurait du se trouver à proximité immédiate et aussi pourquoi le pétrolier a été frappé du côté du large. A l'origine avec la proue au nord, il s'est retourné dans sa manœuvre pour partir.
Ceci a eu de graves conséquences. La capitainerie, avertie de l'avarie du pétrolier Agip Abruzzo à envoyé les équipes de pompiers à l'endroit indiqué par son capitaine, bien éloigné du Moby Prince dans lequel étaient enfermées 141 personnes au secours desquels personne n'est venu, la fumée masquant tout. Le capitaine du pétrolier avait indiqué qu'il croyait qu'une barge l'avait heurté.
Malgré tout, quelqu'un avait identifié le ferry. C'est la personne qui a dit à la radio "The passenger ship, the passenger ship !"
Toutes les autres communications sont en italien. Qui donc dans le secteur avait à la fois la possibilité de voir le Moby Prince et de le dire en anglais ?
(suite)
Il y a 4 objets sur cette photo. 4 bateaux ou bien à droite c'est un amer ?
RépondreSupprimerLe ferry Moby Prince, le pétrolier Agip Abruzzo et deux remorqueurs.
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