Ailleurs

Je me résigne. Puisque je ne pars nulle part au cours de ce mois d'août, il ne me reste qu'à me souvenir du temps où j'étais capable de décider de partir en un quart d'heure avec juste un sac à dos en me disant qu'on aviserait. Des voyages souvent imprévus, mais, heureusement, il y en a eu de mieux organisés.

Mon premier voyage à l'étranger remonte à mes dix ans. Scout toujours ? Prêt !
Je n'ai pas énormément de souvenirs, je l'avoue, mais quelques uns quand même et en premier lieu, le départ à la gare de Lyon et le train. Un fameux bazar ! Nous étions cinquante et nous avions le wagon pour nous. Il valait mieux, car je me demande qui aurait pu supporter cette ambiance le temps de descendre dans le sud de l'Italie car c'était loin d'être le TGV...

La gare de Lyon en 1960, image provenant du site paris1900.lartnouveau.com

 La nuit a été épique et le prêtre qui nous accompagnait, a du plus d'une fois intervenir, aidé par un "chef" car une partie de balle au prisonnier dans le couloir ne nous faisait pas peur. Ils n'ont d'ailleurs eu aucune pitié pour notre sommeil lorsqu'ils nous ont secoués à sept heures pour le petit déjeuner, un chocolat servi à la louche dans nos quart en ferraille, avec deux tranches de pain.

Nous avons changé de locomotive à la frontière, en même temps que d'autres wagons, venant d'ailleurs, étaient ajoutés au train qui était d'une belle longueur. En Italie, le train roulait moins vite. C'était une locomotive à vapeur et nous avons tous eu des escarbilles dans les yeux à force de nous pencher dehors, malgré l'avertissement bien connu "e pericoloso sporgersi" dont nous n'avions cure.
Enfin, nous sommes arrivés au camp, à une centaine de kilomètres au sud de Rome. De ce camp, je ne me souviens de presque rien. Une clairière dans un bois, la cuisine sur le feu, les veillées où on chante, rien de très original.

Mais de là, nous sommes partis voir le Monte Cassino, Rome, Naples, Pompéi et le Vésuve, et ça, je m'en souviens, alors à bientôt !